5 initiatives pour remettre de la biodiversité en ville

La ville est historiquement perçue comme un lieu de prédation de la nature où la biodiversité n’aurait pas sa place. Pourtant, la multiplication récente des initiatives pour favoriser la faune et la flore en ville illustre la volonté des populations urbaines de prendre en compte le vivant et de vivre à ses côtés. Voici quelques façons de remettre la biodiversité au cœur des villes.

L’éco-pâturage

L’éco-pâturage est une façon écologique de traîter les espaces verts urbains. L’idée est de faire intervenir un troupeau, en général de moutons, pour brouter l’herbe et ainsi permettre le débroussaillage et le fauchage. Cette méthode contribue à la meilleure fertilisation des sols et ainsi à l’obtention d’un terrain plus propice à la présence de faune et de flore. La ville de Montpellier utilise cette méthode depuis 2016. À chaque printemps, des troupeaux sont installés dans différents parcs de la ville pour permettre l’entretien pendant quatre mois. Des structures proposent ce service pour les collectivités ou les entreprises, comme GreenSheep. L’Oréal ou Crédit Agricole y ont déjà fait appel.

Les micro-forêts

Les micro-forêts s'inspirent de la méthode Miyawaki, du nom d’un botaniste japonais. Il s’agit de planter sur une petite surface, des arbres de manière très dense. Elle doit faire intervenir une trentaine d’espèces de façon très serrée. Cette méthode connaît ses détracteurs puisqu’elle coûterait très cher et une grande partie des arbres plantés mourraient. À Toulouse, plusieurs micro-forêts ont été installées par le Collectif micro-forêts qui a reçu 150 000 euros de la région pour mener les projets à bien. L’entreprise Urban Forests est spécialiste de la question et peut accompagner dans la conception de telles forêts.

Les abris pour animaux

Installer des abris pour animaux permet de faire venir la faune en ville. La Ville de Paris lutte contre la raréfaction des moineaux en offrant des nichoirs aux particuliers qui le souhaitent. Elle propose également des hôtels à insectes. Les villes peuvent également participer au retour de la faune en disposant des gîtes à insectes ou même un nichoir à chauve-souris.

L’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine offre un mode de production local tout en favorisant la biodiversité. L’entreprise Cueillette Urbaine propose des solutions de fermes urbaines ou de potagers participatifs pour les villes et les entreprises. L’installation de ces dispositifs permet l’arrivée de nouvelles espèces végétales, précieuses aux milieux urbains. Cette agriculture est un bon moyen pour verdir les villes et notamment de participer à la réduction des îlots de chaleur. Cueillette Urbaine a notamment permis la réalisation de l’Arche végétale dans le 20e arrondissement parisien. Il s’agit d’un potager d’une surface de 800 mètres carrés installé sur un toit. Il alimente l’école de cuisine “Ecole Mode d’Emploi(s)” créée par Thierry Marx.

Laisser les mauvaises herbes

Qui a dit qu’il fallait éradiquer toutes les mauvaises herbes en ville ? L’interdiction des produits phytosanitaires en 2017 a ouvert la voie à de nouveaux modes de gestion en la matière. Ces plantes à la réputation sulfureuse ont donc le droit de cité. La ville de Lyon pratiquait le zéro phyto déjà avant l’interdiction de 2017. La ville avait même lancé une campagne de publicité remarquée pour montrer l’intérêt de cette politique. Dans le même sens, certaines villes laissent vivre leurs espaces verts et même leurs rond-points, sans les entretenir. Cela permet automatiquement de faire revenir un peu de biodiversité.

La rédaction