Alexis Vandevivere (Fondation pour la recherche médicale) : un parcours libre et engagé
Alors qu’il signe un retour aux sources – car il n’a jamais vraiment quitté le secteur associatif –, nous avons demandé à Alexis Vandevivère de revenir sur son parcours et de nous livrer son rapport d’étonnement trois mois après sa prise de poste à la Fondation pour la Recherche Médicale. Une trajectoire professionnelle, passée moitié en association (13 ans) moitié en agence (16 ans), au cours de laquelle il est beaucoup question de chance saisie et de liberté.
- Quel est votre parcours professionnel ?
En tant que donateur, mon papa lisait le magazine Amnesty international, ce qui a développé, je crois, ma sensibilité au secteur associatif. J’ai travaillé pour AIDES, puis après un bref passage au Secours catholique, j’ai rejoint les Petits frères des pauvres pour m’occuper de la collecte de fonds où j’ai adoré travailler. Je suis devenu administrateur du Don en confiance et de France générosités. Puis, Daniel Bruneau m’a proposé de prendre la direction de la collecte de fonds de l’APF, ce qui ne se refuse pas !
Au bout de six années couronnées de beaux résultats, j’ai saisi la perche que m’a tendue Adfinitas, une agence lilloise, spécialisée dans le conseil aux ONG internationales, qui souhaitait ouvrir un bureau parisien. Je n’avais jamais travaillé en entreprise et j’ai donc démarré tout seul à Paris.
En 2022, je suis parti d’Adfinitas avec la ferme volonté de retourner dans l’associatif et j’ai vu le poste de directeur du développement des ressources et de la communication à la Fondation pour la recherche médicale (FRM) comme un signe.
- Ce choix a-t-il étonné votre entourage professionnel ?
En réalité, c’est le passage en agence qui a le plus étonné et fait douter. Adfinitas avait été séduit, justement, car j’avais le verbatim pour parler aux acteurs associatifs. La liberté est sans conteste la valeur clé qui a toujours guidé mon parcours. Les dirigeants d’Adfinitas m’avaient assuré de leur confiance et s’étaient engagés à respecter mon individualité et mon style associatif. C’est assez imparable : quand on écoute son instinct, on se trompe peu. Passer de dirigeant d’agence à directeur en association n’est pas une question d’argent ou de pouvoir, mais de joie et de plaisir.
Je dirais que le choc est plus dur maintenant, car je me suis habitué à la liberté du dirigeant. Aujourd’hui, je retrouve une organisation installée, assez institutionnelle, avec toute la complexité liée aux statuts. Toutefois, j’ai été rassuré par la FRM qui m’encourage à conserver mon regard neuf, le goût du challenge et ma liberté de ton.
- Quels sont vos conseils pour réussir une telle transition ?
Depuis ma prise de fonction, je m’évertue à ne pas rentrer dans le moule. La liberté est une promesse forte, presque un petit risque pour une institution française aussi respectée. L’équipe aussi est heureuse de cette liberté de ton et le fait que quelqu’un la porte et la diffuse apporte vivacité et dynamisme.
Tout oppose la vie en agence et celle en association, mais les deux sont très complémentaires. Une association est éminemment politique tandis que l’agence est dans le registre de l’efficacité. Les apports se font dans les deux sens. L’agence, c’est la culture de « la solution à tout », de la créativité et de la performance, même si elle a tendance à sauter d’une cause à une autre alors qu’en association, nous allons au fond de la mission sociale et avons vraiment la vision de notre impact.
« Aujourd’hui, j’essaie de mettre en musique le meilleur des deux cultures. Ma capacité à analyser la mission de la fondation, à gérer le bon discours et à naviguer au sein de la gouvernance ; et ma faculté à faire bon usage de ma liberté, à créer en permanence et à sortir des frontières. »
