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Par Carenews PRO - Publié le 21 octobre 2014 - 13:32 - Mise à jour le 26 décembre 2021 - 10:52 - Ecrit par : Flavie Deprez
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Dis Flavie, c'est quoi les frais de fonctionnement ?

Les frais de fonctionnement d'une structure non-lucrative font souvent débat. Que l'on pointe leur trop grande importance ou que l'on s'interroge sur le fait qu'ils fassent l'objet ou non de mécénat, ils sont souvent mis en exergue. Leur absence mise en avant par les associations ou le refus catégorique d'y participer par les mécènes traduisent l'importance qu'ils prennent non seulement dans la vision des structures, mais aussi autour des questions de leur financement.

Dis Flavie, c'est quoi les frais de fonctionnement ?
Dis Flavie, c'est quoi les frais de fonctionnement ?

Qu'est ce que sont les frais de fonctionnement ? 

Les frais de fonctionnement sont les frais de gestion, de logistique et de collecte. Ils couvrent, concernant la gestion, les loyers ou achats immobiliers, les salaires et la gestion du personnel et toutes les charges et dépenses régulières. Concernant la collecte, il s'agit aussi bien des salaires des collecteurs de fonds, internes ou externes que des factures des campagne de communication ou de consultants. Ils concernent aussi les frais d'évaluation, d'audit, de comptabilité … C'est à dire qu'ils recouvrent tout ce qui n'est pas investi directement sur le terrain. Il faut noter, pour donner du grain à moudre au débat, que les frais de fonctionnement font aussi l'objet de mécénat de compétences. Selon l'admical, 22% des entreprises affichent leur refus de les financer. 

Quel est le niveau des frais de fonction pour les associations ? 

Le financement du secteur non-lucratif a plusieurs sources : cotisations, subventions, mécénat, revenus propres... Certaines associations/ONG fonctionnent a minima, avec beaucoup de bénévoles et peu de frais pour pouvoir reverser la presque intégralité de leurs dons. Plus la structure grandit, moins ce système est viable et on s'intéresse alors au ratio administratif / opérationnel (10% est le chiffre récurrent).

Dans les appels à projets ou dans les critères de sélection des subventions et des mécènes, il apparaît assez régulièrement que les financeurs ne sont pas enclins à les prendre en charge. Certains refusent catégoriquement de les soutenir et d'autres demandent la part des frais de fonctionnement dans le budget global avant de prendre leur décision. L'un des systèmes consiste à ne pas mutualiser les financements pour attribuer les revenus récurrents comme les cotisations et subventions publiques au fonctionnement en dédiant les récoltes de fonds aux projets.

Quel débat autour des frais de fonctionnement ? 

Les frais de fonctionnement existent dans de nombreux domaines, et si ils sont spécialement surveillés dans un domaine qui fait appel au financement public et à la générosité , il ne faut pas oublier leur but et leur nécessité. Comme toutes les entreprises ou administrations, les associations et ONG sont soumises à des contrôles, des audits et des objectifs financiers. Il faut cependant mettre dans la balance le problème de la fragilité sur le long terme d'une structure trop dépendante pour ses frais de fonctionnement.

Etudiés, épinglés et parfois décriés, les frais de fonctionnement sont sujets à polémiques et à interrogations. Cette question est au cœur du terrain glissant mais passionnant de débats politiques et idéologiques du monde associatif. L'histoire et la culture associative de notre pays sont également à prendre en compte, la tradition de bénévolat et de don désintéressé étant très présente. Ils ont des partisans et des opposants. De ce débat en découlent d'autres : celui de la professionnalisation du secteur, de la rémunération des acteurs et du dépassement de la question du ration frais administratifs / fonctionnels. Quand on sort des controverses de la bonne ou de la mauvaise gestion, surgissent alors les problématiques d'investissement, d'efficacité et d'attractivité pour les salariés comme pour les mécènes. Comme pour tout, les choses ne peuvent être ni toutes blanches ni toutes noires, mais sans doute les discussions sont-elles plus sensibles quand, au-delà des chiffres, on touche du doigt la passion qui anime le secteur.  

 

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Des questions sur le mécénat, le monde associatif ou la philanthropie ?  Toutes les semaines retrouvez les réponses de Flavie DEPREZ :

28 ans, un parcours universitaire varié - Sciences Po Lille (administration publique), Paris-Dauphine (option politique et culture), Master’s program of Cultural and Creative Industries au King’s College à Londres ... Une expérience professionnelle multiple en fundraising (Children’s Discovery Center à Londres, Lille 3000) et en politique culturelle au sein du Secrétariat général du Ministère de la culture et de la communication (chargée de mission de valorisation du patrimoine immatériel culturel) ...  Flavie a remporté l’Oscar du Mécénat Culturel Jacques Rigaud de l’Admical en 2012 avec l’entreprise Doublet, dont elle était la responsable du mécénat. 

Experte, elle accompagne aujourd'hui en tant que consultante indépendante les différents acteurs concernés dans des partenariats de mécénat aux enjeux croisés.

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