Secteur médico-social, TZCLD... Les brèves ESS de la semaine
Faible attractivité du secteur médico-social, note d'étape du comité scientifique chargé d'évaluer le dispositif Territoires zéro chômeur de longue durée, des recommandations pour protéger les femmes sans domicile fixe... Découvrez l'actualité de l'ESS de la semaine.
- Une faible attractivité du secteur médico-social auprès des jeunes
Les jeunes de 16 à 25 ans évaluent favorablement le secteur sanitaire, social et médico-social, selon une étude publiée par Nexem, l'organisation professionnelle de ce secteur, le 9 octobre. Cependant, seuls 15 % d'entre eux envisagent d'y travailler. Parmi eux, 23 % font partie d’une famille dont un membre y travaille déjà. La charge émotionnelle, les horaires difficiles et les revenus faibles sont les principaux obstacles évoqués comme empêchant les jeunes de s’y projeter.
L’utilité sociale est un argument pour 20 % de ceux qui envisagent un métier dans le médico-social, alors que ce n'est le cas que pour 10 % de l'ensemble des jeunes. Alors que le salaire arrive en première position des critères de choix d’un métier pour l’ensemble des répondants (45 % des réponses), devant l’épanouissement professionnel (38 %), l’ordre est inversé pour ceux qui se voient exercer un métier dit « de solidarité » : 30 % d'entre eux mettent le salaire en premier critère de choix d'un métier, contre 46 % qui placent l’épanouissement en première position.
- Une note d’étape fait le point sur le dispositif Territoire zéro chômeur
Lancée en 2016, l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée doit faire l’objet d’une évaluation approfondie sur ses effets et son coût. Les travaux finaux du comité scientifique, présidé par l'économiste Yannick L’Horty, sont attendus pour l’été 2025, soit un an avant la fin de l'expérimentation. De premiers éléments de ces travaux ont été présentés dans une note d’étape.
Il en ressort que les territoires engagés dans l'expérimentation sont « hétérogènes mais moins favorisés » que la moyenne, selon Yannick L'Horty. Du côté des salariés embauchés en entreprise à but d’emploi (EBE), la moitié n’a jamais occupé d’emploi salarié dans les deux ans avant leur embauche. Plus d’un tiers de ces salariés touchait le revenu de solidarité active (RSA) ou l’allocation adulte handicapé (AAH) avant d’entrer en EBE, 27 % avaient perçu l’allocation de retour à l’emploi de France Travail au moins une fois dans les six mois et 14 % l’allocation de solidarité spécifique (ASS).
Par ailleurs, plus de 40 % des salariés en EBE ont 50 ans ou plus, contre 30 % de l’ensemble des salariés. 23 % ont un niveau inférieur au niveau CAP-BEP, contre 13 % de l’ensemble des salariés.
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- 22 recommandations pour protéger les femmes sans domicile fixe en France
22 recommandations pour mieux protéger les femmes sans abri en France figurent dans un rapport publié le 8 octobre par la délégation aux droits des femmes du Sénat. La délégation demande la création de 10 000 places d’hébergement supplémentaires « afin d’assurer une mise à l’abri immédiate et une prise en charge minimale d’un mois pour les femmes et les familles ». La délégation met aussi en avant la nécessité d’améliorer la qualité des 313 000 places existant déjà. La délégation réclame également l’instauration d’un « critère de priorité » destiné aux femmes seules et aux mères isolées.
Ce rapport est le fruit d’une audition de « plus d’une cinquantaine de personnes [...] : représentants de l’État, acteurs associatifs, collectivités territoriales, sociologues, travailleurs sociaux ou encore professionnels de santé » et de « visites de terrain à Paris, en Seine-Saint-Denis et à Marseille », réalisées entre décembre 2023 et septembre 2024.
Léanna Voegeli