Où en sont les entreprises en matière d’achats responsables ?
Le baromètre des achats responsables, publié tous les deux ans depuis 2007, évalue les pratiques d'achat responsable des entreprises à travers le monde. Cette année, EcoVadis et Accenture ont conjointement développé ce rapport.
Poussés par la montée des sujets de responsabilité sociétale des entreprises, les achats responsables entrent de plus en plus dans la réflexion des entreprises.
Une précédente étude menée par Accenture en partenariat avec le Pacte mondial des Nations Unies, mettait en lumière que plus de la moitié (54 %) des PDG cherchent à accroître la transparence de leur chaîne d'approvisionnement en ce qui concerne les impacts sociaux, tandis qu'un tiers des entreprises incitent leurs fournisseurs à adopter des pratiques responsables.
Cette année, le baromètre EcoVadis a interrogé près de 600 acheteurs et plus de 1 000 fournisseurs afin d'obtenir des informations sur l'état de l'approvisionnement durable et d'explorer ce que les « leaders de l'approvisionnement durable » (les 10 % des entreprises les plus performantes) font pour accélérer leur transformation.
La réalisation des objectifs de développement durable en tête des priorités
Depuis le dernier baromètre, un changement dans les principaux moteurs des achats durables évoqués par les entreprises est observé. Alors que la réduction des risques était la motivation première des achats responsables en 2021, les entreprises citent désormais majoritairement l’atteinte des objectifs de développement durable comme explication. Elles sont 71 % à placer cette nécessité d’atteinte dans ce qu’elles considèrent comme les trois premiers facteurs.
Si la conformité aux réglementations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans la chaîne d'approvisionnement externe demeure un facteur essentiel aux achats responsables, son importance a diminué. Ils sont 59 % en 2024 à citer ce facteur parmi les trois principaux, contre 68 % en 2021. Une baisse qui peut être attribuée à une intégration croissante de la conformité ESG dans les processus commerciaux et d'approvisionnement quotidiens des entreprises.
La réduction des risques reste une priorité pour beaucoup, bien que seulement 53 % des personnes interrogées l'aient identifiée comme l’un des trois principaux facteurs, contre 68 % en 2021.
Une visibilité insuffisante des risques et des performances ESG
L'étude révèle que l’un des principaux défis rencontrés concerne la capacité des acheteurs à avoir de la visibilité sur leur chaîne d’approvisionnement.
En effet, seules 50 % des entreprises estiment disposer d'une visibilité sur les pratiques de développement durable de la majorité de leurs fournisseurs directs. Cette visibilité existe pour seulement 20 % des répondants si l’on s’intéresse aux fournisseurs de niveau 2, c'est-à-dire les fournisseurs des fournisseurs, et 15 % pour ceux de niveau 3.
En outre, les pratiques de collaboration avec les fournisseurs sont trop limitées selon l’étude. Moins de 50 % des entreprises (excepté les plus avancées) intègrent les fournisseurs dans des évaluations ou des audits.
Cinq stratégies pour transformer les programmes d'achats responsables
Le baromètre examine en particulier les pratiques des 10 % des entreprises les plus performantes. Ce qui lui permet d’identifié cinq stratégies pour améliorer les programmes d'achats responsables. Parmi les pratiques évoquées, une implication accrue des fournisseurs pour favoriser l'adoption de pratiques responsables, l’intégration des données de durabilité des fournisseurs dans l'approche d'approvisionnement, l’accélération de la digitalisation des processus d'achat et l'utilisation des technologies ESG, une cartographie des fournisseurs pour une meilleure visibilité et l’implication des parties prenantes et des dirigeants dans l'utilisation des données d'achats.
Félicité Dussel 
