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Par Carenews INFO - Publié le 19 janvier 2018 - 15:48 - Mise à jour le 24 janvier 2018 - 08:36
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SOS Méditerranée appelle à la solidarité suite au premier naufrage de l'année

L'année commence fort pour SOS Méditerranée : l’association SOS Méditerranée fondée en 2015 a annoncé le 9 janvier dernier sa première opération de sauvetage au large des côtes libyennes. L’équipage de l'Aquarius, son navire financé à 98 % par des dons privés et opéré en partenariat avec Médecins Sans Frontières, a permis de secourir pas moins de 27 rescapés. Ce mardi 16 janvier, au terme d'une journée marathon, 505 personnes ont à nouveau pu être sauvées. Deux opérations maîtrisées, mais entachées par l'annonce en début d'année du décès de huit migrants à la suite du premier naufrage de l'année. L’association aujourd'hui appelle à la solidarité.

SOS Méditerranée appelle à la solidarité suite au premier naufrage de l'année
SOS Méditerranée appelle à la solidarité suite au premier naufrage de l'année

Miser sur les dons des citoyens

 

Alors que de récents combats entre milices rivales plongent à nouveau la Libye dans un profond climat d’insécurité, le bilan 2017 dressé par SOS Méditerranée, qui opère dans les eaux internationales entre les côtes libyennes et l’Italie à la sauvegarde de migrants, est tout aussi alarmant. Le navire Aquarius, en activité permanente, a en effet enregistré une hausse de près de 34 % de personnes secourues entre l’année 2016 et 2017, dont 13,6 % de femmes, et 33 % de mineurs, un chiffre d’autant plus sinistre que 6,4 % avaient moins de cinq ans. C’est presque deux fois plus d’enfants en bas âge qu'en 2016. Face à l’urgence, l’association en appelle à la solidarité internationale, plus spécifiquement aux dons privés, qui représentaient en 2016 pas moins de 98 % de ses ressources. « SOS Méditerranée est né d'un mouvement citoyen, et reste financé en grande majorité par les citoyens », explique Julie Bégin, directrice de communication de l'association. SOS Méditerranée mise donc autant sur ses opportunités de médiatisation que sur des opérations de sensibilisation menées à terre, notamment auprès des établissements scolaires et durant des manifestations citoyennes ou culturelles.

 

Les grands mécènes restent frileux

 

Mais l'entretien des 77 mètres de l'Aquarius nécessite des moyens techniques et financiers colossaux, auquel le seul don des particuliers pourrait ne pas répondre éternellement, compte tenu de l'augmentation drastique des opérations de sauvetage : 11 000 euros par jour, soit quatre millions d'euros par an. Pour autant, l'implication des structures philanthropiques reste mesurée, puisqu'elle ne représentait en 2016 que 22 % des dons, à savoir 484 000 euros sur les 2,2 millions d'euros de dons annuels... pour un total de 80 entreprises, fondations ou associations venant en aide à l'association. Parmi les principales, outre Médecins sans Frontières, qui assure à elle seule la moitié des financements relatifs à l'affrètement de l'Aquarius, et la Fondation Abbé Pierre, une majorité de structures méconnues du grand public et peu exposées médiatiquement : Voyageurs du Monde, le CCFD, la Fondation Égalité des Chances en Afrique, la Fondation Un Monde par Tous, la Fondation Oak ou encore la Fondation Inkermann. « Nous nous heurtons parfois à des refus de la part de grosses fondations et de fondations d’entreprise, sans doute parce que la thématique est sensible ou bien parfois, parce qu’elles financent déjà des projets dans ce domaine », explique Solène Isola, chargée du mécénat et des partenariats chez SOS Méditerranée, tandis que Julie Bégin évoque le « harcèlement » dont les équipes sont parfois victimes. Aussi, les dons venant de structures dédiées au mécénat sont souvent le fait de convictions profondes, quand les PDG qui mettent pas directement la main à la poche à titre à titre individuel. « Il s'agit majoritairement de petites fondations peu connues, mais qui nous soutiennent depuis le début, ou presque », confirme Solène Isola.

 

Appel à la mobilisation collective

 

Le combat de SOS Méditerranée s'étend toutefois bien au-delà de sa seule recherche de financement, jusqu'aux hautes sphères des institutions européennes. Depuis l'arrêt de l'opération Mare Nostrum en 2014, les états membres de l'Union européenne se sont en effet retirés des opérations de sauvetage des migrants dans les eaux internationales, leur préférant des programmes de contrôle des frontières, assurés par des gardes-côtes libyens. Pourtant, la route maritime entre les côtes libyennes et italiennes, empruntée par 363 348 migrants en 2016, est l'axe migratoire le plus mortel au monde. Une situation inacceptable pour SOS Méditerranée, qui demande à Bruxelles de réagir. « Le règlement international prévoit que les embarcations interceptées soient reconduites dans un port sûr, mais quand les garde-côtes interceptent les bateaux et les ramènent en Libye, on sait bien que les migrants repartent dans des camps de détention, où les hommes sont battus et les femmes violées, déplore Julie Bégin. L'Europe s'en lave les mains. Nous ne sommes pas là pour faire du lobby, mais nous demandons que les gouvernements européens s'entendent autour d'un dispositif concerté, afin que les gens cessent de mourir dans la mer. »

 

 

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