Un podcast sur le grand âge, une appli pour les patients souffrant d'hydrocéphalie... Les brèves ESS de la semaine

• Réaction de Fair à une ouverture possible du Livret de développement durable et solidaire aux industries de la défense

L'association Fair, qui agit pour une finance à impact social, dénonce une nouvelle tentative pour permettre au Livret de développement durable et solidaire (LDDS) de financer l'industrie de la défense. Cela avait déjà été le cas en novembre dernier, par un amendement au projet de loi de finances (PLF) déposé par le gouvernement, qui avait finalement été censuré par le Conseil constitutionnel. À nouveau, deux propositions de loi ont été déposées au Parlement - l'une au Sénat, l'autre à l'Assemblée Nationale -, visant à flécher une partie de l’épargne des Français déposée sur les LDDS vers les entreprises du secteur de la défense. 

Fair rappelle que le LDDS est un produit d’épargne réglementée, qui sert au financement des entreprises œuvrant pour le climat, des entreprises solidaires, ainsi que des petites et moyennes entreprises. C'est un produit d'épargne particulièrement populaire, puisqu'on comptait 24,8 millions de LDDS en 2022.

Deux problèmes majeurs se présentent, commente Fair : « d’une part, l’incohérence de financer la défense avec un livret durable et solidaire ; d’autre part, la confusion instaurée auprès de l’épargnant qui souhaite avoir accès à des supports simples et clairs. Alors que les initiatives se multiplient pour assurer la transparence de la finance et pour lutter contre le greenwashing, cette mesure semble sortir d’un autre temps. Si la défense doit être financée, cela ne peut pas être par le biais du livret de développement durable et solidaire. »

• Un podcast de Partage et Vie consacré au grand âge 

La Fondation Partage et Vie, qui gère 127 établissements médico-sociaux et sanitaires, lance, avec Les Nouvelles voix, un podcast consacré au grand âge. L'objectif : donner la parole à des résidents des établissements de la fondation, pour désinvisibiliser le grand âge. La fondation cite le philosophe Roger-Pol Droit : « Notre époque a mis à l’écart toute la réalité des vieillissements. On oublie l’immense richesse de vie des personnes âgées, leur sens de l’humour, le caractère surprenant que peuvent prendre leurs points de vue. »

Dans le premier épisode de ce podcast, ce sont cinq résidents des Quatre Saisons, au Plessis-Robinson, qui témoignent, autour du thème de l'éducation. Lucie Loiseau, psychologue de l’établissement, qui a coanimé le podcast avec David Gordon, revient sur cette expérience : « Il est important d’offrir aux résidents des espaces et des temps de paroles pour exprimer leurs opinions ou raconter leurs souvenirs. C’est bénéfique en termes d’estime de soi, de création de liens sociaux et de préservation du sentiment d’identité. Ce projet de podcast a donné une nouvelle dimension au groupe de parole auquel ils ont l’habitude de participer, en portant plus haut et plus loin leur propos. Quand je leur ai fait écouter l’enregistrement final, je les ai sentis très fiers du résultat, qu’ils ont jugé très fidèle à ce qu’ils sont. Une belle expérience. »

• Deuxième édition du Podcasthon du 25 au 31 mars 

La 2ᵉ édition du Podcasthon se déroulera du 25 au 31 mars. Plus de 450 podcasteurs francophones, venus de France, de Belgique, de Suisse ou du Québec, seront mobilisés pour enregistrer un épisode spécial visant à mettre en avant une association caritative et lui permettre de collecter des dons. La première édition de cet événement, en 2023, avait réuni 300 podcasts, mettant en avant plus de 270 associations en France. Elle avait permis de collecter 250 000 euros de dons. 

« L’objectif est d’inonder les ondes de contenus positifs et inspirants, mettant en avant la diversité du monde associatif grâce au talent de centaines de podcasteurs et podcasteuse, explique Jérémie Mani, co-fondateur d'Altruwe et du Podcasthon. Et on espère aussi que les dons seront massivement au RDV ! » La liste des podcasteurs impliqués est accessible sur www.podcasthon.org.

• Tête en l'air lance une application gratuite pour faciliter le quotidien des patients souffrant d’hydrocéphalie

L'association Tête en l'air lance une application gratuite, HydroApp, destinée à faciliter le quotidien des personnes souffrant d'hydrocéphalie. Cette pathologie neurochirurgicale, qui touche environ 830 nouvelles personnes en France par an, résulte d’une accumulation anormale du liquide cérébro-spinal, qui a pour conséquence de comprimer le cerveau et la moëlle épinière. Le traitement est généralement une intervention neurochirurgicale rapide. L’hydrocéphalie nécessite ensuite un suivi médical à vie. Les patients doivent donc porter une attention particulière au suivi de leur état de santé et bien maîtriser leur quotidien pour éviter des complications qui peuvent être graves. 

Pour faire face à cette situation, permettre un meilleur suivi des patients, améliorer la coordination entre les soins et rassembler toutes les données d'examen, Tête en l’air propose donc une application mobile gratuite, destinée aux patients, mais aussi à leur famille pour les enfants et jeunes adultes, disponible en français ou en anglais sur les plateformes iOS et Android.  

Camille Dorival