Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 16 janvier 2023 - 11:00 - Mise à jour le 18 janvier 2023 - 16:57 - Ecrit par : Lisa Domergue
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Comment travailler dans le secteur de l’humanitaire ?

L’humanitaire est-il un secteur bouché ? Quelles formations existe-t-il pour travailler au sein d’une ONG ? Quelles sont les différences entre l’humanitaire et l’aide au développement ? Réponses avec Roxane Grisard et Liza Gatineau Radelli de Coordination SUD.

Crédit photo : iStock.
Crédit photo : iStock.

 

Le paysage associatif français compte, selon une estimation de Coordination SUD, 450 ONG œuvrant dans les domaines de la solidarité internationale (dont l’humanitaire), les droits humains ou encore l’environnement. 

Il convient de distinguer, au sein de la solidarité internationale, l’humanitaire de l’aide au développement. Une ONG humanitaire intervient pour une aide d’urgence et ponctuelle lors de crises – famine, guerre, épidemie – ou de catastrophes naturelles.  

Mission sur le terrain ou poste au siège ? 

L’humanitaire, par la conjoncture actuelle et les crises à répétition, est malheureusement loi d’être un secteur bouché et présente, au contraire, de nombreuses opportunités. « Le plus difficile, est de mettre un pied dedans et une fois qu'on l'a mis, c'est plus facile », estime Roxane Grisard, chargée de mission analyse et plaidoyer chez Coordination SUD, une plateforme qui coordonne 184 ONG françaises.

Première chose à savoir : il est important de distinguer les postes « sur les terrains d'opérations » et ceux au sein du siège social en France. Sur le terrain, il existe un fort turn-over, notamment dans les pays touchés par des crises humanitaires comme l’Ukraine, l’Afghanistan, le Mali ou le Soudan du Sud. « Il y a toujours des postes qui s’ouvrent », ajoute-t-elle. Au siège social, c’est différent. Les postes comme chargé de plaidoyer ou expert technique sur des thématiques précises – climat, handicap, protection – sont accessibles à des profils généralistes. « On y arrive souvent par des formations comme Sciences po ou en relations internationales », précise la chargée de plaidoyer, même si, selon elle, certains postes sont plus accessibles par des filières plus spécialisées (gestion financière ou gestion des relations avec les banques par exemple).

Pour intégrer le secteur humanitaire, est-il préférable d’entrer par la porte « terrain » ou « siège » ? Selon Liza Gatineau Radelli, chargée de mission Formation au sein de Coordination SUD, commencer par un poste sur le terrain permet d'avoir « une bonne compréhension du milieu » pour ensuite rejoindre un poste au siège. 

Un secteur codifié

L’aide humanitaire est un secteur codifié qu’il est difficile d’intégrer sans formation, comme l’explique Roxane Grisard : 

Il est difficile de postuler dans un poste humanitaire sans avoir fait de formation. L’humanitaire est organisé d’une telle manière que, que l’on soit en Afghanistan ou au Soudan du Sud, on retrouvera les mêmes structures de gouvernance et d'organisation. 

Comment rejoindre le secteur de l’humanitaire ? 

Il existe, pour rejoindre le secteur de l’humanitaire, deux principales voies : 

  • Les métiers opérationnels, spécialisés ou techniques, qui sont très recherchés lors de missions sur le terrain, car ce sont des profils difficiles à trouver en local (ingénieur.e hydraulique, électricien.ne, agronome, ingénieur.e spécialisé.e sur les réseaux d’eau et d’assainissement, le traitement des déchets ou des eaux usées). Contrairement aux idées reçues, les profils médicaux sont moins recherchés parce que les ONG privilégient le personnel local.
  • Les métiers généralistes issus de formations telles que Sciences po ou les IEP, complétées par des formations en gestion de projets.
Les formations pour rejoindre le secteur de l’humanitaire

Les formations universitaires : 

- Bioforce : institut de formation professionnelle spécialisé dans les métiers de l’humanitaire (Vénissieux)

- IFAID (Institut de Formation et d’Appui aux initiatives de développement) : initialement une antenne de Bioforce en Aquitaine, il propose des formations pour les projets humanitaires et de développement.

- ISTOM (École supérieure d’agro-développement international) : elle propose des formations dans les domaines de l’agronomie, l’agriculture ou encore la gestion de l’eau pour le développement agricole responsable. 

- IRCOM (École supérieure des Humanités & du Management) : elle dispose d’un parcours spécialisé dans la solidarité internationale et l’action sociale.  

- IRIS Sup’ (l’Institut de relations internationales et stratégiques) : créé par le géopoliticien Pascal Bonniface, l’IRIS est un think tank dédié aux thématiques géopolitiques et stratégiques. Il a inauguré IRIS Sup’, un institut qui propose des formations dans ces domaines.

 

Les masters :

- Master « Développement et action humanitaire » à Sciences po Paris

- Master parcours « Développement et action humanitaire » à la Sorbonne

- Master « Métier de l’international et de la coopération » à l’Université Parix X-Nanterre

- Master « Études européennes et internationales » parcours « Action humanitaire internationale » à l’Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne

- Master « Action et droits humanitaires » à la Faculté de droit d’Aix-en-Provence

- MSc « Humanitarian Programme Management » à Grenoble Ecole de Management

 

Il existe également d’autres formations spécialisées dans le domaine de l’aide au développement. 

Humanitaire versus aide au développement

L’humanitaire et l’aide au développement sont cependant à distinguer comme le précise Liza Gatineau Radelli : « Ils ne suivent pas la même logique d’intervention, les règles et les temps d’intervention sont également différents ». Effectivement, l’aide humanitaire s’organise sur un temps très court – quelques mois – avec d’importants financements. Au contraire, l’aide au développement s’inscrit dans un temps plus long. 

L’aide au développement peut-il être une porte d’entrée pour travailler dans l’humanitaire ? Contrairement aux ONG humanitaires qui n’emploient que des salarié.e.s, les projets de développement font souvent appel à des bénévoles. Pour Roxane Grisard : 

Dans les projets de développements, les champs peuvent être plus flexibles, moins normés et donc plus accessibles pour des personnes en reconversion professionnelle, notamment par la voie du bénévolat. 

 

Lisa Domergue 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer