Solidarité : de nouvelles consultations médicales à Gennevilliers
À l’initiative de la Maison de la Solidarité, Boutique Solidarité Fondation Abbé-Pierre, à Gennevilliers (92), l’Ordre de Malte France a ouvert, courant octobre, des consultations de médecine générale. Ainsi, l’association vient compléter les missions sociales et de santé déjà proposées, par ailleurs, par la structure.
« Les consultations mises en route par l’Ordre de Malte France s’adressent aux personnes en situation de précarité sociale, et qui vivent souvent dans la rue », expose le Docteur Jorge Zwaig qui assure ces rendez-vous. Médecin à la retraite depuis 8 ans, il tenait à mettre ses compétences de généraliste et de gérontologue au service des plus fragiles. Il exerçait déjà à Gennevilliers pendant sa carrière. C’est pourquoi, il connaissait la Maison de la Solidarité avant d’y travailler en tant que médecin bénévole.
Dans le cadre de son partenariat avec le DAC[i] 92 Nord, la Maison de la Solidarité a la possibilité de mobiliser la PASS[ii], qui permet en complément de cette consultation, la prise en charge des médicaments, des radios ou des analyses… pour les personnes ayant besoin de soins rapidement et n’ayant pas d’ouverture de droits.
En plus des consultations de l’Ordre de Malte France, la structure compte parmi ses effectifs une psychologue et un pédicure-podologue et accueille les permanences des Equipes Mobiles Psychiatrie & Précarité, Santé & Précarité, Santé & Périnatalité. « Ces consultations viennent donc compléter l’offre de soins de la Maison de la Solidarité. Elles trouvent toute leur place dans notre projet d’accompagnement global », explique Valérie Hamidi, la directrice de la structure depuis sept ans.
Un lieu où se ressourcer
Accueil de jour ouvert du lundi matin au vendredi soir, la Maison de la Solidarité propose à ses bénéficiaires un accueil et une mise à l’abri en journée, durant ses heures d’ouverture et l’accès à des services de première nécessité. Sur place, les personnes ont la possibilité de bénéficier de petits déjeuners, de repas sur l’heure du déjeuner et de collations le soir (en période hivernale), d’accéder à des toilettes et des douches, d’avoir accès à la laverie, à la bagagerie et au vestiaire de dépannage, à des services administratifs de base et en complément d’être accompagnées dans leurs démarches pour sortir de la rue et de la grande précarité.
« C’est un lieu où les gens dans le besoin viennent se ressourcer, reprendre pied… et nous accueillons de manière inconditionnelle. Les personnes n’ont pas besoin de présenter leur carte d’identité ou de justifier de leur situation », précise Valérie Hamidi. Pour les consultations médicales plus précisément, l’équipe sociale présente au médecin, au préalable, les motifs qui amènent le patient à consulter, ainsi que sa situation administrative.
La précarité, source de problèmes de santé
Pour ces personnes en situation de détresse, le suivi médical est fondamental. Le Dr Zwaig note que la précarité installée dans le temps entraîne des problématiques de santé. La plupart des patients pris en charge ici sont isolés, n’ont ni emploi, ni logement, ni ressources. De plus, ils n’ont pas accès à une alimentation saine et équilibrée. Ainsi, pour bénéficier des consultations médicales de l’Ordre de Malte France, ces personnes doivent être inscrites à la Maison de la Solidarité et exprimer le souhait d’être examinées.
Pour le moment, le Dr Zwaig assure deux créneaux de consultations par mois, le mercredi après-midi. Mais les besoins sont tels que la fréquence devrait petit à petit passer à une fois par semaine. « Cela permet de proposer une offre de soins à un public très éloigné du système de santé public », se réjouit Valérie Hamidi.
Ces nouvelles consultations sont donc l’occasion de renforcer des liens entre deux institutions pour qui le sort des plus fragiles est la priorité numéro 1.