Le bénévolat en France retrouve son niveau pré-Covid
Recherches & Solidarités publie la 19e édition de son étude « La France bénévole ». Elle montre une hausse du nombre de bénévoles dans les associations en 2024 par rapport à 2023.
Le nombre de bénévoles dans les associations retrouve son niveau d’avant Covid. C’est l’enseignement de l’étude « La France bénévole 2024 » réalisée par Recherches & Solidarités (enquête Ifop auprès de 3 155 personnes de 15 ans et plus, représentatives de la population française). En 2024, 24 % des Français sont bénévoles au sein de structures associatives. Cette part avait baissé à 20 % en 2022 avant de remonter à 23 % en 2023. En 2024, cela représente environ 12,5 millions de personnes engagées dans au moins une association, dont 5,5 millions chaque semaine.
« Ces tendances fragilisent la colonne vertébrale des associations »
Les Français âgés de 15 à 34 ans représentent la tranche d’âge la plus impliquée bénévolement dans des structures associatives puisqu’ils sont 26 % à donner de leur temps. Ce taux est même de 30 % pour les 25-34 ans. En revanche, les Français âgés de 35 et 64 ans sont 21 % à être bénévoles associatifs. Ce taux est de 23 % pour les plus de 65 ans. Ce dernier est en constante diminution depuis 2010 lorsqu’il était de 38 %.
« Ces tendances fragilisent la colonne vertébrale des associations, à savoir celles et ceux qui les font vivre au quotidien qui se trouvent privées de l’expérience et de la disponibilité des seniors », peut-on lire dans le communiqué publié par Recherches & Solidarités.
Une « fracture associative » liée au niveau de diplôme
Les Français s’impliquent également différemment dans les associations selon leur niveau d’étude : 33 % des personnes ayant au moins un bac +3 sont bénévoles dans une association en 2024. Cette part tombe à 15 % pour les personnes possédant un CAP ou un BEP et à 14 % pour les personnes ne possédant pas de diplôme ou un niveau brevet des collèges. Recherches & Solidarités parle d’une « fracture associative » accentuée ces dernières années. Pour Recherches & Solidarités, « cette situation est tout autant dommageable pour les associations que pour que pour celles et ceux qui se trouvent privés d’une source de plaisirs, de rencontres et d’épanouissement ».
L’étude relève également une augmentation du bénévolat ponctuel : il concerne 7 % des Français en 2024 alors qu’ils n'étaient que 4,6 % à le pratiquer en 2010. En revanche, 8 % des Français s'engagent chaque mois et 9 % de manière hebdomadaire. Un engagement régulier essentiel pour le fonctionnement des structures associatives.
Le souhait d’être utile aux autres
Recherches & Solidarités a également réalisé un « baromètre d’opinion des bénévoles » (enquête en ligne auprès de 3 920 bénévoles), qui souligne d’autres évolutions : si le souhait d’être utile et d’agir pour les autres reste la motivation première du bénévolat (85 %), l’épanouissement personnel faiblit au fil des années. En 2024, les bénévoles sont plus souvent déçus par les effets limités des actions menées par leur association (27 % contre 23 % en 2022).
Toutefois, 45 % des bénévoles interrogés estiment que le bénévolat est une source de plaisir pour eux. Pour 38 %, c’est avant tout une source d’épanouissement personnel. Les bénévoles interrogés estiment également que l’engagement permet de développer des savoir-faire et de savoir-être : être à l’écoute et attentif aux autres (70 %), apprendre à mener des projets en équipe (52 %), renforcer des compétences (40 %). Pour environ un quart des bénévoles, leur engagement leur permet d’être plus créatifs, plus autonomes, plus à l’aise en public, plus aptes aussi à affronter des situations difficiles.
Théo Nepipvoda