Tahnee Perrot Ramirez (Balanced France) : faire de l’équilibre une compétence professionnelle
À l’heure où garantir un équilibre de vie professionnelle et personnelle devient un prérequis pour les salariés et un véritable défi pour les employeurs, Tahnee Perrot Ramirez aborde la gestion de l’équilibre sous l’angle de la compétence professionnelle par la bonne gestion des besoins physiologiques et psychologiques essentiels. Avec Balanced France, elle conseille et forme les dirigeants et les collaborateurs pour faire de l’équilibre un pilier d’un bien-être et d’une performance plus durable.
- Que signifie la notion d’équilibre ? Que proposez-vous chez Balanced France ?
Les chiffres témoignent d’un véritable déséquilibre physique et physiologique : un salarié sur deux vit avec un stress chronique et neuf salariés sur dix sont en situation de sédentarité.
« La gestion de l’équilibre repose sur notre capacité à comprendre et adresser nos besoins physiologiques et psychologiques essentiels malgré les aléas du quotidien. »
Tahnee Perrot Ramirez, fondatrice et CEO de Balanced France
L’équilibre se construit au quotidien en s’adaptant à des contextes et environnements changeants. Nous distinguons des habitudes quotidiennes (alimentation, sommeil…) des ajustements à réaliser dans les périodes à forte intensité pour soutenir un système nerveux sursollicité. À partir de là, nous pouvons réagir avec intelligence face à une difficulté pour éviter les 4 « B » : burnout, brownout, boreout et blurout.
- À quelles populations vous adressez-vous ?
Appuyés par notre collectif de 45 professionnels, nous accompagnons les dirigeants et les collaborateurs par la découverte et la compréhension des fondements de leur propre santé physique et mentale.
« Nous remarquons que ce sont plutôt les dirigeants qui nous sollicitent et non les professionnels des ressources humaines. »
Il existe différentes situations : certains dirigeants de startups vont s’interroger sur la manière d’entreprendre « sans se cramer », les dirigeants de PME en phase de croissance sont conscients qu’ils vont demander plus de travail à leurs équipes et ont besoin d’être outillés, les dirigeants des grands groupes sont issus d’une culture de travail extrêmement intense qu’ils ne souhaitent pas reproduire.
« Les dirigeants accompagnés ont plutôt 40/50 ans, ils sont à la croisée générationnelle après avoir connu des carrières à très haute intensité avec de fortes ambitions. Ils vivent une véritable prise de conscience et souhaitent transmettre d’autres valeurs. »
Ce sont des dirigeants qui veulent incarner cette méthodologie, l’inscrire dans l’ADN de leur organisation et s’assurer que leurs collaborateurs ne connaîtront pas ce qu’eux-mêmes ont vécu. La notion de compétence aussi attire beaucoup, contrairement aux QVTC très verticales.
- Qu’est-ce qu’un leader d’impact pour vous ?
Je vois dans le leadership un rôle d’ingénieur social qui s’intéresse et détermine les conditions de réussite qui permettent à une équipe ou à une communauté d’avancer vers ce grand projet porté.
Il veut faire bouger les lignes tout en étant lucide qu’il ne peut y arriver seul. Doté d’une véritable puissance de conviction, d’une intelligence humaine, émotionnelle et situationnelle, et d’une profonde humilité, il connaît ses forces et ses faiblesses, possède un côté idéaliste assumé, avec beaucoup de pragmatisme. Il s’autorise à avoir des ambitions, conscient qu’il n’en a pas les moyens dans l’immédiat.
La notion d’équilibre prend tout son sens : ils sont tellement investis qu’ils peuvent facilement s’oublier, mais l’oubli de soi à un coût. Cette notion d’équilibre est d’autant plus importante pour eux s’ils souhaitent que leur projet s’inscrive dans la durée.
