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Par Carenews INFO - Publié le 30 mai 2023 - 12:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:19 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Les personnes sans-abri poussées à quitter Paris en raison des Jeux olympiques de 2024 ?

Des personnes sans-abri volontaires vont être orientées vers des sas d’accueil temporaires dans d’autres régions. Le ministre du Logement dément l’avoir décidé en raison des Jeux olympiques.

Crédits : iStock.
Crédits : iStock.

 

Les médias ont révélé la semaine dernière que le gouvernement veut transférer des sans-abris d’Île-de-France dans des centres d’accueil temporaires d’autres régions. Mi-mars, il a demandé à une dizaine de préfets de créer ces centres. 

Les dates de création et de fermeture des centres correspondent à celles de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Selon l'exécutif, il s'agit d'une simple concomitance. Les associations, elles, restent circonspectes. 

 

Un moyen de désengorger les structures franciliennes

 

Accusé de vouloir déplacer les sans-abris de la capitale dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques, le ministre du Logement Olivier Klein le dément jeudi 25 mai auprès de RMC. Il explique que les déplacements sont liés à la volonté de désengorger les lieux d’accueil d’Île-de-France. Le départ des personnes sera selon lui volontaire et permettra un suivi individualisé. Il ajoute que les centres fermeront fin 2024.

 

La députée MoDem Maud Gatel lui rappelait le 5 mai à l’Assemblée nationale qu’à « l’approche des Jeux olympiques et paralympiques, les propriétaires de près de 5 000 chambres d’hôtels de région parisienne dédiées spécifiquement à l’hébergement d’urgence se sont retirés des conventions les liant à l’État en raison des perspectives liées à la fréquentation des JO. » Le ministre reconnaissait alors que l’imminence de la Coupe du monde de rugby de 2023 et des Jeux olympiques « nous oblige à nous interroger et à anticiper la situation » en ouvrant « des lieux d’accueil en province pour les personnes en situation d’hébergement d’urgence. » Il ajoutait que « [son] ministère travaille, en lançant un appel à projets, à l’ouverture de nouvelles places dans la métropole parisienne » et que la baisse de la capacité hôtelière est plutôt estimée à « 3 000 ou 4 000 places. »

 

Des associations prudentes

 

Manuel Domergue, le directeur des études de la fondation Abbé Pierre, a appelé sur Franceinfo le gouvernement à rester « vigilant »  à ce que les personnes déplacées soient bien accompagnées. Il a regretté l’absence d’une « très grande transparence » et « une forme de précipitation » sur la « mise en œuvre concrète » du dispositif. 

 

L’association Aurore a déclaré « accepter le principe de la mise en place d’un hébergement sas en Ille-et-Vilaine » pour les personnes sans-abri. Un communiqué publié vendredi 26 mai précise que « l’association soutient en particulier de longue date la nécessité de rendre possible la mobilité des personnes et des familles sans domiciles et sans perspectives depuis l’Île-de-France vers la province. » Toutefois, elle conditionne ce soutien : «  En particulier, les orientations doivent être faites sur la base du volontariat, les départs préparés avec soin, et la continuité de l’hébergement à partir des sas doit être garantie, ce qui implique la création de places d’hébergement en nombre suffisant. » Elle conclut en précisant qu’elle « regrette que le secteur fonctionne trop souvent dans l’urgence » alors qu’il nécessite « une approche de long terme. »

 

Un problème déjà ancien

 

Les personnes sans-abri peuvent appeler le 115, un numéro dédié, afin d’être orientées vers une solution d’hébergement. En 2022 en Île-de-France, 47 % des personnes ayant appelé ce numéro ont été orientées vers un hôtel, selon un baromètre réalisé par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité en 2022. Les hôtels constituent une solution d’hébergement plus utilisée dans la région que sur l’ensemble du territoire. En effet, sur toute la France, 16 % des personnes ayant appelé le 115 en 2022 avaient été orientées vers un hôtel. 

 

Un rapport sénatorial de 2021 précisait également que « Le recours aux nuitées hôtelières connaît une hausse continue » depuis 2007, avec un fort accroissement en période de confinement.  « Alors que ce mode d'hébergement, qui ne permet pas un accompagnement satisfaisant, ne devrait être que très temporaire, de nombreuses personnes y sont hébergées pendant de longues durées », précise encore le rapport. Un plan logement quinquennal devrait être annoncé par le gouvernement cette année pour faciliter la lutte contre le sans-abrisme. 

 

La rédaction 

 

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