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Par Carenews INFO - Publié le 24 juillet 2018 - 12:19 - Mise à jour le 26 juillet 2018 - 08:57
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[BEST OF] Le mécénat culturel vu par Bernard Hasquenoph

Fruit des relations historiques entre les institutions culturelles et les grandes entreprises, le mécénat culturel est un levier de financement essentiel pour la culture. Pour Carenews, Bernard Hasquenoph, fondateur de Louvre pour tou·te·s, dresse tout au long de l'année ses chroniques du mécénat culturel traditionnel. Philanthropie, marketing, image de marque, crowdfunding, fundraising : il décrypte tous les enjeux qui se cachent derrière le financement des musées et des institutions culturelles français. Retour sur une année en sa compagnie.

[BEST OF] Le mécénat culturel vu par Bernard Hasquenoph
[BEST OF] Le mécénat culturel vu par Bernard Hasquenoph

 

 

Sexe, genre et émancipation féminine : l'érotisme en culture fait-il bon ménage avec le mécénat ?

 

« Des jeunes filles courant en petites culottes multicolores dans les salles des Impressionnistes du musée d’Orsay, la scène a de quoi surprendre. Elle a pourtant eu lieu, en janvier 2012, et a même été captée dans une vidéo, suscitant le buzz sur Internet et la colère des dirigeants de l’institution culturelle.» L’émancipation féminine, c’est le credo de la marque Etam, auteur de l'happening sauvage organisé pour annoncer un prochain défilé. Son histoire officielle commence même ainsi, en 1916 à Berlin, dans une première boutique qui, raconte son site web, "commercialise des bas synthétiques appréciés des femmes qui s’émancipent." Si les thématiques du sexe et du genre auraient tendance, en France, à mettre mal à l'aise musées comme mécènes, cette chronique en dresse le panorama avec panache.

 

La chasse comme outil de mécénat au domaine national de Chambord

 

Si, depuis la Révolution, la pratique de la chasse en France n’est plus l’apanage des nobles, une certaine élite (masculine) en use toujours comme réseau d’influence. « Sans la cacher, Chambord communique peu sur son activité cynégétique, sujet sans doute trop clivant. Elle organise une douzaine de "battues de régulation" par an, revendiquant une "chasse durable" et exemplaire, outil de recherche scientifique. Et de sociabilité… La chasse à Chambord n’étant pas une activité tarifée, il ne s’agit pas stricto sensu de contrepartie de mécénat mais "d’un outil de remerciement et de relations publiques (...), un geste amical", admet Jean d’Haussonville, son directeur général.»

 

"Ce n'est pas parce qu'on fabrique de l'argent que l'on roule sur l'or" : quand la Monnaie de Paris cherche monnaies  

 

«Si la Monnaie de Paris recherche du mécénat, c’est "pour accroître les fonds propres de l’entreprise" (sic) et pour "associer son image à de grandes marques", lit-on dans son dernier rapport de gestion. Il faut dire que le magnifique hôtel néoclassique qui l’abrite au 11 quai de Conti n’est rien d’autre qu’une usine mais du 18e siècle, classée monument historique. Construite en 1775 pour y frapper monnaies au nom du roi, 250 ans plus tard, elle est toujours en fonction, cas rare dans la capitale. "Notre difficulté est de faire comprendre que si l'on fabrique l’argent, on ne roule pas sur l’or", explique Chloë Joubert, responsable du mécénat et des partenariats. "Nous sommes une institution publique qui ne vit que sur ses fonds propres", insiste-t-elle. Mécénat et privatisation se concentrent sur son site historique parisien, vitrine de l’établissement  qui a bien failli en être dessaisi pour une délocalisation complète à Pessac. Son changement de statut l’en a protégé. En retour, mission lui a été donné de le "mettre en valeur" et de l’ouvrir "sur la ville".»

 

Église & Mécénat : l'appel du don

 

« S’il est une institution qui a la culture du don, c’est bien l’Église catholique qui, à l’instar d’autres religions, peut compter sur ses fidèles, même se raréfiant. Chaque année en France, quêtes, offrandes et legs lui rapportent près de 630 millions d’euros dont environ 40 % déductible fiscalement, ce qui en fait l’organisation la plus mobilisatrice en don d’après la Fondation de France. Une somme impressionnante qui contribue à couvrir les dépenses courantes de plus de 12 000 paroisses. Autant dire que l’Église pratique depuis longtemps le financement participatif. Le mécénat plus encore, si l’on se réfère à l’Ancien Régime où les édifices religieux sont nés en grande partie des largesses du roi et des familles princières. Une générosité relevant, au Moyen Age, d’une « obligation naturelle » selon l’expression de Georges Duby et qui, comme aujourd’hui, était tout sauf désintéressée.»

 

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