Record du nombre de ménages en attente d’un logement social
L’Union sociale pour l’habitat a donné le chiffre de 2,42 millions. Il s’agit du nombre de ménages en attente d’un logement social. Un record.
La situation est inédite. L’Union sociale pour l’habitat, organisation représentative du secteur HLM, a publié le 12 mai un rapport sur la situation complexe que connaît le logement social. 2,42 millions de ménages seraient en attente d’un logement social, soit le niveau le plus élevé jamais atteint. Ce nombre est en hausse de 7 % par rapport à 2021.
Parmi les ménages décomptés, on retrouve ceux déjà habitants dans le parc HLM et en attente d’une mutation. Ils sont 797 000 dans ce cas.
Des situations différentes selon les territoires
Le communiqué de presse présente des situations locales inquiétantes avec certains territoires particulièrement touchés comme l’Ile-de–France, le littoral atlantique, la côte méditerranéenne et le Genevois français.
Pour Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat :
Après des mois de déni gouvernemental, la crise du logement est aujourd’hui bien installée. Les premières victimes en sont les personnes aux ressources modestes aujourd’hui exclues ou mal traitées par le marché locatif privé ou intermédiaire. […] Il nous faut des actes qui ne se résument pas à des slogans comme « le choc de l’offre » ou « il faut une conférence des parties ». Je crois avoir participé, avec beaucoup d’autres acteurs, à un « CNR Logement ». On ne va pas renouveler l’exercice ad nauseam. »
Une baisse de la production de logements
Ce constat s’inscrit dans une crise du logement plus globale entraînée par une baisse de production de logements neufs à cause de la hausse des coûts de construction et des difficultés d’accès aux crédits.
En février, le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre avait pointé du doigt la baisse continue de la production de logements sociaux, qui est passée sous la barre des 100 000 en 2021 et 2022, loin de l’objectif de 250 000 en deux ans.
Quelles sont les causes de cette crise ?
Pourquoi si peu de logements sociaux sortent-ils de terre ? Tout d’abord, à cause de la hausse des coûts fonciers et de la construction notamment du taux de TVA sur la production neuve. Autre raison : les organismes HLM ont connu une réduction de leurs capacités financières. L’inflation et la hausse du taux d’intérêt du livret A augmentent le coût d’emprunt pour les constructeurs qui ont vu leur dette croître.
Parmi les mesures portées par l’Union sociale pour l’habitat : subventionner la construction de logements sociaux ou mettre en place des dispositifs fiscaux. Autre potentielle solution : mettre des moyens pour faire respecter l’obligation d’atteindre 20 % de HLM pour beaucoup de communes.
La rédaction
