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Par Carenews INFO - Publié le 19 novembre 2024 - 17:14 - Mise à jour le 20 novembre 2024 - 09:48
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Solidarités nouvelles pour le logement Paris : une association engagée pour les conditions de travail de ses salariés

L’association Solidarités nouvelles pour le logement Paris appartient à une fédération d’associations agissant pour l’accès au logement et la lutte contre le mal logement. Elle travaille aussi à l’amélioration du cadre de travail de ses 20 salariés. Retour sur quelques bonnes pratiques.

Une fête de SNL, réunissant locataires, bénévoles et salariés en 2023. Crédits : Frédéric Gaumer.
Une fête de SNL, réunissant locataires, bénévoles et salariés en 2023. Crédits : Frédéric Gaumer.

 

« En tant qu’acteur associatif engagé sur les questions sociales, la responsabilité sociétale est permanente dans notre travail », affirme Juliette Poirson, la déléguée générale de Solidarités nouvelles pour le logement Paris. Cette association appartient à une fédération regroupant sept organisations, agissant toutes en Île-de-France. Leur mission : transformer des logements en logements « très sociaux » ou les construire, les louer à des personnes en difficulté puis accompagner les ménages logés grâce à l’action de bénévoles et de travailleurs sociaux.  

Chez SNL Paris, « une attention à toujours été portée aux conditions de travail, à l’engagement social - qui est vraiment l’objet de notre association - et à l’engagement environnemental », assure Juliette Poirson. « La gouvernance [composée du conseil d’administration et du bureau] se saisit de façon transversale de ces sujets », détaille-t-elle. 

 


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« Une certaine sobriété » 

 

Sur le plan environnemental, la lutte contre le mal logement a conduit l’association à s’emparer de la question de la précarité énergétique, « à une période où la question était moins sur le devant de la scène dans le débat public », explique la déléguée générale de SNL Paris. Depuis une quinzaine d'années, l’association a recours au dispositif de bail à réhabilitation. Concrètement, elle rénove des logements et obtient en retour une mise à disposition pendant douze ans au minimum, afin de pouvoir les louer à des personnes précaires. 

Outre cette action, les engagements écologiques de l’association restent limités. « Nous n’avons pas d’axe de travail marqué autour de ces questions », assume Juliette Poirson. SNL Paris a un accord sur les mobilités douces, mais l’association étant basée dans la capitale, la vingtaine de salariés se déplace déjà en transports en commun. Sur les autres sujets, « nous sommes déjà dans une certaine sobriété », déclare Juliette Poirson. Elle précise que l’association est attentive au matériel informatique lors des renouvellements du parc et à la consommation énergétique.  

 

Un accord sur le télétravail  

 

En revanche, les actions d’engagement social ont été renforcées à la suite de l’épidémie de Covid-19. La moitié de l’équipe de SNL Paris se compose de travailleurs sociaux : le télétravail était très peu répandu dans leur profession jusqu’alors. Des phases expérimentales ont été mises en œuvre, puis ont abouti à l’établissement d’un cadre en 2023. Tous les salariés disposent d’un jour par semaine, le lundi ou le vendredi, et de jours exceptionnels dans des cas particuliers, liés à des situations personnelles ou aux transports par exemple. 

Un bilan de la mise en œuvre du travail à distance a été réalisé en concertation avec le comité social et économique (CSE) cette année. « Cela a été très riche », souligne Juliette Poirson.  

Le télétravail semble renforcer la cohésion d’équipe, avec de « nouvelles dynamiques de travail favorables aux échanges entre pôles », note la déléguée générale de SNL Paris. Il n’a pas eu d’impact sur la productivité, la prise de rendez-vous ou le travail administratif. En revanche, il a réduit nettement la fatigue des équipes : « cela est un élément très positif », poursuit Juliette Poirson.  

 

Six jours de congé supplémentaire 

 

Les salariés employés 35 heures par semaine peuvent par ailleurs gérer leurs horaires de travail de façon relativement souple, en dehors de créneaux de présence obligatoires entre dix heures et seize heures.  

Les équipes bénéficient aussi de six jours de congés supplémentaires par rapport au minimum légal. En 2023, l’accord sur ce sujet a été mis en œuvre grâce à des « allers-retours » entre le CSE, l’équipe des salariés cadres de l’association, son bureau et son conseil d’administration.  

 

Des groupes d’analyses de pratique 

 

Ces évolutions peuvent permettre d’augmenter l’attractivité des postes, dans un secteur marqué par de fort taux de turnover et des difficultés de recrutement. Mais elles ne résolvent pas l'intégralité du problème, celui-ci étant en partie « structurel et lié au marché du travail, pas aux conditions de travail », selon Juliette Poirson.   Autre initiative positive : il y a un an, les groupes d’analyses de pratique, communs dans le travail social, ont été généralisés à toutes les équipes. Ainsi, les salariés peuvent échanger sur des situations professionnelles auxquelles ils souhaitent réfléchir, notamment s’ils ont rencontré des difficultés, afin d’élaborer des solutions collectivement. « C’est une richesse », observe Juliette Poirson, qui a eu des retours positifs sur cette action. 

 

Difficulté à faire évoluer les rémunérations  

 

D’autres sujets font l’objet de réflexions, notamment la mise en place de grilles de rémunération précises, fréquentes dans beaucoup de conventions collectives dans le secteur du travail social. L’association envisage aussi d’accompagner ses salariés dans l’accès au logement ou dans leur rôle d’aidant familiaux. Une démarche facilitée par la petite taille de la structure. « Cela permet d’avoir une certaine souplesse et de pouvoir se saisir de sujets qui remontent des salariés de façon plus informelle que dans un cadre où les circuits de décision sont un peu plus complexes », estime Juliette Poirson.  

Elle aimerait aussi pouvoir améliorer les niveaux de salaires des personnes employées. Avec un frein majeur. « Nous restons malgré tout dans un cadre associatif. Nous avons des donateurs et des subventions publiques, mais celles-ci n’augmentent pas. Nos modèles sont relativement fragiles et fragilisés, et cette fragilisation n’a pas l’air de s’arrêter. C’est un point d’inquiétude », remarque Juliette Poirson.  

 

 

Célia Szymczak 

 

Cet article a été réalisé dans le cadre de la publication du Baromètre de l’engagement par l’Union des employeurs de l’ESS (Udes).   

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