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Par Carenews INFO - Publié le 15 décembre 2021 - 15:12 - Mise à jour le 17 décembre 2021 - 10:17
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Social Louvre, la médiation pour tous

Ce mercredi 15 décembre signe l’ouverture du Studio, centre pédagogique au cœur du Louvre. L’occasion de se pencher sur l’offre éducative et sociale du premier musée de France et de ses nombreux mécènes. Bernard Hasquenoph propose une série de deux articles sur le sujet. Voici la première partie.

Le Studio, un nouveau lieu culturel pour tous au Louvre. Crédit : Bernard Hasquenoph
Le Studio, un nouveau lieu culturel pour tous au Louvre. Crédit : Bernard Hasquenoph

 

S’il y a un Louvre caché, c’est bien celui-là. Pas celui des réserves, ni des passages secrets, mais celui des actions éducatives et sociales du musée. Comme écrasées par la masse des visiteurs, par les expositions ultra médiatisées et les chantiers à polémique, elles se font discrètes, in situ et hors les murs, à destination des scolaires, des jeunes en insertion, des personnes en grande précarité, réfugiées, détenues, malades ou porteuses de handicaps… La plupart de ces publics, le musée national les accueille déjà gratuitement en visite individuelle. 

 

 C’est peut-être le premier niveau d’action sociale du Louvre », fait remarquer Matthieu Decraene, responsable du développement des publics et de l’éducation artistique et culturelle du musée. 

 

gratuité pour un public éloigné

Une gratuité étendue à leur venue en groupe depuis janvier 2019, avec ou sans guide-conférencier, doublé d’un atelier ou pas. Se familiariser au français en visitant le musée, appréhender son corps en observant les œuvres, créer son carnet de voyage au gré des salles, comprendre la fabrique d’un tableau, découvrir l’histoire de l’art à travers un conte… 

Le choix de thématique est large. Autant que les formations d’une demi-journée proposées aux encadrants, le Louvre étant organisme agréé depuis 2011 : pour construire une première visite, apprendre à prendre la parole devant les œuvres, s’initier à la notion de parcours multisensoriel, décrypter les représentations de genre... 

Sans oublier les temps forts dans l’année : Journées Santé-Bien-Être, Semaine de l'accessibilité, Semaine des réfugiés… Ainsi que les ressources en ligne et désormais les offres à distance, visioconférences ou parcours filmés en partenariat avec Artips. Le tout gratuitement donc, sans même frais de réservation. Une rareté même parmi les musées nationaux. Unique condition pour les responsables de groupe, souscrire à la nouvelle Carte Louvre Éducation et Formation (CLEF).

 

 Le Louvre est un des premiers musées en termes d’équipe consacrée à ces questions de démocratisation, dans la régularité et sur un nombre de publics très différents », détaille Matthieu Decraene. 

Dans son service, 13 personnes planchent au quotidien sur des territoires socio-professionnels qui ne cessent de s’agrandir : le monde de l’éducation qui déborde jusqu’au périscolaire avec les « vacances apprenantes » ; celui de la santé qui ne se limite plus au seul handicap, depuis que l’on sait que le musée peut faire du bien * ; le champ social également très vaste. 

 

Des projets d'éducation artistique

 

Studio au Louvre. Crédit : Musée du Louvre, Florence Brochoire

Cinq enseignants relais, détachés de l’Education nationale, viennent renforcer l’équipe un jour ou deux par semaine pour suivre les 6 000 élèves engagés dans des projets d’éducation artistique et culturel avec le musée. 

À cela s'ajoutent une dizaine de formateurs et autant de médiateurs pour des actions hors les murs, comme en prison ou à l’hôpital, indépendants ou employés par l’agence Point Parole, prestataire du musée. 

Enfin, plus discrètement, 25 bénévoles, formés par le Louvre pour guider deux fois l’an des bénéficiaires d’associations, seront bientôt mis à disposition par la fondation Art Explora créée par Frédéric Jousset, entrepreneur (propriétaire notamment de Point Parole et d’Artips), et mécène pour des actions en prison. Une générosité ambiguë en France où le bénévolat est plutôt perçu comme concurrentiel à l’emploi.

 

Un succès grandissant

Au final, cela donne une newsletter mensuelle dédiée envoyée à 700 000 destinataires, 20 000 contacts noués au fil du temps auprès de multiples organisations, plus de 500 000 scolaires en visite à l’année dont 40 000 étudiants en séjour linguistique via Education First (avant pandémie), 3 000 à 4 000 encadrants formés, près de 2 000 groupes du champ social et du handicap accueillis soit plusieurs groupes chaque jour, 20 000 bénéficiaires visés en 2021 pour des actions de médiation hors les murs. 

Une des expériences marquantes pour Matthieu Decraene aura été le dispositif « Le Louvre à jouer », jeu scénarisé se doublant ensuite d’une visite au musée : 

 

 Ce sont quelques caisses qui arrivent dans une école [ou un centre], une médiatrice qui se fait passer pour la directrice du Louvre. Son équipe n’étant pas là, les enfants montent avec elle une exposition sur la base de reproductions, de cimaises et d’outils pédagogiques. Ça permet vraiment de sensibiliser au musée. Quand j’ai assisté à l’expérience, j’en suis sorti extrêmement ému. Créer de l’engagement à 8 ans, c’est très fort. »  

 

* Le Louvre noue des partenariats avec l’AP-HP, l’ARS Ile-de-France et le GHU Paris psychiatrie et neurosciences.

 

Découvrez la deuxième partie de cette série sur Le Louvre : Social Louvre, des mécènes très fidèles

 

 

Bernard Hasquenoph

 

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