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Par Carenews PRO - Publié le 30 juillet 2013 - 11:43 - Mise à jour le 21 décembre 2015 - 09:47
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SOS Amitié, oreille attentive depuis plus de 50 ans

Ni jugement, ni conseil. Ni psy, ni amis. Mais qui sont alors les bénévoles de SOS Amitié, qui répondent au téléphone 24 heures sur 24 à des centaines de personnes en détresse chaque jour?

SOS Amitié, oreille attentive depuis plus de 50 ans
SOS Amitié, oreille attentive depuis plus de 50 ans

 

 

«Allô SOS Détresse Amitié bonjour, je vous écoute» annonce, désabusée, Anémone. A l’autre bout du fil, un homme dans une cabine téléphonique, le soir de Noël. Avec un revolver sur la tempe, il lui demande: «Ch’uis au bout du rouleau, Qu’est-ce que je dois faire ?». Et à Anémone de répondre, inconsciente «Appuyez sur le bouton». Il se tire une balle. Cruelle, il s’agit pourtant de l’une des scènes les plus cultes du cinéma comique français, c’est aussi ce qui a fait connaître au grand public l’association SOS Amitié. Heureusement, carenews.com est là pour vous rappeler que le cinéma, c’est bien de la fiction et que SOS Amitié, ce n’est pas QUE “Le Père Noël est une ordure”.

SOS Amitié, c’est une écoute tous les jours de l’année au service des personnes en détresse. Elle reçoit près de 800 000 appels par an. La fonction première de l’association est de prévenir du suicide. L’idée est née en Angleterre, où un pasteur a commencé à avertir du suicide en collant des affichettes dans la rue. Très vite, un pasteur français de Boulogne décide de recevoir les appels des personnes en manque d’écoute. Avec sa femme, ils passent toute leur journée à répondre au téléphone. Ils demandent alors à d’autres volontaires de les aider, SOS Amitié est née.

Aujourd’hui, l’organisation compte sur la générosité de 1500 bénévoles, appelés “écoutants”. Chacun d’entre eux répond au téléphone quatre heures par semaine et une nuit entière par mois. Maxime Bonin, volontaire, nous explique : “C’est un bénévolat très frustrant puisque on ne sait jamais ce qu’il se passe après l’appel”. En effet, si six appelants sur dix ne sont pas nouveaux “Pour certains c’est un rituel, avant de se coucher ou en se levant”, il ne s’agit pas de suivre les personnes mais de leur tendre l’oreille le temps d’un moment. Maxime Bonin revient sur l’objectif de l’association “Notre but, c’est de donner une écoute bienveillante, sans conseil ni directive. Quand on voit que la personne risque de mettre fin à ses jours, on peut lui proposer d’appeler les secours mais si elle refuse, on ne va pas le lui imposer”. De toutes manières, l’anonymat est assuré. Maxime Bonin continue “Beaucoup sont déjà suivis par des psys mais cherchent autre chose en appelant SOS Amitié. Nous ne faisons pas le même travail puisque nous n’avons pas l’objectif de résultat de guérir, nous proposons juste d’écouter. Pour cela, on doit savoir s’effacer totalement”.

 

Téléphone, tchat et email

Humaine, cette activité qui apporte beaucoup d'amour aux volontaires peut se révéler parfois traumatisante. “C’est un bénévolat lourd, parfois très difficile. Des appelants peuvent être violents et réaliser un véritable harcèlement” nous explique Maxime Bonin.

Lors de la formation, certains abandonnent; parfois même, les psychologues formateurs les y incitent, les jugeant trop fragiles. Ensuite, des séances sont régulièrement organisées pour permettre aux volontaires d’évacuer et de se confier.

L’objet des appels? Solitude, souffrance psychiques et envies suicidaires justifient la plupart des conversations. Souvent, les personnes qui souffrent de solitude ne sont pas forcément isolées: “La majorité des appelants ont entre 25 et 60 ans donc sont des actifs mais le problème c’est que dans nos sociétés on ne supporte pas la souffrance des autres donc on se protège et on écoute pas vraiment”. Conflits familiaux, mal-être au travail voire viols sont les principales raisons de souffrance. Si l’association reçoit beaucoup d’appels de suicidaires, ceux des suicidants peuvent encore plus marquer les écoutants. Il s’agit des personnes qui sont en train de mettre fin à leurs jours en direct, qui cherchent seulement un accompagnement de fin de vie.

Chaque année en France, 220 000 personnes tentent de mettre fin à leur vie, selon les chiffres de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). 10 000 parviennent à se tuer. Chez les 12-25 ans, le suicide représente la deuxième cause de mortalité (après les accidents de circulation).

Alors, aujourd’hui SOS Amitié est aussi présente sur internet, joignable par email ou par tchat. Depuis la mise en place de ces nouveaux dispositifs, l’association est davantage contactée par les jeunes. Malheureusement, manquant de bénévoles, trois appels sur quatre ne trouvent pas de réponse. Alors, Maxime Bonin  interpelle, à la recherche de nouveaux volontaires. Et à lui de conclure “C’est aussi une activité qui nous permet de relativiser nos problèmes” en ajoutant “Parfois on rit beaucoup.  Vous savez, on dit que les gens se servent de l’humour pour sortir de leurs problèmes. Les appelants nous font beaucoup rire!”.

 

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