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Par Chroniques philanthropiques par Francis Charhon - Publié le 4 mars 2020 - 13:07 - Mise à jour le 4 mars 2020 - 13:28
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[INNOVATION] L'École de la philanthropie

L’innovation n’est pas seulement une bonne idée qui introduit une rupture ou une évolution significative dans des pratiques, elle doit aussi faire ses preuves en s’inscrivant dans le temps. L’École de la philanthropie est un bon exemple de ce que le secteur de la philanthropie peut apporter.

[INNOVATION] L'École de la philanthropie
[INNOVATION] L'École de la philanthropie

L'École de la philanthropie a été imaginée par Les Fondations Edmond de Rothschild sur le modèle d’écoles américaines où l’on apprend aux enfants à s’investir individuellement ou collectivement dans des projets d’intérêt général. 

L'innovation au service de l'apprentissage de la citoyenneté

En 2011 elles créent l’association « L’École de la Philanthropie ». L’association a pour but de promouvoir l’action philanthropique par la transmission de valeurs, d’outils,  de méthodologies associées au secteur philanthropique. Le but de l'école est de favoriser l’émergence d’une conscience civique individuelle et collective tournée vers l’intérêt général.

L’école a signé une convention de partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Paris. Ce dernier a pour mission de recruter les écoles et les enseignants participants au programme dans l’académie de Paris. Le projet commence avec 6 classes.

L’école repose sur quelques principes :

  • Apprendre en faisant pour donner du sens et motiver les élèves

  • Proposer une autre façon d’apprendre concrète plus motivante

  • Conjuguer une logique d’action, de travail en équipe et d’apprentissage

  • Favoriser la prise de décisions collectives 

  • Créer des situations de développement de compétences dans le cadre de tâches complexes

  • Développer une culture de l’engagement pour réaliser ce qui paraît impossible au départ

  • Valoriser le travail des élèves par la présentation des résultats à la classe, aux autres classes, à la famille, aux partenaires.

En 2014, La Ligue de l'enseignement entre dans le dispositif pour mettre en place le programme pédagogique sur les temps périscolaires. L'École de la philanthropie est depuis toujours en prise directe avec l’Éducation nationale. Ce programme, qui touche les CM1 et CM2, s’applique à Paris. 

Les enseignants qui veulent mettre en place ce programme le font sur une base volontaire. L’École de la philanthropie recrute et forme des bénévoles qui accompagnent le projet dans la mise en œuvre du programme. 

Pour commencer, il y a un processus décisionnel collectif, une sensibilisation de la classe, une recherche du thème de l’engagement. Les enfants votent pour leur thème d’engagement. C’est ensuite l’enseignant, avec l’aide de l’École de la philanthropie, qui cherche une association œuvrant pour le thème choisi.

Devant la réussite du projet se pose la question de sa poursuite et de son élargissement. En 2015 un nouveau partenaire, la Fondation de France, rejoint l’École de la philanthropie pour lui permettre d’aller plus avant. 

Impliquer les enseignants et les élèves pour l'intérêt général

En 2018 les dirigeants veulent amplifier l’action qui est arrivée à 60 classes à Paris. Cela amène à changer les modalités de travail. Le partenariat avec la Ligue de l’enseignement, qui fut d’une grande fertilité, est arrêté et le processus d’engagement inversé. Ce n’est plus la désignation d’école par la Ligue mais un engagement direct des enseignants qui veulent rejoindre le projet. Une plateforme internet est mise en place sur laquelle les enseignants de toute la France peuvent s’inscrire gratuitement pour engager leur classe. Ce sont 2 000 demandes qui cette année sont parvenues à l’association à travers le site de l’école.

Afin de répondre à la demande, un réseau d’associations locales et de bénévoles se constitue pour accompagner les enseignants.

L’expérience se révèle fructueuse, les enseignants font part de l’évolution positive des élèves de leur classe avec l’apparition d’un sentiment de fierté dû à l’action collective, la perception de la valeur de l’engagement et la compréhension de la philanthropie. Une telle action apporte une valeur inestimable à la société en favorisant le lien social, un changement sur le regard porté à l’autre.

On peut ainsi penser que ce projet expérimental, original, bien mené, s’inscrit maintenant dans une reconnaissance par l‘État. Le secrétaire d’État M. Attal en a fait un fer de lance de son action sur la philanthropie en visitant des classes et en soutenant l’école. Par ailleurs L’École de la philanthropie bénéficie du patronage du ministre de l’Éducation nationale. 

Ainsi le secteur de la philanthropie a joué son rôle d’innovateur, d’expérimentateur en apportant sa compétence, ses financements et surtout sa persistance et son adaptabilité au service d’une idée dont l’aboutissement n’était pas gagné d’avance.

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