Journée des solitudes : 1 Français sur 5 se sent seul de façon chronique
À l’occasion de la Journée des solitudes, ce dimanche 23 janvier, une étude IFOP pour l’association Astrée met en exergue une situation d’isolement qui continue à s’aggraver, malgré les périodes de déconfinement. Détails.
Près d’un Français sur cinq déclare se sentir « toujours ou souvent » confronté à la solitude. C’est l’un des principaux enseignements de l’enquête réalisée par l’IFOP, commanditée par Astrée, l'association à l’initiative chaque année de la Journée des solitudes du 23 janvier.
Les résultats de l’enquête montrent que la crise sanitaire a fait basculer près de trois millions de personnes dans la solitude chronique. Si la levée des mesures de distanciation sociale a permis d’améliorer les ressentis des Français concernant le manque de compagnie des autres, elle ne s’est pas traduite par une diminution du nombre de personnes concernées par la grande solitude », analyse François Legrand chef de groupe et Stratégies Entreprises à l’IFOP.
Un fort impact de la crise du covid
Les résultats de l’étude mettent en avant un impact assez conséquent de la crise sanitaire du covid-19 sur l’isolement des Français. Près de 19 % de Français a déclaré souffrir de solitude « souvent » ou « parfois », en décembre 2021, au même niveau de celui enregistré en décembre 2020 (18 %). Autre fait notable, alors que le sentiment d’isolement était devenu plus simple à exprimer pendant le confinement, les personnes concernées ne sont désormais plus qu’un quart à en parler.
La levée des mesures de distanciation sociale n’a pas été suffisante pour faire rebasculer les trois millions de Français tombés dans la solitude chronique vers une situation vécue comme « normale ». La crise sanitaire s’est traduite par une restriction des relations sociales au « noyau dur amical et familial et la levée des mesures de distanciation sociale n’a pas totalement enrayé ce phénomène ».
Les premiers affectés sont les jeunes
Autre résultat important, ce sont « les jeunes qui éprouvent le plus le sentiment d’isolement » : 28 % des moins de 24 ans. Autres profils identifiés, les personnes en majorité sans emploi, célibataires, vivant seules chez elles et dans une situation économique défavorisée. Cette partie de la population est donc plus tentée par la prise de médicaments psychotropes. Pendant cette année 2021, 25 % d’entre elle a consommé des anxiolytiques, 23 % des somnifères et 22 % des antidépresseurs.
Autre résultat alarmant de l’enquête, 63 % déclarent avoir fait l’expérience de pensées suicidaires au cours de cette période, contre 31 % pour le reste des Français. Ces personnes « ont moins pu compter sur le soutien par la présence de leur famille qu’avant la crise sanitaire ».
Des mesures de solidarité qui peinent à s’installer
Les périodes de confinement ont mis en avant un élan de solidarité avec davantage de soutiens téléphoniques reçus par les personnes souffrant de solitude. Ce contexte de restrictions a d’ailleurs rendu possible l’expression du sentiment de solitude par les personnes concernées. En revanche, « ces solidarités nouvelles n’ont pas perduré avec la levée des restrictions », expliquent les auteurs de l'étude.
En décembre 2021, la solitude est moins largement considérée comme étant un sujet important pour 77 % des personnes interrogées, soit 5 points de moins par rapport à décembre 2020. Les Français sont donc moins nombreux à être attentifs aux personnes souffrant de solitude et les personnes concernées sont moins nombreuses qu’il y a un an à en parler (27 % contre 32 %).
Il semblerait que le confinement ait constitué « une parenthèse où il était acceptable de se sentir seul », parenthèse aujourd'hui révolue.
Face à cette situation alarmante, Astrée lance une campagne de sensibilisation et de mobilisation citoyenne avec pour objectif de favoriser la connaissance du sujet des solitudes pour favoriser la mobilisation citoyenne.
La rédaction