#CeuxQuiFont : Gaétan Homerin, association L’ENVOL
#CeuxQuiFont, c’est le podcast des acteurs de l'engagement. Un programme pour découvrir une solution imaginée par une association pour faire face aux grands enjeux de nos sociétés, et vous donner les moyens de soutenir son action. Dans cet épisode, Louise Vignaud, journaliste chez Carenews, reçoit Gaétan Homerin, responsable administratif de L’ENVOL - Art et Transformation Sociale. L’association s’est donné pour mission de promouvoir la transformation sociale par l’Art, notamment à travers son programme Classe Départ destiné aux jeunes « décrochés ».
Chaque année en France, 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification. Selon les derniers chiffres de l’Insee sur ce sujet, en 2019, on dénombrait environ 1,5 million de NEET (Not in Education, Employment or Training), des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Une réalité qui concerne près de 13 % des 15-29 ans. C’est dans les Hauts-de-France que l’on compte le plus de jeunes décrocheurs. 27 % des 18-25 ans de cette région sont sans emploi, études ou qualification.
En 2015, l’association L’ENVOL voit justement le jour dans le département du Pas-de-Calais, à l’initiative de Bruno Lajara, metteur en scène, et de son collectif d’artistes engagés. L’association entend développer une politique de lutte contre l’exclusion sociale, l’échec scolaire, l’isolement de la jeunesse en particulier et des publics précaires en général, au contact de l’art et de la culture. Le collectif d’artistes met en œuvre de nombreux projets mêlant Art et Société pour sensibiliser, agir, proposer des solutions concrètes et efficaces pour favoriser l’employabilité de jeunes adultes décrochés : les NEET.
« On a l’habitude de dire à Classe Départ que l’ascenseur social ne marche pas pour tout le monde, et que parfois, il faut prendre l’escalier et monter cette première marche. »
Gaétan Homerin, responsable administratif de l’ENVOL
En 2016 l’association lance la première Classe Départ à Arras, une méthode de dynamisation des parcours d’insertion pour les jeunes « décrochés ». Classe Départ prend la forme d’un accompagnement de sept mois, mêlant pratique artistique intensive, participation à des projets citoyens et définition d’un projet de vie pour des groupes de 12 à 14 jeunes.
7 mois de pratique artistique et d’engagement citoyen
« Classe Départ est un programme sur deux jambes : d’une part la pratique artistique et d’autre part, des projets de citoyenneté. C’est vraiment le moment où l’on va réapprendre à se connaître soi, avoir confiance en soi, faire confiance aux autres et à se dépasser. »
Gaétan Homerin, responsable administratif de l’ENVOL
Prévu sur 7 mois, le programme Classe Départ emmène les jeunes via quatre grandes étapes pour leur permettre de prendre confiance en eux grâce à la pratique artistique, de s’engager dans des actions de médiation sociale et de se dépasser en créant collectivement une œuvre :
- le recrutement de la promotion s’organise autour d’un entretien individuel et d’une présentation artistique personnelle des candidats face à un jury composé d’artistes du collectif
- une fois constituée, la promotion se lance dans la pratique artistique : le premier mois est consacré à la cohésion de groupe et à la création d’un premier spectacle qui sera joué en public
- les cinq mois qui suivent alternent pratique artistique le matin et activités de médiation et de cohésion sociale l’après-midi, comme des temps de rencontres et d’échanges avec des personnes âgées dans les Ehpad, ou la création d’un spectacle sur le harcèlement scolaire joué ensuite dans les écoles
- le septième mois est consacré à la création d’un spectacle dans des conditions professionnelles, joué devant un public dans des grandes salles nationales.
Depuis sa création en 2016, plus de 200 jeunes ont bénéficié du programme Classe Départ. L’impact du programme sur les participant·es a été mesuré par l’association : six mois après la sortie du dispositif, 70 à 80 % des jeunes sont retournés dans l’emploi ou en formation. L’association note également un gain d’autonomie au sens plus large, dans la mobilité ou dans la situation de logement des jeunes.
« Le passage à l’âge adulte qui se fait pour la plupart des gens au moment des études ou du premier emploi, on le rend possible aussi, avec Classe Départ. »
L’essaimage grâce à une franchise sociale
Après Arras en 2016, une nouvelle Classe Départ a ouvert ses portes à Béthune dans les Hauts-de-France. En 2019, le programme de l’ENVOL devient lauréat de la Fondation La France s’engage. Cet accélérateur permet au dispositif d’opérer un changement d’échelle. L’objectif : implanter Classe Départ partout en France, sous franchise sociale, essaimer l’expérience et agrandir la communauté sur de nouveaux territoires. L’ENVOL est aujourd’hui à la tête d’un large réseau de 15 Classes Départ réparti sur six territoires.
Le collectif d’artistes de l’ENVOL élargit son intervention et agit aujourd’hui auprès de publics plus larges. L’association a développé le dispositif GrandEc’Art en lien avec l’Éducation nationale pour prévenir le décrochage dans les collèges, mais aussi des stages pour adultes très éloignés de l’emploi, la création du label « Centre d’art et de transformation sociale ». Ses artistes poursuivent la production de spectacles et ont créé un lieu des convergences des cultures et de la pensée à Arras, baptisé le Passage à Niveaux.
Comment soutenir l’ENVOL ?
« Vous voulez être un acteur du changement ! ? Vous voulez vous impliquer dans un dispositif qui peut contribuer à inventer un nouveau modèle républicain, en s’intéressant aux invisibles, aux disparus des radars de la réussite ? »
Association l’ENVOL
Vous êtes artistes ou travailleurs sociaux ? Si vous souhaitez monter une Classe Départ dans votre territoire, vous pouvez vous emparer de la méthode de l’association l’ENVOL sous franchise sociale.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’association l’ENVOL, dédié au programme : https://classedepart.com/ouvrir-une-classe-depart/
