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Par Carenews INFO - Publié le 23 octobre 2013 - 12:34 - Mise à jour le 11 février 2015 - 13:20
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JO de Sotchi: les ONG dénoncent l'exploitation d'ouvriers

A Sotchi, la ville balnéaire du sud de la Russie où se dérouleront les Jeux olympiques d'hiver du 7 au 23 février 2014, les organisations de défense des droits de l'homme (Human Rights Watch, Amnesty International) n'ont cessé de dénoncer le traitement des ouvriers employés sur les chantiers, les expulsions forcées, les dégâts causés à l'environnement et la corruption.

JO de Sotchi: les ONG dénoncent l'exploitation d'ouvriers
JO de Sotchi: les ONG dénoncent l'exploitation d'ouvriers

Devenue la nouvelle carte de visite du prestige russe, la ville est censée promouvoir l'image du pays sur la scène internationale. Elle est avant tout le projet personnel de Vladimir Poutine. Le président aime séjourner à Sotchi, où il reçoit souvent ses hôtes dans sa somptueuse résidence estivale de Botcharov Routcheï. L'hiver, on le voit skier à Iasnaïa Poliana, la station chic. Que d'efforts n'a-t-il pas déployés pour que Sotchi, qui est dépourvue d'infrastructures, soit choisie en vue des Jeux olympiques d'hiver alors qu'elle bénéficie d'un climat subtropical !

Bien partis pour être les plus chers de l'histoire olympique - 36 milliards d'euros, plus que les Jeux d'été de Pékin en 2008 à 26 milliards d'euros ou que ceux de 2012 à Londres d'un coût total de 11,5 milliards d'euros -, les Jeux de Sotchi sont aussi la porte ouverte à toutes sortes d'abus envers la main-d'oeuvre immigrée venue de toute l'ex-URSS pour trouver du travail sur les chantiers pharaoniques de la cité des bords de la mer Noire. 

Selon les rapports établis par les humanitaires, la plupart des ouvriers des chantiers de Sotchi ont été exploités, sous-payés et pour finir expulsés sans avoir pu faire valoir leurs droits. Parmi les abus les plus couramment cités, il y a la confiscation des passeports, le non-paiement du travail effectué, l'absence de contrat de travail et le non-respect des normes de sécurité. Human Rights Watch raconte comment, au début du mois d'octobre à Sotchi, des centaines de travailleurs ont été interpellés puis détenus dans des conditions inhumaines avant d'être expulsés.

L'ONG cite, entre autres, le cas de Nourmamatov Koulmouradov, un ressortissant ouzbek employé pendant plus d'un an à la construction du centre des médias. Non seulement l'ouvrier n'a jamais été payé, mais il a été mis en prison le 11 septembre car son visa avait expiré. Le 12 septembre, son expulsion était prononcée par le tribunal. Cette politique d'exploitation éhontée et de chasse aux immigrés est approuvée au plus haut niveau.

Peu avant la vague d'arrestations au faciès lancée par les forces de l'ordre à la mi-septembre, Alexandre Tkatchev, le gouverneur de la région de Krasnodar, dont Sotchi fait partie, avait appelé à la constitution de "brigades d'intervention", composées de policiers mais aussi de cosaques (formations paramilitaires) et de volontaires, pour "nettoyer" les rues de Sotchi. Amnesty International a lancé une vaste campagne de dénonciation des abus le 6 octobre, au moment de l'arrivée de la torche olympique à Moscou. "La flamme olympique peut apporter un éclairage sur les violations des droits de l'homme que les autorités préféreraient cacher avec les célébrations", rappelle l'organisation dans un communiqué.

Pour sensibiliser la population, Amnesty International comptait organiser un rassemblement place Pouchkine, au coeur de Moscou, le jour de l'arrivée de la flamme. Mais les autorités ont refusé.

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