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Par Le RAMEAU - Publié le 19 juin 2020 - 09:02 - Mise à jour le 29 juin 2020 - 17:14
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ODD & Entreprise : prenons de la hauteur

84% des dirigeants de TPE-PME déclarent que nous devons « jouer collectif » en sortie de crise. Pourquoi sont-ils aussi unanimes ? Au service de quoi faire alliance ? Comment s’y prendre ? … Prenons le temps de comprendre les résultats de cette nouvelle étude de l’Observatoire des partenariats.

A l’occasion de la remise à Gabriel ATTAL du programme de 21 mesures pour accélérer les alliances stratégiques entre associations, entreprises et collectivités (voir article CARENews du 7 mai), l’Observatoire des partenariats avait questionné les Français : 81% d’entre eux plébiscitaient le « jouer collectif » (cf. étude « jouer collectif » en sortie de crise). Fort de ces résultats, il était important de connaître l’avis des dirigeants d’entreprises, et plus particulièrement des plus petites d’entre elles.

Aujourd’hui, 84% des dirigeants de TPE-PME pensent que pour sortir de la crise du Covid-19, il est utile (dont 36% incontournable) de « jouer collectif » entre associations, collectivités, entreprises et initiatives citoyennes. Seuls 11% considèrent que c’est secondaire et 5% inutile. Un consensus : 0% considère que cela peut être contre-productif !

Pourquoi sont-ils aussi unanimes ?

La question est pertinente. La réponse est simple : parce qu’ils sont pragmatiques ! Depuis 10 ans, Le RAMEAU étudie et expérimente les leviers de motivation des entreprises, et en particulier des PME et des ETI. Dès 2011, grâce à la 1ére étude réalisée avec le CJD, les dirigeants expriment eux-mêmes les raisons de leur engagement. Il ne s’agit pas d’abord (… même s’il s’agit aussi !) d’une logique de solidarité, ni même de bonnes pratiques, mais d’innovation ! Selon eux, le « jouer collectif » est le moyen le plus efficace à la fois pour réduire les fragilités et faire émerger de nouveaux moteurs de croissance et d’emploi.

Lorsqu’en 2013, le Gouvernement convoquera les Assises de l’Entrepreneuriat, Le RAMEAU publiera alors ses premières conclusions sur « l’Entreprise Responsable » (cf. rapport au Gouvernement), et mettra en avant les leviers pour en accélérer le développement. Le 1er d’entre eux est de (re)connaître la valeur ajoutée de la diversité des formes d’entreprendre, car elle est source d’innovation sociétale.

De 2013 à 2018, le plan quinquennal de l’Observatoire des partenariats va étayer cette première analyse, et démontrer le lien entre ces alliances innovantes et la capacité de répondre aux défis locaux. En qualifiant à la fois les fragilités territoriales au travers d’un regard croisé entre les acteurs de l’écosystème (élus, citoyens, dirigeants d’entreprises et responsables associatifs), et les pratiques partenariales selon les différents modes d’alliance (mécénat, pratiques responsables, coopération économique et innovation sociétale), il est possible de capter les « signaux faibles », et plus encore de comprendre les spécificités territoriales. Il suffit alors de croiser ces résultats avec les données objectives d’un territoire en comparaison avec les autres territoires pour mesurer sa capacité de résilience. Intuitivement, c’est ce que les dirigeants de PME et ETI mettent en place pour répondre aux besoins qu’ils captent. Cette analyse empirique sera consacrée en 2015 lors de la signature des Objectifs de Développement Durable.

Les deux intuitions fondatrices du RAMEAU se révèlent alors exactes : seule une vision systémique de l’ensemble de l’écosystème permet d’appréhender les enjeux auxquels nous sommes collectivement confrontés, et seule une alliance objective, asymétrique et équilibrée, focalisée sur le bien commun, peut permettre de trouver des solutions à la hauteur des enjeux.

C’est ainsi que le pragmatisme des dirigeants de TPE, de PME et d’ETI les poussent - souvent même sans s’en apercevoir - vers des alliances toujours plus innovantes. Les résultats du programme RSE & Partenariats du RAMEAU, commencé en 2010, en donnent de nombreux exemples concrets. Depuis 2018, ces travaux sont passés à une nouvelle étape : qualifier les impacts concrets des nouvelles alliances sur 3 leviers systémiques essentiels à la conduite de la transformation de nos modèles : l’innovation, la performance et … la confiance ! Le programme IMPACT de l’Observatoire des partenariats se donne jusqu’en 2022 pour en mesurer précisément les effets de leviers.

C’est pourquoi, afin d’étayer ce résultat de 84%, le CJD et l’Observatoire des partenariats lancent une nouvelle étude dont les résultats seront publiés lors de la 6éme Rencontre des pionniers des alliances en Territoire, le 8 juillet prochain (voir le programme).

 

Comment s’y prendre ?

Puisque la question n’est plus « Faut-il faire ? », mais « Comment faire ? », la méthode est structurante. Il convient non seulement de concevoir des démarches apprenantes, mais aussi de les piloter et de les évaluer (voir référentiel « L’évaluation partenariale en pratique »). Depuis 2013, Le RAMEAU capitalise les pratiques des « pionniers », les modélise et met à disposition des organisations et des territoires l’ensemble des outils en « open source » pour s’informer, se former et agir efficacement (16 espaces numériques capitalisent ainsi les fruits de 14 ans de pratiques).

La mission ministérielle confiée par Gabriel ATTAL à Cathy RACON-BOUZON et au RAMEAU a permis d’aller plus loin en donnant un panorama de toutes les ressources disponibles (voir kit « L’ODD 17 en pratique »). La 1ére mesure du programme d’actions est la mise à disposition de données, d’exemples inspirants et d’outils sur l’espace numérique « Alliances & territoires » du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse (www.associations.gouv.fr).

Afin d’outiller plus spécifiquement les entreprises, Le RAMEAU a publié à l’occasion de cette nouvelle étude de l’Observatoire des partenariats le kit pratique « Entreprise et ODD ».

 

Au service de quoi « faire alliance » ?

Face aux enjeux actuels, il ne s’agit plus seulement d’éclairer les entreprises sur « comment faire », mais aussi et peut-être surtout, sur « pour quoi faire » ?

C’est en cela que les ODD sont un levier triplement stratégique :

  • Ils fixent un cadre commun à tous d’objectifs,
  • Ils peuvent être déclinés du plus simple (17 ODD), au plus détaillé (169 cibles d’actions), selon le niveau de maturité de chacun,
  • Ils offrent un outil de dialogue idéal, notamment sur les territoires (cf. guide ODD & Collectivités territoriales).

Après avoir publié en février dernier une série d’études exploratoires sur les pratiques des organisations en matière d’ODD (Entreprises & ODD, ESS & ODD, Enseignement Supérieur – Recherche & ODD), Le RAMEAU a proposé de mettre en débat l’avancée des entreprises en matière d’ODD lors du dernier séminaire « Economie & Sens » de l’Ecole de Paris, dont il est partenaire depuis 2014. Les enseignements du témoignage de Florence MORGEN, Directrice du Développement Durable du Groupe VYV sont éloquents (voir blog du 4 juin : « ODD, où en sont les entreprises ? »). Ce débat vient alimenter la réflexion du Professeur Nicolas MOTTIS, qui posait en mars dernier les résultats de ses travaux à Polytechnique au travers de l’article « Entreprise et objectifs de développement durable : le flou en mouvement ».

Ne nous trompons pas de combat, aujourd’hui nous ne pouvons pas faire émerger de nouveaux modèles et encore moins conduire le changement nécessaire seulement par les discours et les normes. Les Français, dans l’étude IMPACT-Citoyens, nous en ont donné le facteur-clé : l’Action. En effet, l’action est engagement, et vecteur de confiance.

C’est pourquoi, depuis 2018, en partenariat avec le Groupe VYV, Le RAMEAU analyse les pratiques ODD des entreprises. Quels en sont les enseignements ? Réponse le 16 juillet prochain à l’occasion du webinaire de la plateforme « L’innovation territoriale en actions ! ». Un benchmark, fondé sur l’analyse en profondeur de 10 entreprises emblématiques permettra d’éclairer sur l’articulation des 3 leviers d’activation de l’intérêt général : la Vision, la Gestion … et l’Action (cf. dossier JURIS-Associations : « Intérêt général, un concept en mutation »).

Alors d’ici là, n’hésitez plus, saisissez-vous du kit « Entreprise & ODD », et passez à l’Action !

 

Charles-Benoît HEIDSIECK

Président-fondateur du RAMEAU

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