La Macif, Generali, Cdiscount… Ces entreprises qui vont au-delà du plan de sobriété énergétique du gouvernement

Face aux enjeux énergétiques, tout le monde doit s’y mettre. Les individus dans leur consommation personnelle, l’État et ses collectivités… Mais surtout les entreprises, qui sont de grosses consommatrices d’énergie. 

C’est pour ce faire que l’État a présenté un plan de sobriété énergétique le 6 octobre, réalisé en concertation avec l’ensemble des fédérations et organisations professionnelles. L’objectif : diminuer de 10 % la consommation énergétique en 2024 par rapport à 2019. Pas d’obligation, mais plutôt des engagements de la part des entreprises à agir sur leurs consommations énergétiques. 

La Macif veut réduire sa consommation de 15 %

Certaines entreprises ont décidé d’aller plus loin en la matière et affichent des plans de sobriété ambitieux. Par exemple, l’assureur mutualiste La Macif s’engage à réduire de 15 % sa consommation d’énergie à fin 2023, par rapport à 2019, soit cinq points de plus que les recommandations. « Il était inimaginable, dans la société dans laquelle on vit, de ne pas prendre sa part de responsabilité », estime Mira Le Lay, directrice de la stratégie et de la performance de La Macif. « C’est encore plus inimaginable pour un assureur, qui plus est un assureur mutualiste ». La Macif s’engage dans cette démarche pour ses agences qui reçoivent du public ainsi que ses sites tertiaires.

Conformément aux mesures phares édictées par le plan de sobriété du gouvernement, La Macif s’est engagée à limiter la température de la climatisation en été à 26 degrés, à supprimer l’alimentation en eau chaude des sanitaires, à limiter la température de chauffage à 20 degrés en hiver (le plan propose 19 degrés). 

Une baisse de l’éclairage extérieur

L’assureur s'engage également sur l’éclairage de ses sites : « Nous avons été au-delà du plan de sobriété sur l’éclairage extérieur, avec des amplitudes horaires revues à la baisse », explique Mira Le Lay. Désormais, les agences sont seulement éclairées 3h30 par jour.

Résultat, une baisse de 15 % de la consommation d’énergie est attendue. Cette démarche est d’ailleurs plébiscitée par les collaborateurs : « Ils n’ont pas de réticence. Au contraire, il y a une prise de conscience assez forte de ces enjeux chez eux », estime Mira Le Lay.

L’entreprise s’est déjà lancée, dès 2016, dans un plan de sobriété énergétique qui a porté ses fruits. La mesure principale : la rénovation énergétique de nombreux bâtiments. « Nous avons identifié tous les locaux énergivores et déterminé les actions nécessaires de restructuration et d’adaptation technique », relate Mira Le Lay. Depuis 2016, déjà, une réduction de 20 % de la consommation énergétique a été enregistrée. 

Cdiscount s’engage largement

Le spécialiste du e-commerce, Cdiscount, s’est également engagé au-delà du plan de sobriété de l'État. Objectif : une baisse de 21 % de sa consommation d’ici à fin 2023 par rapport à 2019. Comme La Macif, Cdiscount a déjà engagé une politique d’économie d’énergie avec une réduction de 13,5 % de ses consommations entre 2019 et 2021.

L’assureur Generali s’est également lancé dans la réduction de ses consommations énergétiques. Grâce à l’intervention d’un « energy manager » et la mise en place d’un plan, Generali France a réussi à faire baisser d’à peu près 20 % ses consommations. 

« Nous avons lancé des travaux avec la mise en place de capteurs intelligents. Les nouveaux équipements d’éclairage et de régulation de la température vont se déclencher en fonction de la présence », explique Gérald Yven, responsable de l’environnement de travail. 

Generali réfléchit à son parc informatique

Generali a également réfléchi aux trajets de ses collaborateurs et à son parc informatique, postes de consommation d’énergie importants.

L’assureur souhaite aller plus loin : « Moins nous avons de mètres carrés, plus la consommation d’énergie va baisser. Optimiser son immobilier fait donc partie des leviers significatifs pour l’entreprise », estime Gérald Yven.

Le responsable de l’environnement de travail mesure la place de son groupe dans la situation actuelle : « L’idée du gouvernement, c’est de ne pas couper l’énergie chez les particuliers. Si une pénurie existe, ce seront les entreprises les premières visées. Elles ont donc une responsabilité. »

Théo Nepipvoda