Au-delà de la confiance, un rapport "générationnel" au monde ?
Le Don en Confiance (ex-Comité de la Charte) publie son baromètre éponyme qui explore la générosité sous l'angle de la confiance dans les organisations bénéficiant de dons, mais également sous l’angle du rapport à la société... Il révèle, en creux, des ruptures générationnelles.
Nouveaux angles pour ce baromètre 2019 du Don en Confiance réalisé avec l'institut Viavoice : ce rapport réexplore la question de la confiance dans les associations, mais se penche aussi sur le lien entre générosité et rapport à la société et à l'avenir. Si la première semble rester "significativement stable depuis plus de dix ans", note le Baromètre, avec un taux de confiance de 55%, le manque de confiance – justement – sur l'utilisation des fonds donnés serait le premier frein à la générosité des français (62%), devant le fait de ne pas disposer des ressources suffisantes (57 %) et le sentiment de contribuer déjà par ses impôts (36%). Ces doutes sur l’utilisation des fonds portent autant sur la destination des dons (33 % de ceux n’ayant pas confiance), que sur la crainte d’arnaques et de détournements (31 %).
Mais au-delà de la confiance dans les structures bénéficiant de la générosité, le baromètre s'attelle à évaluer le niveau de confiance plus général des donateurs. Selon l'enquête, "le donateur se caractérise par un sentiment de confiance en l’avenir et d’intégration dans la société (...). A l’inverse, le non-donateur témoigne davantage de sentiments plutôt négatifs à l’égard de son avenir et de la société en général". Le donateur régulier (44% de l'échantillon), est "serein et intégré". Il a confiance dans les associations, se sent privilégié, engagé, solidaire. Ni angoissé, ni révolté, il n'a pas le sentiment de faire partie d'une minorité. Et a plutôt, selon l'enquête, 65 ans et plus.
Le donateur occasionnel (26%), modérément confiant dans les associations et fondation est dans l'entre-deux concernant son rapport au monde et à l'avenir. Il ne se sent pas privilégié mais n'est pas non plus révolté. Un peu angoissé, il s'estime moyennement engagé et solidaire. Sa tranche d'âge ? Celle des 18-34 ans... C'est donc dans les "non-donateurs" (30%) que se rangent plutôt les 35-49 ans, théorique relève des donateurs plus âgés.
Cette tranche d'âge (surtout dans les catégories socioprofessionnelle les plus basses) s'inscrit dans la catégorie des personnes sceptiques qui n'ont pas du tout confiance dans les associations et fondations. Ne se sentant pas du tout privilégiées, et complètement révoltées, elles se considèrent aussi comme complètement angoissées, pas du tout engagées et pas du tout solidaires. Alors que faire pour éviter une génération "sacrifiée" du don et convaincre les non-donateurs ? Avoir une éthique irréprochable et donner des signes de réassurance certes, et – peut-être – miser sur une tonalité de collecte offrant de la confiance en l'avenir plutôt qu'exploitasnt les angoisses et la révolte... qui semblent ne pas avoir besoin d'être exacerbées.
Pour consulter l'ensemble du baromètre, rendez-vous sur le site du Don en Confiance.