[On y était] Voix d'avenir, 50 bougies pour la Fondation de France
Premier réseau de philanthropie en France, la Fondation de France réunit depuis un demi-siècle donateurs, bénévoles et acteurs de terrain. Le 14 novembre, elle a fêté ses 50 ans en organisant un rassemblement d'une ampleur inédite. Cet évènement participatif a démontré le dynamisme des acteurs de l'intérêt général et la variété de leurs modes d'action.
Joli feu d’artifice pour un anniversaire ! Pour ses cinquante ans, la Fondation de France, premier réseau de philantropie en France, avait choisi de mettre en évidence la spectaculaire diversité des initiatives qu’elle soutient depuis sa création en 1969, à l’initiative d’André Malraux et du Général de Gaulle. La liste des invités était bien fournie, puisqu'elle représentait tous les secteurs de l'intérêt général, réunis pour une journée foisonnante d'échanges et de rencontres dans le cadre du palais des congrès de Montreuil.
Près de 1500 participants
Dans cet antre de 4500 mètres carrés organisé pour l'occasion en espaces rappelant les pièces d'une maison, les 1500 participants se sont répartis dans pas moins de 150 ateliers au fil de la journée. Placé sous le signe de la participation, l'évènement « Voix d'avenir » a fait la part belle à l'implication, proposant aux acteurs non seulement de se documenter (dans la bibliothèque), mais aussi de se débarrasser activement de leurs idées reçues (dans la salle de bains), de mettre la main à la pâte, au sens propre (dans la cuisine), de se mettre en mouvement (dans la salle de sport) ou encore d'expérimenter bricolages et expériences variés (dans le garage).
Un génial melting pot
« Ce melting pot était génial », s'enthousiasme Hasna Oujamaa, de l'ONG de solidarité climatique internationale Geres, venue spécialement d'Aubagne pour l'occasion. « On a toujours du mal à percevoir l'ampleur de l'implication de la Fondation de France. J'ai été particulièrement sensible à la valorisation de petites associations de terrain, portées par des acteurs territoriaux soucieux de s'impliquer à un niveau très local. » Même son de cloche du côté de Marion Ben Hammo, responsable programmes et fondations emploi, économie sociale et solidaire, démarches participatives de la Fondation de France.
« On ne voit jamais ce réseau s'incarner ainsi ! Je suis très satisfaite du déroulement de la journée et des échanges qu'elle a rendu possibles. C'est le fruit d'un an de travail et de la mobilisation de presque trois quarts des collaborateurs de la Fondation de France le jour même de l'évènement, ainsi que de toutes les parties prenantes, qui ont été associées très tôt dans l'organisation.»
Répandre la bonne parole
Construire des cabanes à partir de déchets, s'essayer aux arts du cirque, participer à un escape game, réaliser un fanzine, s'initier à la mécanique des fluides en manipulant un dispositif à base de bouteilles en plastique, écouter des comédiens lire des textes écrits par des personnes détenues, participer à la confection du gâteau d'anniversaire de la fondation, servi en fin de journée : autant de manières ludiques et concrètes d'aborder des sujets graves comme la précarité énergétique, le lien social, la réinsertion après une peine d'emprisonnement, la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques, la grande pauvreté, la politique de la ville ou la diffusion des savoirs, entre autres. Les différents ateliers ont ainsi mis en lumière le dynamisme du secteur de l'intérêt général, tout en permettant de découvrir les méthodes qu'utilisent les différents acteurs pour susciter l'implication. « Cette journée nous permet de montrer ce que nous faisons, et donc aussi d'une certaine manière de répandre la bonne parole, car nous sommes toujours en recherche de financement », rebondit Alain Faure, coordinateur de projet du magazine Citad'elles, réalisé avec des femmes en prison.
Nouer des contacts
Pour de nombreux participants, l'évènement a aussi été une occasion de nouer de nombreux contacts, ouvrant non seulement de nouvelles perspectives opérationnelles mais offrant aussi une respiration et permettant de percevoir l'inscription de son action dans un cadre plus large. « J'ai apprécié les conférences qui se sont tenues le matin dans l'espace bibliothèque », témoigne ainsi Blandine Déjean, directrice de l'association de diffusion de la culture scientifique Ebulliscience, soutenue par la Fondation de France. « Notamment celle de Patrick Bouchain, qui a évoqué une expérimentation en architecture et en urbanisme à la fois en se montrant concret et en ouvrant une perspective au-delà de nos pratiques quotidiennes ». En fin de journée, enfin, les prix de la recherche participative ont eux aussi valorisé l'implication citoyenne, en distinguant trois projets d’études associant les principaux intéressés à des travaux académiques.
Muriel de Vericourt
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat média.