5 Tiktokeurs qui rendent le handicap plus visible
Souvent critiqué, TikTok est pourtant le nouveau réseau social qu'affectionnent les jeunes. De nombreux Tiktokeurs ont profité des confinements pour parler de leur handicap sur l’application chinoise.
- Arthur Baucheron (@arthurbaucheron)
« Les gens pensent souvent que, lorsque tu es en fauteuil roulant, tu ne peux pas avoir d’amis, de vie sociale. Justement, on peut être “handicapé” et avoir une vie de fou. » Tel est le crédo d’Arthur Baucheron. Ce jeune bordelais, atteint d’une maladie génétique rare, est en fauteuil roulant électrique depuis ses deux ans. Comme beaucoup, il se lance sur TikTok durant le confinement et cumule déjà, un peu plus de deux ans après, près de 800 000 followers. Sur son compte, il raconte son quotidien, répond aux questions des internautes et tourne à la dérision son handicap dans un seul but : déconstruire les préjugés. Il lui arrive parfois de passer sous le radar l’accessibilité des magasins bordelais pour les personnes en fauteuil roulant. Dans une interview accordée à 20minutes, il raconte :
ll y a beaucoup de parents d’enfants en situation de handicap qui me suivent. Ils sont intéressés par ce que mes parents ont adapté pour moi au quotidien, et sur comment je vis. Et, l’autonomie que j’ai, les rassure d’un certain côté.
- Diane Wattrelos (@lesmauxencouleurs)
Connaissez-vous « la maladie du suicide » ? Figurez-vous que, chez Carenews, on ne connaissait pas du tout avant de tomber sur le compte TikTok de Diane Wattrelos. Cette jeune maman de 31 ans est atteinte d’une algie vasculaire de la face (AVF), une affection neurologique qui touche, selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur 1 000. Cette maladie qui n’a, pour l’instant, aucun traitement, provoque « des douleurs atroces que je ne souhaite même pas à mon pire ennemi », décrit-elle dans une vidéo où elle filme l’une de ses crises. Des crises comme celle-ci, elle en subit une dizaine par jour : « Quand ça survient, j'ai l'impression qu'on m'a planté un tournevis dans l'œil et qu'on le tourne sur lui-même », raconte-t-elle à L’Express. Sur son compte TikTok, l’auteure du livre Mes maux en couleur, répond aux questions sur cette maladie et reprend même les trends, un type de contenu « à la mode », avec humour et dérision.
- Marie-Charlotte (@Mariechachaaa)
Près de 80 % des handicaps sont invisibles. « Invisible ne veut pas dire inexistant », rappelle Marie-Charlotte sur son compte Instagram. Cette jeune sportive a fait de la sensibilisation de ces handicaps invisibles son combat. C’est un sujet qu’elle connaît bien puisqu’elle est elle-même atteinte de myopathie – une maladie neuromusculaire –, de lupus – une maladie auto-immune – et d’endométriose, des handicaps qui ne se « voient pas ». Sur son compte TikTok qui rassemble près de 48 000 followers, elle plaisante beaucoup sur les personnes ayant un handicap invisible et qui passent par les caisses prioritaires grâce à leur carte d'invalidité.
- Nélia Keciri (@nelia_keciri)
C’est une belle leçon d’humilité que nous donne cette jeune femme de 16 ans. Amputée à la suite d’un accident de la route lorsqu’elle avait onze ans, Nélia Keciri a fait de son handicap une force. Sur son compte TikTok, qui réunit près d’un million de followers, elle revient sur son parcours, répond aux questions sur sa prothèse ou encore son coma après son accident et réalise des vlogs (des blogs vidéos) pour raconter son quotidien. Dans une interview à Clique, elle raconte d’ailleurs comment les réseaux sociaux ont changé sa vie :
Aujourd’hui, je me demande ce que je ferais sans les réseaux sociaux. Je dis toujours que ça m’a sauvée parce que c’est ça aujourd’hui qui me fait vivre, qui me permet de me sentir utile. Et puis c’est aussi une thérapie pour moi, les réseaux sociaux.
- Olympe (@filledelalune)
Olympe souffre de troubles dissociatifs de l’identité (TDI). En d’autres termes, elle a plusieurs identités, qu’elle appelle des « alters », dans son corps. Cette pathologie mentale souffre souvent de l’image renvoyée par des films tels que Fight Club ou Split. Diagnostiquée à 16 ans, Olympe cohabite avec onze identités : « Un alter, c’est un état alternatif de conscience, on est plusieurs identités dans un seul corps », explique-t-elle. Suivie par plus de 550 000 followers, elle présente, sur son compte, ses différents alters. Elle a même une chaîne YouTube, « Le Journal d’Olympe », où elle raconte ses journées.
Lisa Domergue