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Par Carenews INFO - Publié le 23 mai 2025 - 12:31 - Mise à jour le 23 mai 2025 - 16:23 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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Directive CS3D, rapports CSRD, Agence bio, Foodwatch.. Les brèves RSE de la semaine

Emmanuel Macron recule sur le devoir de vigilance des entreprises au niveau européen, les premiers rapports de durabilités publiés par les banques européennes sont passés à la loupe, l'Agence bio se voit retirer 15 millions d'euros de budget, sept associations dénoncent les offres promotionnelles sur les produits trop gras ou trop sucrés... Découvrez l'actualité de la RSE de la semaine.

L'actualité RSE de la semaine décryptée par Carenews. Crédit : Carenews
L'actualité RSE de la semaine décryptée par Carenews. Crédit : Carenews

 

  • Emmanuel Macron recule sur le devoir de vigilance 

 

« La CS3D et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées », a déclaré Emmanuel Macron lors du sommet Choose France ce lundi 19 mai. Le président français fait volte-face après avoir soutenu pendant des années la directive sur le devoir de vigilance ou CS3D.

Le devoir de vigilance exige des grandes entreprises qu'elles préviennent, réduisent ou mettent fin aux effets négatifs de leur activité sur les droits humains et l’environnement, sur toute leur chaîne de valeur, y compris chez leurs sous-traitants et fournisseurs. Il avait fait l’objet d’une loi française en 2017 alors qu’Emmanuel Macron était ministre de l’Économie. La directive européenne sur le même sujet avait quant à elle été adoptée en 2024.

Avec cette déclaration, le président français s’aligne sur la position du chancelier allemand Friedrich Merz, hostile à la directive. Les réactions ont été vives parmi ceux qui défendent la responsabilisation des entreprises. « Laisser croire que les réglementations sociales et environnementales sont la cause de tous les maux et qu’y renoncer serait la solution pour l’Europe, c’est faire fausse route ! Les populations les plus fragiles seraient les plus touchées par les conséquences d’une telle décision », s'indigne ainsi la CFDT.   

Le Mouvement Impact France estime quant à lui que « c’est un coup porté à la "compétitivité des entreprises françaises", pourtant brandie pour justifier cette décision ». Il considère aussi qu’une telle décision « déstabilise le socle du travail mené par la France depuis 8 ans pour protéger les entreprises respectueuses des standards européens. » 

 

  • KPMG analyse les premiers rapports de durabilité publiés par 20 banques européennes 

 

Le cabinet d’audit et de conseil KPMG analyse les premiers rapports de durabilité publiés par 20 grands établissements bancaires européens, dans son rapport annuel «Pulse of Banking ». Les banques ont été globalement au rendez-vous de la transparence, analyse KPMG, tout en soulignant des efforts à déployer au niveau de la qualité de la donnée. Le cabinet estime, qu'à l'avenir, les banques devraient inclure un système de notation de cette qualité pour faciliter la compréhension par le lecteur.

Selon le rapport, 95 % de l’empreinte carbone des banques provient des émissions financées. Les méthodologies et les périmètres sont toutefois encore hétérogènes, rendant les comparaisons complexes. Par exemple, 25 % des banques n’ont pas souhaité communiquer sur les émissions liées à leur fonctionnement.  « Ces obstacles rendent difficiles la comparabilité des informations entre les différentes institutions », fait valoir le cabinet de conseil.

80 % des banques ont également publié des plans de transition sur les émissions financées. Ces derniers sont souvent exprimés en intensité, mais sans établir de lien clair avec les actifs concernés, ni couvrir l'ensemble des scopes. Par exemple, l'impact du numérique est peu analysé et documenté, alors qu'il représente jusqu'à 35 % des émissions de scope 2.

Face à ces différents aspects, Sylvie Miet et Arnaud Bourdeille, tous deux associés KPMG, mettent en évidence la nécessité d’« améliorer le caractère compréhensible de l’information transmise, en interne et pour les parties prenantes ».

 


À lire également : CSRD : qu'est-ce que cette directive européenne ?


 

  • Le gouvernement supprime 15 millions d’euros dans le budget de l’Agence bio 

 

L'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique, dite Agence bio, doit faire face à des coupes budgétaires de 15 millions d’euros. La dotation du Fonds avenir bio, qui enclenche et soutient des projets dans la filière, est touchée à hauteur de 10 millions d’euros. Les campagnes de communication comme «C’est bio la France ! » sont aussi concernées, avec 5 millions d'euros de crédits en moins sur la période 2024-2026.  

La Maison de la Bio, réunissant organisations professionnelles représentatives des acteurs bio de France, interprète cette décision comme un «signal déconcertant».  L’association souligne par ailleurs que sept Français sur dix attendent des «solutions concrètes » en matière d’exposition aux pesticides.  

« En fragilisant l’Agence bio, ses outils de structuration et sa capacité à parler aux Français, le gouvernement affaiblit l’ensemble d’une filière qui emploie des dizaines de milliers de personnes et qui répond à une demande sociétale majeure », a réagi Aude Sivel présidente de Natexbio et de La Maison de la Bio. 

 

  • Sept associations dénoncent les offres promotionnelles sur les produits trop gras ou trop sucrés

 

Dans une enquête coordonnée par l’ONG Foodwatch, sept associations, dont le Réseau action climat, accusent les grandes surfaces de « brader » en majorité les produits trop gras, trop sucrés, trop salés et ultra-transformés. L’enquête s’appuie sur 5 000 offres promotionnelles déployées entre février et mars 2025 chez les principaux distributeurs.  

Ainsi, 66 % des offres visent des produits considérés comme nocifs pour la santé, telles que les boissons sucrées ou la charcuterie. A contrario, « seules 12 % des promotions portent sur des aliments sains ». Les 22 % restant ne concernent pas des aliments dont la consommation est à « augmenter » ou à « réduire ». 

Foodwatch souligne également que « de trop nombreuses promotions incitent à surconsommer en achetant en grande quantité », avec 40 % des opérations de promotion qui proposent d’acheter en lot ou sous la forme «2+1 offert ». L’ONG relève que les denrées concernées doivent être limitées eu égard aux recommandations de santé.  

 

Léanna Voegeli  

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