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Par Carenews INFO - Publié le 18 janvier 2024 - 12:30 - Mise à jour le 18 janvier 2024 - 14:54
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Burn out et bore out en France : une étude révèle l’ampleur du phénomène

D’après les résultats d’un baromètre lancé par Ignition Program, 40 % de salariés ressentiraient des symptômes de souffrance au travail. L’étude relève des disparités liées à l'âge, au genre, au niveau de responsabilités ou au secteur d’activité.

Selon une étude récente, les phénomènes de Burn out ou bore out toucheraient 40% des salariés. Crédits : ajijchan.
Selon une étude récente, les phénomènes de Burn out ou bore out toucheraient 40% des salariés. Crédits : ajijchan.

 

Ignition Program, agence de conseil en ressources humaines, a révélé le mercredi 17 janvier, les résultats de son baromètre dédié au burn out et au bore out des salariés en France. Selon l'étude, près de 40 % de salariés considèrent être en souffrance et/ou être soumis à des niveaux de stress élevés. 

Lancé en avril 2023, le test scientifique, accessible en ligne, visait à interroger et sensibiliser les actifs sur des questions liées à l’épuisement, à la distance mentale ou émotionnelle au travail, aux difficultés psychiques et psychosomatiques rencontrées. Un peu plus de 2000 volontaires y ont répondu.

Parmi les sources de souffrance les plus répandues chez les actifs interrogés figurent l’épuisement physique rencontré chez 51 % des répondants, suivi de près par la distance émotionnelle - soit la difficulté à être en relation avec leurs collègues, à faire preuve d’empathie ou à avoir confiance en eux et en soi -, et la distance mentale - le désengagement ou résignation avec l’intention récurrente de quitter leur emploi - qui touchent chacune à peu près 40 % d’entre eux.

 

Un sentiment de désengagement prégnant chez les jeunes et les managés 

La tranche d’âge des 18-25 ans est la plus touchée par les symptômes de souffrance au travail, avec une surreprésentation de 12 % par rapport à la moyenne des répondants. En cause, le sentiment d’être désengagés dans leur travail, avec l’intention récurrente de quitter leur emploi, qui se retrouve à 24 % de plus chez eux que chez le reste des actifs interrogés.  

Ce sentiment de désengagement se retrouve de façon équivalente chez les « managés », qui sont également  20 % plus exposés aux symptômes de souffrance au travail que les managers.

 

Les femmes davantage en manque de confiance 

Encore assez nombreuses à ressentir un manque de confiance en elles dans leur emploi (20 % de surreprésentation par rapport à la moyenne des répondants), les femmes sont plus en proie au mal-être au travail que les hommes, selon l’étude.

 

Quelles sont les disparités en fonction du secteur d’activité ?

Au regard des résultats, les actifs ne seraient pas touchés de la même façon par les phénomènes de burn et bore out en fonction des secteurs dans lesquels ils travaillent. 

Les répondants travaillant dans les domaines de l’énergie et du transport (+ 44 % de surreprésentation par rapport à la moyenne des répondants) et de l’administration (+27 %), sont parmi les plus touchés. À l’inverse, les salariés des secteurs de la culture et des médias (-26 %), les incubateurs/start-ups (-55 %) et de l'immobilier (-28 %) sont plus épargnés.

Pour Nicolas Lepercq, Docteur en management et responsable R&D d’Ignition Program, cette différence réside dans l’effet « vocation » de certains secteurs : « Lorsque le métier est une vocation, il y a un effet positif direct sur la gestion du stress », explique-t-il dans un communiqué.

L’étude révèle également un lien entre la taille de l’entreprise et l'épuisement ressenti par les salariés : les grandes entreprises étant souvent le cadre d’un risque plus grand de souffrance au travail (+11 %) et de distance mentale (+22 %) que les très petites entreprises. 

 

Les leviers pour lutter contre les risques de souffrance au travail

À «  la lumière de ces résultats, un travail de fond des RH est nécessaire, au-delà de la simple prévention des risques psychosociaux », informe Nicolas Lepercq. S’ils ne se saisissent pas rapidement du problème, le risque est celui d’ « une nette augmentation du coût social du travail au travers des arrêts de travail, d’une baisse nette de la productivité, mais également de l’engagement des collaborateurs », alerte le Docteur en management.

Afin d’éviter ces conséquences néfastes, Nicolas Lepercq présente ses préconisations : 

  • Envisager la santé mentale au travail comme une réalité qui impacte durablement la performance ;
  • Mesurer régulièrement les risques de souffrance mentale et l’alignement des salariés ;
  • Former les managers pour qu’ils soient en mesure d’assurer les deux « piliers de sécurité » qui incombent à l’entreprise : le soutien des salariés, et la capacité à les mettre en situation de réussir sans épuisement ;
  • Proposer des formations à la prévention des risques psychosociaux et des prestations de suivi de la santé mentale des salariés.

 

Surtout, il est important, selon lui, que chacun se saisisse de sa part de responsabilité face aux phénomènes de burn out et bore out : « Les actifs au travers de la réalisation de bilans de compétences, les entreprises au travers de la formation et d’audits d’alignement et enfin les pouvoirs publics en remettant l’alignement au cœur de l’orientation et ce, dès Parcoursup. »

 

Félicité Dussel 

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