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Par Tournesol, Artistes à l'Hôpital - Publié le 26 janvier 2016 - 11:39 - Mise à jour le 26 janvier 2016 - 12:54
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Luiz de Aquino ; son expérience musicale au chevet des patients !

Luiz de Aquino est né à Sao Paulo au Brésil. Auteur, compositeur et guitariste virtuose, il propose un répertoire de musique brésilienne lors de ses interventions pour Tournesol en solo, duo ou avec le Trio Esquina. Luiz nous parle de son expérience de musicien à l’hôpital à l’issue d’une série de concerts au chevet dans le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière AP-HP.

Luiz de Aquino ; son expérience musicale au chevet des patients !
Luiz de Aquino ; son expérience musicale au chevet des patients !

– Parle-nous de ton expérience avec Tournesol, notamment au chevet des patients :

Ça doit faire 6 ans maintenant que j’interviens avec Tournesol. Au fil du temps, je suis devenu plus attentif au public. Comme le chevet est une relation très proche, très personnelle, j’ai constaté que c’était important de « scanner » rapidement le profil de la personne en face de moi, son état, pour lui proposer quelque chose qu’elle soit à même d’assimiler, d’absorber.

En général, la bossa s’y prête bien car c’est une musique douce et une invitation à partager un moment ensemble. Avec sa suavité naturelle elle touche les gens, mais parfois il y a des différences importantes entre les patients : tout dépend de l’état de santé de chacun. Si la personne est proche de la sortie il y a une certaine euphorie chez elle, et je vais l’accentuer avec une chanson qui met en musique son état. Un autre point important c’est le répertoire : le Brésil, dans l’imaginaire des gens, est un pays de joie de vivre, de soleil…ça ouvre déjà une porte d’évasion. Ça a des vertus aussi car c’est un moment dans lequel on est un peu hors du temps, on est dans une petite bulle. Le fait de percevoir le besoin des patients, notamment si ils ont des douleurs, me permet de leurs proposer des musiques douces, avec un côté méditatif et profond, qui provoquent une certaine détente.

Par exemple je joue souvent la musique « Manhã de carnaval »* car je lui trouve des vertus thérapeutiques : elle est très apaisante et positive, elle donne une espèce d’espoir aux gens. C’est une musique très riche car elle est à la fois sensuelle, nostalgique et profonde. La bossa nova en général donne cette ouverture vers un ailleurs. Les musiques plus énergisantes et dansantes sont importantes également quand l’occasion s’y prête.

– Est-ce difficile de se retrouver dans l’intimité d’une chambre ?

La difficulté est de garder la distance et de ne pas entrer dans un état de compassion. Il faut que ce soit une relation fluide. Il faut une certaine proximité car c’est un moment très humain et chaleureux, mais il faut en même temps avoir un détachement pour ne pas être englobé par la problématique du patient. J’évite de poser des questions concernant sa pathologie, son état, j’essaye de parler de choses positives qui l’amènent ailleurs et j’essaye de créer une relation où il puisse être enrichi par ce moment d’échange. Ce n’est pas toujours possible car il y a certaines personnes qui ont besoin de partager leur douleur, mais j’essaye toujours de les emmener ailleurs grâce à la musique, une discussion autour du Brésil… J’essaye de les embarquer vers ce voyage imaginaire au Brésil.

– A quoi te sert l’accompagnement de l’association ?

C’est important de rester dans le cadre et de rester fidèle aux objectifs de l’association, notamment de proposer un moment de qualité. On prend ces moments là comme un moment de concert « normal » dans une grande salle. L’intensité et la concentration est la même, seul le cadre est différent. Le fait d’avoir des directives de la part de l’équipe de Tournesol est très important, notamment pour savoir garder cette distance avec les patients. Être accompagné sur le terrain par quelqu’un de l’équipe qui fait la présentation permet de poser les bases d’une prestation professionnelle qui est bienfaisante.

*« Manhã de Carnaval » est une chanson du compositeur brésilien Luiz Bonfá. Il s’agit de la musique du film « Orfeu Negro » de Marcel Camus, sorti en 1959.

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