Congé proche aidant : une évolution jugée insuffisante par les associations
Via un décret publié en juillet, le gouvernement répond en partie aux attentes des associations des aidants en élargissant le congé proche aidant et en simplifiant certaines démarches. Deux avancées jugées encore insuffisantes par le Collectif Je t’Aide. Explications.
Il était annoncé et attendu par les associations. Publié le 22 juillet 2022 au JO, un décret élargit désormais le spectre des bénéficiaires du congé de proche aidant et simplifie les démarches administratives pour l’ouverture du droit à l’allocation journalière du proche aidant (AJPA). Deux avancées qui laissent encore les associations de proches aidants insatisfaites devant l’ampleur des attentes. Explications.
Plus de bénéficiaires concernés
Jusqu’à présent, ce congé concernait uniquement les proches de personnes en situation de handicap avec un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 %, ainsi qu’aux proches d’une personne en GIR (groupe iso-ressource) compris entre 1 et 3, soit des niveaux de perte d’autonomie les plus forts. Grâce à ce décret, les proches d’une personne en GIR 4 (perte d’autonomie moins avancée) et les conjoints collaborateurs peuvent en bénéficier.
Démarches simplifiées pour l’AJPA
Autre évolution : les démarches pour obtenir l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) sont simplifiées. Les aidants salariés ne sont plus dans l’obligation de transmettre leurs justificatifs à la CAF ou la MSA. Ceux déjà fournis à l’employeur, dans le cadre de la demande du congé, sont suffisants. D’ailleurs, depuis le 1er janvier dernier, son montant a évolué pour s’aligner au niveau du SMIC, soit 58,59 euros net par jour.
« Attendu, mais insuffisant »
Une annonce qui était attendue par les associations de proches aidants. Morgane Hiron, déléguée générale du Collectif Je t’aide nous précise que « c’est une avancée certes, mais qui ne répond pas encore à toutes les attentes et problématiques des aidants.» Pour elle, même si’l y a eu un élargissement au GIR 4, « cela ne touche pas encore tous les aidants, notamment celles et ceux des personnes atteintes de cancer.»
Il reste encore des freins du côté des aidants qui, malgré l’annonce de « simplification des démarches », devront les faire en deux temps, une demande de congés à l’employeur et ensuite une demande d'allocation à la CAF. « Sans compter les délais de plusieurs mois entre les deux », d’après elle. Autre point laissé en suspens : « La problématique d’un congé par aidant au lieu d’un congé par personne aidée, demandée par les associations de proches aidants », précise Morgane Hiron. Dans les faits, certains aidants préfèrent garder leur congé aidant pour des parents vieillissant plutôt que pour un proche malade.
À la veille de la Journée Nationale des Aidants du 6 octobre prochain, Morgane Hiron pense « qu’il est temps d'interpeller le ministère sur la suite de la stratégie nationale qui prend fin cette année. Il y a effectivement une grande attente des associations d’aidant sur la perspective. »
Une journée où sera présenté le plaidoyer du collectif Je t’Aide, qui portera cette année « sur cinq axes qui serviront de feuille de route ou qui devraient être traités par le ministère pour le prochain plan à venir », espère Morgane Hiron.
Christina Diego 
