La solitude des personnes âgées : un défi majeur pour l’Ordre de Malte France
La famille constitue depuis toujours un repère. Elle reste un refuge, le lieu et le lien de la solidarité et de l’entraide entre générations. Dans les établissements gérés par l’Ordre de Malte France, la famille apparaît comme un relais indispensable pour travailler main dans la main avec les personnels soignants, quelles que soient les pathologies, l’âge ou la dépendance des personnes accueillies. Partout, les équipes de professionnels veillent à leur garantir une qualité de vie digne et respectueuse, favoriser les liens sociaux à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement, associer et soutenir les proches et accompagner la fin de vie.
Des familles et des bénévoles de l’Ordre de Malte France très impliqués
De nombreuses familles s’investissent dans le projet de l’établissement où vit leur proche. Certaines créent des associations de parents et amis, encadrent bénévolement des sorties ou des activités, mettent en place elles-mêmes des ateliers (tricot, bricolage, etc.) ou participent à l’organisation de soirées festives…
Les bénévoles de l’Ordre de Malte France se mobilisent également un peu partout en France pour soutenir les « anciens ». Ils organisent des visites dans les 3 EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), gérés par notre association accueillant 640 résidents à Clamart, Nice et Saint-Etienne. Ils assurent également les visites régulières aux personnes âgées vivant encore à leur domicile ou en maison de retraite. En Haute-Garonne, par exemple, la délégation organise, tout au long de l'année, des ateliers variés (cuisine, jeux de mémoire, gym douce, chants, poèmes...) à la maison Isatis et accompagne fréquemment les résidents en sorties. Un investissement important et riche de sens : « cette activité prend bien sûr beaucoup de temps, mais nous apporte tellement au point de vue humain ! », témoigne sa responsable. La délégation de Savoie, quant à elle, a organisé l’année dernière un concert dans une maison de retraite d’Aix-les-Bains. « Il fallait voir la joie sur les visages des pensionnaires ! », raconte le délégué. En partenariat avec le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), des bénévoles de sa délégation apportent des livres prêtés par la bibliothèque municipale aux personnes âgées isolées. Martine, notamment, se rend toutes les semaines chez Paula : « Cela s’est fait très naturellement. C’est une personne facile à vivre, rigolote, cultivée. J’y trouve mon compte, j’ai l’impression d’être utile ! ».
Les professionnels au sein des EHPAD de l’Ordre de Malte France s’efforcent d’entourer les familles à chaque instant de la vie du résident, notamment lorsque l’état de santé de ce dernier se dégrade. Le personnel explique alors les préconisations du médecin, les conditions d’accompagnement et propose aux familles de passer la nuit dans la chambre de leur parent, pour le veiller. Le psychologue de l’équipe est également là pour les soutenir.
À Nice, un dialogue ouvert et sans tabou
La Maison Saint Jean - Hélios de Nice, qui accueille des personnes âgées, a mis en place « un café de l'aidant » mensuel. « Ces rencontres ont pour objectif d'offrir une écoute et un soutien aux aidants », explique Elisa Saltarin, la psychologue qui l’anime, assistée à chaque réunion d’un membre différent de l’équipe médicale (médecin, orthophoniste, psychomotricienne…). « Nous proposons aux familles un dialogue ouvert et sans tabou autour de la maladie et de la souffrance qui résulte de l'altération des capacités du proche. Le but de ces rencontres est aussi de rompre l'isolement social, en créant du lien entre les familles et l'équipe paramédicale. » Cela permet aux familles de connaître les personnels soignants, leurs différentes compétences, et leurs actions auprès des résidents mais également « d’aborder des questions difficiles, comme le placement ou la fin de vie. »
La Maison Saint Jean - Hélios a aussi mis en place, en partenariat avec l’association France Alzheimer, un programme gratuit d'ateliers sur la maladie pour les familles. Pour Mme Maia, épouse de l’un des résidents, cette formation lui a permis de discuter avec d’autres familles et de se rendre compte que « les problèmes sont les mêmes pour tous. Depuis, explique-t-elle, je me sens beaucoup moins seule. »