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Par Carenews INFO - Publié le 10 septembre 2018 - 12:01 - Mise à jour le 10 septembre 2018 - 12:13
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[POSITIVONS] Rennes, ville “suspendue”

Ville suspendue, késako ? L’expression ne fait pas référence à une ville perchée dans les airs, mais bien aux achats “suspendus” : vous achetez deux baguettes chez votre boulanger, mais vous n’en prenez qu’une, et l’autre reste “en suspens” à la disposition d’une personne dans le besoin qui pourra la récupérer gratuitement. Un geste de solidarité simple, que la ville de Rennes a bien l’intention de généraliser à tous ses commerçants.

[POSITIVONS] Rennes, ville “suspendue”
[POSITIVONS] Rennes, ville “suspendue”

 

 

 

 

Un geste solidaire originaire d’Italie

 

Le mouvement des “suspendus” a démarré dans les cafés napolitains, en Italie. Ce geste solidaire local qui concernait à l’origine le café a ensuite été étendu à toute l’Italie, qui a instauré en 2011 la “Giornata del caffè sospeso”, la journée du café suspendu, le 10 décembre. Le concept a ensuite traversé les frontières, et s’est importé dès 2013 en France grâce au Mouvement des Indignés. Une association du café suspendu a vu le jour en mai 2013, et a porté le concept dans plusieurs grandes villes de France, comme Paris, où une Maison des citoyens créée par l’écrivain Alexandre Jardin a pris le relais, mais aussi Strasbourg, ou encore Marseille.

 

Depuis, les achats suspendus se sont développés et ne concernent plus seulement la tasse de café. La baguette, produit symbole en France, a évidemment participé au phénomène, mais sont aussi concernés les sandwichs, les pizzas, les menus… L’association Eveil, aux Lilas, en banlieue proche parisienne, a même convaincu une boutique bio, une poissonnerie, une boucherie et une librairie de participer au mouvement.

 

Une impulsion nouvelle pour le mouvement des suspendus à Rennes

 

Aujourd’hui, si le mouvement des suspendus a bien pris racine dans certains commerces en France, il peine encore à se généraliser. La pratique n’est pas encore vraiment intégrée dans les moeurs françaises ; un blocage qui vient tout autant des donateurs que des bénéficiaires du geste eux-mêmes, qui bien trop souvent, n’osent pas demander dans les commerces ou ne savent pas à qui s’adresser. La ville de Rennes, sous l’impulsion de l’association La Maison des citoyens de Rennes et de sa présidente Sadia Alami, a donc décidé d’agir pour faire prendre de l’ampleur au mouvement et pour ancrer la pratique, du côté des donateurs comme du côté des bénéficiaires.

 

Restaurants et bars, mais aussi libraires, coiffeurs, épicerie, et salles de spectacles participent désormais au mouvement. Plusieurs dizaines de commerces sont recensés sur la page Facebook des Suspendus de Rennes. Les commerces partenaires sont reconnaissables par un logo apposé sur un petit autocollant rond “suspendu-solidaire” affiché sur leurs vitrines. Une initiative inédite, reprise récemment par la ville de Marseille, qui permet de donner de la visibilité au mouvement, mais aussi de briser les tabous : désormais, ceux qui souhaitent bénéficier du suspendu savent à qui s’adresser sans craindre un refus, et les donateurs peuvent identifier les commerçants partenaires. Selon Sadia Alami, ce logo améliore considérablement le concept et fait fonctionner le bouche à oreille.

 

L’association entend agrandir le plus possible ce réseau, en touchant notamment des commerçants “inhabituels”, pour des besoins plus spécifiques, comme les vétérinaires et les boutiques de sous-vêtements féminins. Le domaine de la culture fait aussi partie des priorités de l’association : à Rennes, la salle de spectacle Le Liberté a mis en place cet été une billetterie solidaire, qui a déjà permis de vendre une dizaine de places solidaires. Encore plus récemment, en août, une librairie a également adopté le système. Pour Sadia Alami, les citoyens eux-mêmes doivent soutenir la démarche : “Chacun peut devenir acteur et ambassadeur du mouvement”, résume-t-elle, “Il faut créer une épidémie joyeuse autour du mouvement”. Pour encore plus de visibilité, un site internet viendra prochainement répertorier tous les commerces partenaires de l’opération.

 

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