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Par Carenews PRO - Publié le 4 juillet 2017 - 14:57 - Mise à jour le 19 juillet 2017 - 08:55
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Les Inattendus d’À but non lucratif

C’est à l’Hôtel Pereire, qui héberge la Fondation Del Duca que Les Inattendus d’À but non lucratif se sont déroulés le jeudi 29 juin 2017. Un événement qui a rassemblé mécènes et porteurs de projets le temps d’une journée, pour créer du lien entre les acteurs de l’intérêt général. Une première table ronde a eu lieu dans la matinée, où Didier Meillerand a invité Jean Baechler (l’Institut de France), Stéphanie Osmont, (l’Envol, le Campus de la Banque Postale), Myriam Bincaille, (Fonds Suez Initiatives) et Benoît Miribel (Fondation Mérieux) à répondre à la question « Quel sens pour les philanthropies ? ».

Les Inattendus d’À but non lucratif
Les Inattendus d’À but non lucratif

La philanthropie au pluriel témoigne d’une notion complexe

 

 

Stéphanie Osmont, de L’Envol, le Campus de la Banque Postale a répondu à la problématique de cette première table ronde « quel sens pour les philanthropies ? » en présentant l’engagement de la Banque Postale. La philanthropie du groupe se traduit par les deux grands axes fixés par L’Envol, par deux grands combats. Le premier, c’est d’accompagner l’éducation et la jeunesse. Le deuxième, d’associer pleinement les collaborateurs à l’engagement sociétal du groupe. Car si le mécénat du groupe est encore assez jeune (environ cinq ans), le Banque Postale a conscience que sans le soutien de ses collaborateurs, son engagement perdrait du sens.

 

Pour Myriam Bincaille, « la philanthropie, c’est mettre l’humain au cœur des priorités ». Pour le Fonds Suez Initiatives, donner du sens à la philanthropie, c’est la vivre comme une solidarité active et une co-construction avec toutes les parties prenantes : « On ne veut pas donner de l’argent pour se donner bonne conscience, car si on ne s’intéresse pas à l’impact, on n’est que dans la communication. » Une idée sur laquelle Benoît Miribel de la Fondation Mérieux a rebondi en rappelant que « l’argent n’est pas une finalité, mais un moyen au service de ce que l’on veut construire ».

 

Le mécénat d’entreprise, la bête noire du mécénat ?

 

 

L’intervention de Jean Baechler de l’Institut de France a cependant donné un tout autre tournant au débat en pointant du doigt le mécénat d’entreprise et en se demandant jusqu’à quel point il était éthique. C’est avec l’exemple de Mécène, ce riche romain qui a donné son nom au mécénat, ami de l’empereur Auguste, mari de la maîtresse favorite de ce dernier, que M. Baechler a introduit son propos. Jean Baechler a cependant soulevé une question éthique au sujet du mécénat d’entreprise.

 

Le mécénat d’entreprise soulève des problèmes éthiques selon Jean Baechler, puisque ces dernières, lorsqu’elles s’adonnent au mécénat, prélèvent une part du profit qui, en toute logique devrait revenir aux salariés et aux actionnaires. Bref, de l’argent qui n’est pas entièrement celui de l’entreprise, mais celui de tous ceux qui ont contribué à son succès. Le mécénat ne peut donc être justifié et éthique que si l’ensemble des bénéficiaires du succès de cette entreprise en prennent l’initiative. « Et aussi qu’il soit fait anonymement, car la vanité n’a jamais été considérée comme une vertu éthique », rappelle gentiment Jean Baechler. Il a notamment sévèrement condamné le mécénat sur lequel on communique trop. Faire de la publicité pour du mécénat est « une forme d’escroquerie éthique et n’est pas convenable ».

 

L’intervention de M. Baechler a provoqué un bon nombre de réactions, notamment de la part de sa voisine, Myriam Bincaille qui elle, assure que les entreprises comprennent bien que cet argent n’est pas le leur. Par conséquent, cela ajoute une pression supplémentaire à la société qui se doit d’être « exemplaire ». Elle a bien sûr pris l’exemple du Fonds Suez, financé grâce au profit fait par l’entreprise, qui gère les ressources mises à sa disposition de manière extrêmement vigilante : « notre manière de sélectionner est très stricte. Il faut se donner des critères : co-construction, co-participation, recherche d’autonomie… C’est comme cela que nous entendons gérer l’argent qui nous est imparti, avec précaution. » L’intervention été complétée par Benoît Mérieux, qui a rappelé qu’il fallait savoir faire la différence entre RSE et mécénat d’entreprise : les deux sont clairement distingués dans la législation.

 

C’est Stéphanie Osmont qui a clôturé ce débat en félicitant fondations et entreprises pour leur engagement financier, mais aussi en faisant part de ses inquiétudes : « dans le mécénat, on recrée un système qui est propre aux entreprises et qui pourrait dénaturer et déséquilibrer le mécénat ». Attention donc, à ne pas perdre de vue l’impact que la philanthropie peut avoir car, au-delà des chiffres, il y a l’intérêt général.

 

 

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