6 personnalités engagées à redécouvrir en 2026
Un chef qui lutte contre les violences et le sexisme dans la restauration, une médecin qui lutte contre la maltraitance à l'égard des enfants, des réalisateurs qui s'intéressent à la transition écologique dans le monde du travail… Partez à la découverte de six personnalités engagées qui ont inspiré la rédaction de Carenews.
Cofondateur de trois restaurants à Paris, le chef Eloi Spinnler compte plusieurs centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux. En plus de ses recettes, il utilise sa visibilité pour dénoncer les violences psychologiques et physiques en cuisine. Ce problème qu’il qualifie de « systémique », il le combat via un mode de management collaboratif. Une « culture de l’écoute » qui se déploie via de nombreuses réunions entre salariés et managers pour déceler d’éventuels problèmes.
Il s’implique également dans le mouvement Restaure qui réunit des professionnels et des associations. La structure est née d’un manifeste appelant à mettre fin aux violences et au harcèlement dans les cuisines ou encore à agir pour donner une meilleure place aux femmes dans le secteur.
Fondatrice de l’association Impactes, destinée à améliorer les conditions de vie des enfants placées, Céline Gréco est aussi médecin et chercheuse. Victime de maltraitances paternelles, elle est confiée à l’aide sociale à l’enfance (ASE) à l'âge de 14 ans.
Même si Céline Gréco estime que ce placement tardif lui « sauvera la vie », elle constate un « criant manque de formation dans la détection des maltraitances ». Pour y remédier, elle crée en 2021 des équipes mobiles chargées de repérer au sein des hôpitaux les enfants victimes de violences intrafamiliales. Un an plus tard, l’association Impactes voit le jour. L’organisme d’intérêt général propose un accompagnement scolaire et culturel aux jeunes relevant de l’ASE de 0 à 25 ans, adapté selon leur âge.
L’organisation a permis l’ouverture d’un premier centre d’appui à l’enfance en Ile-de-France. Cette structure de soins médicaux et psychologiques vise à mieux prendre en charge la santé des jeunes de l’ASE. L’ambition de Céline Gréco est que ces centres se déploient dans chaque département français d’ici à dix ans.
Président-fondateur de l’association Les Papillons, Laurent Boyet a vécu l’inceste. Pour exorciser son traumatisme, il publie en 2017, le livre Tous les frères font ça. Grâce à ce témoignage, il parvient à quitter l’« engrenage du silence », expression qu’il utilise pour évoquer les 30 ans qui ont précédé la libération de sa parole.
Depuis 2022, son organisation participe à cette libération via les boites aux lettres « papillon ». Mises en place dans les écoles et les centres sportifs qui accueillent un jeune public, elles permettent aux enfants et adolescents victimes de violences (violences intrafamiliales et sexuelles, harcèlement scolaire etc.) de signaler les faits en y déposant un mot. En 2024, le dispositif a permis la condamnation d’un grand-père pour inceste sur sa petite-fille.
Une première « Maison Papillons » a ouvert ses portes à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales). L’objectif est d’offrir un accompagnement psychologique aux enfants victimes de violences. Des ateliers de sensibilisation et des groupes de paroles font aussi partie du processus.
Depuis 2018, sur le podcast Sismique, Julien Devaureix enquête sur les transformations du monde, dans le but de « redonner à ses auditeurs le pouvoir d’agir à leur propre échelle ». Les sujets concernent les évolutions souhaitables du travail ou encore les limites de la croissance.
Pourtant, rien ne le prédestinait à cette voie. Après une école de commerce à Reims au début des années 2000, il explique avoir été « sur les rails du modèle de réussite capitaliste ». Son travail dans le marketing et la transformation numérique pour de grandes entreprises l’amène à Hong-Kong durant quelques années. Mais en parallèle, il commence à s’intéresser au climat, à la crise écologique ou encore à la soutenabilité de nos modèles de société. C’est ainsi qu’il s’interroge sur la place qu’il souhaite avoir.
C’est après un long voyage et une formation à l’Institut des futurs souhaitables, qui permet « d’explorer le monde d’après » et ses défis, qu’il lance son podcast.
Réalisateurs du film documentaire Les éclaireurs, Arthur Gosset et Hélène Cloître sont partis à la rencontre de personnes engagées pour la transition écologique dans le monde du travail. Le duo se met en scène pour nous faire découvrir le parcours de Soizic, un gendarme qui a créé une application pour mieux réagir face aux crimes environnementaux et souhaite la généraliser, ou de Sophie, une cheffe d’entreprise en train de réinventer son modèle de production de cosmétiques pour bébé, en renonçant à son chiffre d’affaires.
Les réalisateurs, tous deux diplômés de grandes écoles, se sont interrogés ouvertement sur leur formation et les façons de participer à la transition dans leur activité professionnelle.
Auparavant, ils ont co-produit un film sur les étudiants « bifurqueurs », ces élèves de grandes écoles qui ont choisi des voies professionnelles perçues comme « alternatives ». Ils sont aussi à l’origine d’une association pour faire connaître les métiers durables en Bretagne.
La rédaction 