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Par Carenews PRO - Publié le 9 décembre 2016 - 13:12 - Mise à jour le 21 décembre 2016 - 08:35
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CONGRÈS COORACE 2016 : 'PITCH' DES CANDIDATS A LA PRÉSIDENTIELLE SUR l’ESS

Se prononcer en moins 15 minutes sur les enjeux et l’avenir de l’Économie Sociale et Solidaire. C’est le défi qu’a lancé la COORACE aux candidats déclarés à l’élection présidentielle 2017, à l’occasion de son 18ème Congrès, les 22 et 23 novembre 2016, au Palais des Congrès de la Cité des Sciences (Paris). Les « pitchs » des candidats étaient le point d’orgue de ces deux journées organisées autour du thème « L’emploi, une responsabilité partagée ». Ils ont permis de constater que si l’ESS, qui représente au moins 10% du PIB de la France, est reconnue au niveau local, beaucoup reste à faire pour qu’elle devienne incontournable au niveau macro-économique.

CONGRÈS COORACE 2016 : 'PITCH' DES CANDIDATS A LA PRÉSIDENTIELLE SUR l’ESS
CONGRÈS COORACE 2016 : 'PITCH' DES CANDIDATS A LA PRÉSIDENTIELLE SUR l’ESS

La COORACE a souhaité replacer la question de l’Économie Sociale et Solidaire « au cœur du débat politique, dans lequel elle est encore peu abordée ». Créée il y a une trentaine d’années, la COORACE est une fédération nationale d’économie sociale et solidaire qui rassemble plus de 540 entreprises engagées, principalement des Structures d’Insertion par l’Activité Économique (SIAE). Au delà de son action sur l’emploi, la fédération revendique sa capacité « à faire bouger les lignes ». Elle souhaite participer à l’« émergence d’un nouveau modèle de développement économique, solidaire et durable, ancré dans les territoires, créateur d’emploi de qualité accessibles à tous ». Le COORACE voit dans l’Économie Sociale et Solidaire « un vecteur de transition sociale et énergétique », une « économie au service des citoyens du territoire » qui peut « participer à un 21e siècle plus démocratique ». Selon elle, l’enjeu est à la fois de faire reconnaître les initiatives par un pouvoir politique « qui risque de rester très technocratique dans la manière d’aborder le sujet » et de réussir à passer des initiatives locales à une généralisation au niveau national.

Invités à réagir sur le Référentiel Économie Sociale et Solidaire, édité par la COORACE

Les candidats déclarés à l’élection présidentielle -à l’exception du Front National qui n’a pas été sollicité-  ont donc été invités à se positionner sur un court référentiel rédigé pour l’occasion. Sur 3 axes, « Emploi et Citoyenneté », « Mobilisation locale et coopérations innovantes », « Environnement et nouvelle économie », le référentiel pose état des lieux, actions de la COORACE, propositions concrètes et attentes. « Si vous êtes élu, comment soutiendrez-vous les initiatives de démocratie citoyenne ? », « Comment articuler parcours d’insertion et dispositifs ANPE ? », « Comment comptez-vous participer à la revitalisation des territoires par l’économie sociale et solidaire ? », ou « Comment faire pour que l’environnement favorise l’emploi ? » : telles ont été quelques unes des questions soumises aux candidats.

Sept intervenants ont répondu présents devant un amphithéâtre très attentif de 450 personnes : Pierre Danon, directeur adjoint de la campagne de François Fillon (devenu depuis vainqueur de la primaire de la droite), Michel Pouzol, représentant de Benoît Hamon (candidat à la primaire de la gauche), Antoinette Guhl, représentante de Yannick Jadot (candidat Europe Écologie),  François de Rugy (candidat à la primaire de la gauche), Mme Billard, représentante de Jean-Luc Mélanchon (candidat du Parti de Gauche), et les candidats à la primaire de la gauche Bastien Faudot et Gérard Filoche.

Les « pitchs » livrés ont fourni un échantillon assez large des différentes représentations politiques.

Reconnaissance du rôle de l’ESS et accord sur la nécessité de fonds spécifiques

L’ensemble des candidats se retrouvent autour de la définition et des valeurs de l’Économie Sociale et Solidaire qui « répond aux besoins de manière innovante, locale et coopérative », est « tempérante », « porteuse de sens » et « redonne pouvoir d’action et de décision aux citoyens ». Ils se rejoignent également sur la nécessité pour chacun, en particulier les jeunes, d’avoir accès à la formation. Deux d’entre eux (Benoît Hamon et Yannick Jadot) proposent même de former enseignants et jeunes sur l’ESS.

Les candidats s’accordent également sur la création de fonds spécifiques. François Fillon débloquerait « un milliard d’euros par an pour l’ESS et aider à accélérer ce qui existe dans les territoires ».  Benoît Hamon veut « promouvoir crédit d’innovation et fonds sectoriels dédiés » et Yannick Jadot souhaite « distribuer des budgets participatifs et créer un fonds pour la transition ». Jean-Luc Mélenchon aspire à « réaffecter le financement du ‘Pacte social’ à un fonds pour une démocratie citoyenne » et à « exonérer fiscalement les activités sociales et écologiques ».

Si la plupart des candidats mentionnent l’IAE (Insertion par l’Activité Économique), seuls quelques uns se réfèrent à d’autres acteurs de l’ESS. Ainsi, Yannick Jannot veut renforcer les SCOP (société coopérative de production). Benoît Hamon incite à la création de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) et est le seul candidat à proposer de clarifier et simplifier les actions des acteurs de l’ESS, notamment par la redéfinition des critères de dons et de la notion de « non-lucrativité ».

Coordonner initiatives locales et vision macroéconomique

Les positions des candidats sur l’emploi divergent selon leur appartenance politique et leur vision macroéconomique. Ils s’opposent sur les actions à mettre en place, telles que la durée du temps de travail, l’âge de la retraite ou l’existence d’un revenu minimum. Les candidats de gauche se positionnent fortement en faveur d’une utilisation de la commande publique, vue comme un « levier puissant » (Yannick Jadot, François de Rugy, Benoît Hamon).

Étonnamment, plusieurs candidats n’abordent pas ou peu la question de l’environnement (François Fillon, dont le discours était centré sur les mesures de son programme pour l’emploi et en faveur des jeunes, Gérard Filoche qui a axé son discours sur le nécessaire respect du droit du travail pour toutes les entreprises, ou Bastien Faudot). Quand d’autres font de la transition écologique l’un des éléments centraux de leur politique pour l’emploi. Comme Benoît Hamon qui rappelle que l’ « ESS a créé 450 000 emplois en dix ans », Yannick Jadot, qui estime que la transition du tertiaire peut  « générer plus d’un million d’emplois sur cinq ans » dans les territoires ou François de Rugy. François Mélenchon est le candidat dont le discours a le plus détaillé des mesures liées à l’environnement (règle « verte » inscrite dans la constitution, grand plan de formation pour aller vers l’agriculture bio et la transition énergétique, planification écologique).

À l’issue des présentations des sept candidats à la présidentielle, la salle a relevé que les discours étaient globalement peu axés sur des mesures innovantes et que les travaux des chercheurs sur l’Économie Sociale et Solidaire y avaient trouvé peu d’écho. Elle a également déploré que l’ESS soit encore, pour de nombreux candidats, une « variable très ajustable au niveau macro-économique ». Une demande générale a émergé pour qu’un droit à l’initiative et à l’expérimentation soit reconnu par les candidats et pour que la COORACE devienne davantage force de proposition auprès des politiques.

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