Stéphanie, Famille Solidaire, accueille bénévolement Kerolos, jeune migrant isolé : « C’est une belle rencontre »

Famille Solidaire : un engagement bénévole pour héberger un mineur isolé à son domicile

« Je m’appelle Stéphanie, j‘ai 43 ans et je suis en couple avec Olivier. J'ai deux enfants et nous sommes aussi la Famille Solidaire de Kerolos, 16 ans. On accueillait déjà des jeunes via le programme Erasmus sur une année scolaire et durant les vacances scolaires. À la suite de ça, nous avons eu envie de nous ouvrir à plus de possibilités et changer un peu d’horizon. Nous nous sommes donc engagés dans le programme Famille Solidaire, qui permet d’accueillir bénévolement un jeune migrant isolé, pour une durée d’un an minimum.»

« Kerolos vit avec nous tous les jours. On l'accompagne dans ses choix professionnels et on le suit au niveau de son programme scolaire actuel. On l'oriente aussi dans la recherche d’une entreprise pour son futur projet de contrat d'apprentissage, C’est vraiment un investissement total. Il fait partie de la famille, c'est comme si c'était notre enfant à temps plein. »

Offrir un cadre familial rassurant grâce au programme Famille Solidaire

« Kerolos à 16 ans et vit chez nous depuis plusieurs mois. Nous avons une bonne relation avec lui et il a totalement intégré la maison et la famille. Il a la même place que nos enfants, on ne fait pas de différence, on les élève de la même façon. Ils ont les mêmes règles, tout le monde fonctionne de la même manière dans la maison. Chez nous, il a sa chambre, son propre espace. »

« C’est Kerolos qui a fait la demande d'intégrer une Famille Solidaire, il était au préalable en foyer. Ses ambitions correspondaient avec les nôtres et à notre façon de vivre surtout. Lorsque France Parrainages nous a proposé de devenir sa Famille Solidaire, on a appris à se connaitre tous ensemble. Notre rôle c’est de l'accompagner, le soutenir, et le pousser à suivre son ambition, qu'il réussisse pour pouvoir voler de ses propres ailes. »

Un accompagnement essentiel pour l’évolution de Kerolos

« Depuis le début de l’accompagnement, je le trouve changé. La barrière de la langue est encore quelque chose sur lequel il veut travailler. Avec nous, il n’y a pas de problème à ce sujet, mais pour lui, engager une conversation dans la vie de tous les jours avec une tierce personne reste un souci du fait de sa timidité. Il a peur de se tromper dans la formulation, il perd ses mots. »

« Il est en 3e donc il doit également faire un choix important pour l'année prochaine. Le voir évoluer c'est important. On voit qu’il prend de réelles responsabilités, il interagit plus et prend en main ce qu'il a envie de faire et envie de devenir. »

« Il souhaite faire un contrat d’apprentissage l'année prochaine. On l'accompagne sur la rédaction du CV, de la lettre de motivation et des bonnes pratiques comme se renseigner au préalable sur les entreprises avant de s'y rendre. On l'accompagne également pour les entretiens, on les travaille ensemble au préalable. J’y suis avec lui pour reformuler ce qui a été dit, c'est lui qui répond directement à l'employeur. On pense à demain, mais on pense plus loin aussi, on pense à ses 18 ans, pour qu'il puisse avoir des bagages solides. »

Famille Solidaire : des moments de partages et de nouvelles expériences

« Nous vivons aussi des moments uniques. Je me rappelle de la première fois que Kérolos a pu monter à bord d’un avion de plaisance. Initialement, nous avions prévu un cours de vol pour mon fils, avec un moniteur. Et finalement, le moniteur nous a indiqué qu’il restait deux places vacantes et a proposé à mon conjoint et Kerolos de les accompagner dans l’avions. Kerolos a sauté de joie, ils ont survolé Strasbourg, c’était un vrai moment de partage et de confiance aussi parce que mon fils était aux commandes de l’avion. C’est très satisfaisant de lui faire découvrir de nouvelles choses, c’est très palpable à partir du moment où il prend du plaisir. »

Une expérience enrichissante pour les jeunes migrants et leur famille solidaire

« Avoir une Famille Solidaire le rend serein, et il sait que ce qu'il a aujourd'hui, il l’aura encore demain. Je pense qu'il y a l'aspect de confiance aussi qui s’est installé. Pour nous c’est vraiment un fils d’accueil, on se considère vraiment comme une famille sans prendre la place de ses parents bien sûr. C’est un membre à part entière de la famille, on ne regrette rien, et on pense même ouvrir la porte à quelqu’un d’autre. C’est une belle rencontre et on se dit qu’on a beaucoup de chance d’avoir avec nous un jeune ado comme Kerolos. »

« Cet engagement bénévole, c’est une ouverture culturelle, aussi bien pour notre petite famille que pour Kerolos. Qu'il puisse avoir une autre vision du monde et sur la réalité de ce qui peut se passer dans un pays voisin. Savoir que la vie n'est pas facile tous les jours et qu’elle n'est pas là même pour tout le monde. Et surtout, c'était un élan de solidarité, d'entraide, d'ouvrir la porte à qui en a besoin. »