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Par KPMG - Publié le 28 avril 2025 - 12:48 - Mise à jour le 28 avril 2025 - 17:59
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Prendre en compte les risques climat et nature protège la valeur de l’entreprise

Le nexus, terme désignant une connexion étroite entre plusieurs éléments avec des imbrications ou séries de connexions, est un concept clé pour une bonne adaptation des entreprises aux enjeux de climat et de ressources. Dans son dernier rapport, l’IPBES, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques[1], souligne l’imbrication étroite entre le climat, la biodiversité, l’eau, la nourriture et la santé et plaide pour que ces différentes composantes de nos écosystèmes ne soient pas abordées en « silo » mais de façon holistique.

Maud Danel-Fédou, Associée KPMG en France, spécialiste en stratégie climat et ressources au sein du Centre d’Excellence ESG
Maud Danel-Fédou, Associée KPMG en France, spécialiste en stratégie climat et ressources au sein du Centre d’Excellence ESG

Le nexus climat-nature

 

La manifestation du nexus climat-nature a d’ores et déjà des effets très concrets sur les populations et l’économie. La culture du cacao en est un des exemples les plus marquants. Le rendement à l’hectare du cacao des pays producteurs d’Afrique de l’Ouest (~70% de la production mondiale) baisse[2] sous les effets combinés de la hausse de la température, de la modification du rythme des précipitations elle-même liée au changement climatique mondial et à la déforestation locale, qui a son tour réduit la pollinisation – facteur aggravant la baisse des rendements – et contribue à l’appauvrissement des sols. Conséquences de cette baisse des rendements, toute une filière économique est mise à mal :  vulnérabilité accrue des fermiers producteurs liée à la baisse tendancielle des volumes, augmentation de +400% en 12 mois (avril 2023 à avril 2024) du cours du cacao impliquant la fragilisation financière des sociétés de négoce et des répercussions significatives sur les prix consommateurs.

Les effets du dérèglement climatique et de la modification de l’usage des sols sur les ressources en eau impactent également directement la capacité à produire des entreprises industrielles hors du secteur agro-alimentaire : en 2021, l’important stress hydrique (- 40 % de précipitations sur un trimestre), à Taiwan (1er pays producteur de micro-processeurs) a affecté la production, hautement consommatrice d’eau, de ces composants électroniques. Résultat : 100 milliards d’euros de pertes durant les années 2021-2022 pour l’industrie automobile européenne[3] confrontée à un manque de composants électroniques et donc dans l’incapacité de produire, puisqu’une automobile intègre 960 micro-processeurs en moyenne.

Face à ces chocs à répétition, il devient indispensable de repenser nos modes de consommation et de production, afin de renforcer notre capacité d’adaptation, préserver la cohésion sociale et de protéger les écosystèmes dont dépend notre prospérité.

 

Faire évoluer la mesure du risque

 

Alors que renforcer la résilience et l’adaptation au changement climatique devient la priorité n°1 des dirigeants et acteurs de la transition environnementale selon le Earth Action Report 2025 publié par KPMG France et ChangeNOW, nous recommandons aux organisations d’intégrer le nexus climat-nature à leur analyse des risques pour mieux prendre la mesure de leur dépendance aux écosystèmes naturels. Les risques directs auxquels elles sont exposées (actifs détenus en propre) sont pris en compte tout autant que les risques indirects liés à leur chaîne logistique d’approvisionnement et à l’ensemble des matières qu’elles utilisent dans leur processus de production et dans celui de leurs fournisseurs.

La prise en compte combinée de ces risques permet de mieux les traiter et les rendre plus visibles auprès des organes de gouvernance dans les entreprises (notamment le COMEX). Impliquer les organes de direction, notamment les directions financières, est clé pour garantir la juste intégration de ces sujets dans la politique de l’entreprise : budget et ressources doivent être planifiés pour travailler sur les solutions.

Cette double lecture permet également d’identifier des solutions fondées sur la nature pour s’adapter aux effets du changement climatique. En traitant la nature comme une infrastructure essentielle aux activités économiques, ces projets visent à réduire les risques liés au climat et à la nature, tels que les inondations, les sécheresses et la qualité de l'eau, tout en créant de la valeur sociétale. Pour les entreprises, c’est également créateur de valeur économique : outre l’accroissement de la résilience liée à la meilleure gestion des ressources, ces projets peuvent générer des revenus additionnels (crédits carbone et biodiversité, opportunités « green business », …) ; réduire les coûts (optimisation des coûts de maintenance, augmentation de la durée de vie des infrastructures, réduction du coût des assurances et du capital…).

Plus largement, l’approche nexus est un levier d’innovation, une incitation à repenser son sourcing et à intégrer les dépendances des activités de l’entreprises aux services écosystémiques, afin de renforcer la robustesse des modèles d’affaires et de créer de la valeur sur le long terme.

changeNOW 2025

[1] Rapport de la 11e session plénière de l’IPBES, décembre 2024

[2] Nature, Global chocolate supply is limited by low pollination and high temperatures -14 Fev. 2025

[3] Allianz Research, 13 septembre 2022

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