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Par Carenews PRO - Publié le 13 septembre 2018 - 12:18 - Mise à jour le 20 septembre 2018 - 15:39
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[ENTRETIEN] Philippe Oddou, directeur et co-fondateur de Sport dans la Ville

L’association Sport dans la Ville fête ses vingt ans cette année. Son directeur général et co-fondateur, Philippe Oddou, revient sur son engagement pour la jeunesse, et deux décennies de développement dans l’Hexagone. Sport dans la Ville œuvre pour l’insertion par le sport en créant des infrastructures sportives dans les quartiers défavorisés, puis en accompagnant les jeunes vers le monde du travail grâce à des programme de formation professionnelle, dont l’un coproduit avec l’emlyon business school. 40 centres sportifs ont été créés depuis la fondation de l’association, qui s’est engagée à doubler ses infrastructures à horizon 2024. À l’heure du bilan, Philippe Oddou se réjouit de l’essaimage de son projet, désormais implanté en Île-de-France et en métropole lilloise, et dévoile les prochains objectifs.

[ENTRETIEN] Philippe Oddou, directeur et co-fondateur de Sport dans la Ville
[ENTRETIEN] Philippe Oddou, directeur et co-fondateur de Sport dans la Ville

 

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ? Pourquoi vous être orienté vers l’entrepreneuriat social après un début de carrière en entreprise ?

 

Je m’occupe de Sport dans la Ville dont j'ai participé à la création depuis 20 ans. J’avais envie depuis longtemps de pouvoir aider des jeunes en difficulté sociale, étant moi-même issu d’un environnement social plutôt privilégié. J’ai fait beaucoup de sport amateur enfant, et j’ai toujours pensé que c’était un moyen assez exceptionnel de rencontrer des personnes de tous horizons. À l’origine de Sport dans la ville, il y a mon engagement bénévole en 1997 au sein de l’association Fête le mur de Yannick Noah. J’y ai découvert des jeunes plein d’énergie. Ces rencontres très fortes m’ont donné envie de développer mon propre projet.

 

Quels ont été depuis la création de l’association les principaux chantiers de Sport dans la Ville ?

 

Le développement a été assez linéaire, et assez rapide. Depuis 20 ans, nous avons créé 40 centres sportifs dans des quartiers difficiles, dans différentes villes de France. Un peu plus de 6 500 jeunes sont aujourd’hui inscrits, que l’on voit tous les mercredis et samedis. À partir de 14 ans, ils peuvent intégrer un programme de formation professionnelle, « Job dans la Ville », où ils peuvent être parrainés par un collaborateur d’une de nos 150 entreprises partenaires. En 2012, nous avons décidé de sortir des frontières lyonnaises pour développer des centres en Île-de-France, puis de poursuivre cette action d’essaimage en lançant un programme de développement et d’action sur la métropole lilloise en 2016. Par ailleurs, nous avons remarqué il y a dix ans qu’à partir de 12/13 ans, les filles venaient avec plus de difficulté dans nos centres. Nous avons donc monté le programme « L dans la Ville » qui leur offre une égalité d’accès à la formation et à l’insertion professionnelle.  Aujourd’hui, près de 1 500 filles sont inscrites. Enfin, « Entrepreneurs dans la Ville » est un programme totalement mixte, lancé lui aussi il y a une dizaine d’années en coproduction avec emlyon business school. Nous proposons un accompagnement sur-mesure à la création d’entreprise, destinés aux jeunes des quartiers prioritaires où nous intervenons. Chaque année, 25 jeunes peuvent suivre un programme pédagogique pendant 4 mois, élaboré et animé par emlyon business school.

 

Quels sont les résultats de ce programme ?

 

Environ 60 à 70 % des participants au programme créent leur entreprise. Beaucoup d’entre eux sont ensuite hébergés dans la pépinière d’« Entrepreneurs dans la Ville », que nous avons construite sur notre campus de Lyon. Depuis 2007, 260 porteurs de projets ont été accompagnés, et près de 170 entreprises créées. Parmi elles, entre 130 et 140 continuent à vivre et à se développer de manière pérenne et enthousiasmante.

 

Quels sont vos principaux partenaires ?

 

Nous avons une centaine de partenaires publics et privés. L’association est financée à 80 % par des dons d’entreprises ou de fondations d’entreprise et à 20 % par nos partenaires (villes, régions, État, Europe). Parmi nos grands partenaires, nous pouvons citer la Fondation Total, la Fondation Bettencourt Schueller, Epic, la Société Générale, Groupe Dassault, Sanofi, JP Morgan ou encore Mondelez International.

 

Quelles sont vos relations avec les pouvoirs publics ?

 

Très bonnes. Monter un centre, c’est un projet qui se fait avec la commune. Nos projets voient donc toujours le jour dans une dynamique de co-construction avec les communes. L’État nous accompagne via les dispositifs de la Politique de la Ville. Nos partenaires sont donc logiquement assez fortement impliqués dans les actions de Sport dans la Ville.

 

Déjà 20 ans. À l’heure du bilan, quels sont les prochains objectifs ?

 

Nous souhaitons poursuivre notre développement et notre essaimage en lien avec le projet d’héritage social et sociétal des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Nous nous sommes engagés d’ici à 2024 à doubler le nombre de centres sportifs de l’association (nous avons pour objectif d’en créer 40 dans des territoires où ne sommes pas encore présents). Aussi, après avoir créé un campus à Lyon, lieu privilégié pour la pratique sportive et l’insertion professionnelle de nos jeunes, nous avons pour projet de créer une infrastructure du même type en Seine-Saint-Denis, à horizon 2021. Enfin, nous organiserons un grand tournoi international solidaire en juillet 2019, sur le campus de Lyon à l’occasion de la Coupe du monde de football féminine qui se déroulera en France l’an prochain. 400 jeunes filles et garçons du monde entier seront rassemblés pour partager un temps d’échange interculturel sur la thématique de l’égalité homme-femme. 60 pays seront être représentés lors de rassemblement international.

 

Quel est aujourd’hui votre regard sur le secteur de l’intérêt général ?

 

Depuis 20 ans, les choses ont évolué de manière extrêmement positive. Avant, les acteurs ou les environnements étaient souvent cloisonnés. Les pouvoirs publics d’un côté géraient leurs actions, et de l’autre côté, les entreprises n’intervenaient que très rarement dans la sphère publique. Tous ces acteurs travaillent aujourd’hui en collaboration. Il y a un mélange de compétences, d’énergies, de visions, qui permet sur le terrain de faire des choses très intéressantes. Nous avons la chance d’être accompagnés par des entreprises fidèles, qui accueillent et forment les jeunes de Sport dans la Ville. Les dirigeants d’entreprises nous soutiennent par conviction. Leur engagement est sincère, durable, et implique de plus en plus leurs collaborateurs.

 

 

 

 

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