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Par Carenews PRO - Publié le 19 avril 2018 - 16:07 - Mise à jour le 23 avril 2018 - 08:08
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[ENTRETIEN] Sylvain Reymond, directeur général de Pro Bono Lab

En quelques années, Sylvain Reymond est devenu une figure notoire du secteur de l’intérêt général. Passé par EXCEL\TBWA et ancien responsable du mécénat des Entreprises pour la cité (anciennement IMS-Entreprendre pour la Cité), il est depuis ce début d’année 2018 le nouveau directeur général de Pro Bono Lab. Avec une mission de taille : définir un nouveau plan stratégique pour la structure. S’il faudra patienter jusqu’au 22 mai 2018 pour en découvrir les orientations, Sylvain Reymond partage avec Carenews sa vision renouvelée d’un mécénat “performant”, plus impactant et tourné vers l’ensemble des parties prenantes.

[ENTRETIEN] Sylvain Reymond, directeur général de Pro Bono Lab
[ENTRETIEN] Sylvain Reymond, directeur général de Pro Bono Lab

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

 

J’ai débuté ma carrière au sein du cabinet du président du Conseil général du Puy-de-Dôme, où j’étais en charge du développement de la vie associative et des partenariats stratégiques de l’institution. J’ai ensuite intégré le cabinet EXCEL\TBWA au sein du département philanthropie et mécénat, nouveau à l’époque. Notre métier consistait à accompagner à la fois les entreprises dans leurs politiques d’engagement citoyen et les structures d’intérêt général dans leurs stratégies de levée de fonds. Je suis ensuite arrivé chez IMS-Entreprendre pour la Cité en 2015 – désormais Les entreprises pour la Cité –, j’y ai pris la direction des investissements citoyens et du mécénat. Ce pôle avait pour vocation de porter une vision renouvelée d’un “mécénat plus performant” et de l’inclure dans un système beaucoup plus global d’investissements citoyens. Je suis aujourd’hui directeur général de Pro Bono Lab. Mon principal enjeu : la définition du nouveau plan stratégique du Lab et la généralisation de l’engagement par le partage de compétences (pro bono) en France et dans le monde.

 

Quelles seront justement les nouvelles orientations stratégiques de Pro Bono Lab ?

 

Elles seront dévoilées le 22 mai prochain. L’idée est de remettre au cœur de notre stratégie notre rôle de change maker et d’opérateur social. Nous avons pour vocation d’aller chercher les compétences partout où elles sont, chez les entreprises mais aussi en dehors, auprès des demandeurs d’emploi, des étudiants, des retraités… Nous souhaitons donner à des personnes dont les compétences ne sont pas exploitées l’opportunité de s’engager. Après être allé chercher ces compétences, nous les transmettons à des grandes causes sociétales afin qu’elles puissent se développer durablement.

 

Quel serait votre message pour encourager les entreprises à être plus engagées ?

 

Une entreprise qui ne s’engage pas, c’est une entreprise qui ne prépare pas l’avenir, qui ne se projette pas. À l’inverse, une entreprise qui s’engage, c’est une entreprise qui s’ouvre sur son écosystème, qui contribue pleinement à son équilibre et à sa transformation. Nous encourageons les entreprises à s’engager par le pro bono et le mécénat de compétences, car nous savons qu’ils sont adaptés aux transformations qui frappent nos sociétés, fortement impactée par le digital. La fragmentation actuelle de cette société et l’individualisme à outrance mettent également à mal l’idéal de “vivre ensemble”. Le mécénat de compétences et le pro bono permettent de développer des aptitudes adaptées aux métiers de demain, de développer des soft skills et de “faire ensemble”. Le mécénat en général est une R&D essentielle à la pérennité de l’entreprise, qui peut s’inscrire dans un temps très long, car il n’y a pas de limite à l’innovation sociale et sociétale.

 

Est-ce que cette idée commence à toucher les entreprises ?

 

La conscience collective est en train d’évoluer. L’intérêt général ne concerne plus que ses seuls acteurs ; chacun mesure désormais qu’il doit y prendre part, et l’entreprise a un rôle de plus en plus important à jouer, d’autant plus que le grand public est prêt à la voir s’investir. L’enjeu, c’est que cette prise de conscience s’élargisse et pénètre toutes les sphères de notre société.

 

Quel visage va selon vous prendre le mécénat en France les prochaines années ?

 

Je pense qu’il sera de plus en plus protéiforme, et que les engagements seront davantage centrés sur des logiques d’efficacité et d’impact. Il faudrait pouvoir mieux mesurer et objectiver l’impact pour cela, ce n’est pas encore tout à fait le cas aujourd’hui. Nous sommes de plus en plus tournés vers ces notions, certainement car les urgences sociétales de plus en plus vives, et en réponse la responsabilité collective de plus en plus forte. La notion de rationalisation des forces dans le mécénat de demain est essentielle. Mais pour embarquer toutes les parties prenantes de la société, il faut tout simplifier. La complexité du secteur ne lui permet pas d’être audible. L’enjeu est là : simplifier le modèle, depuis le discours jusqu’aux véhicules juridiques.

 

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