Autorité des marchés financiers, Impact France, énergies fossiles... Les brèves RSE de la semaine
Des visites mystères de l’Autorité des marchés financiers, un communiqué d’Impact France contre l’extrême droite, l’abandon des publicités pour les énergies fossiles demandé par l’ONU, l’inquiétude du secteur des énergies renouvelables... Découvrez l’actualité RSE de la semaine.
- Les conseillers bancaires interrogent trop peu les clients sur leur préférence en matière de durabilité, selon l’Autorité des marchés financiers
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a réalisé 182 visites mystères, entre septembre 2023 et mars 2024, dans 12 grandes banques. Son objectif : mieux connaître la manière dont les conseillers recueillent les préférences des clients en matière de durabilité.
Une « majorité de conseillers bancaires [sont] encore peu à l’aise » avec cette question, conclut l’autorité publique indépendante. Les préférences ne sont pas suffisamment recueillies, ni expliquées. Le produit correspondait aux préférences des clients dans 40 % des cas. Les visiteurs ont estimé que les conseillers rencontrés manquaient de clarté et de pédagogie lors d’un entretien sur deux. Dans deux cas sur trois, ils ont jugé que les conseillers ne connaissaient pas suffisamment le thème de la finance durable. « Il est de la responsabilité des établissements bancaires de veiller à la bonne compréhension de ces sujets par les conseillers », affirme l’AMF.
- Le mouvement Impact France s’inquiète d’une éventuelle victoire de l’extrême droite aux élections législatives
« Une victoire de l'extrême droite signifierait le déclin économique de la France », s’alarme le Mouvement Impact France dans un communiqué de presse publié mercredi 12 juin.
À l’approche des élections législatives anticipées le 30 juin pour le 1er tour et 7 juillet pour le second tour, l’association de représentation de certains acteurs de l’économie sociale et solidaire et des entreprises engagées en France « appelle le monde économique à se mobiliser et à agir durablement sur les racines de ce vote, en contribuant à une société plus juste, plus solidaire et plus durable ».
Pour Impact France, des politiques menées par le Rassemblement national (RN), dont le nom n’est pas cité par le mouvement mais qui est arrivé en tête aux élections européennes, « ne pourront produire qu’une dégradation de la situation économique et de l’emploi, une mise à l’arrêt de la transition écologique au moment où le reste du monde accélère, une conflictualité et une précarisation exacerbée au sein de la population ».
La prise de position du mouvement a entrainé la démission du conseil d’administration de Philippe Zaouti, directeur général de Mireva, une société de gestion d’actifs à impact social et environnemental. Il reproche à la direction d'avoir pris une « position exclusivement anti-RN », sans condamner dans le même temps La France insoumise, comme l’a fait le Medef.
- Le secrétaire général de l’ONU appelle à interdire la publicité pour les énergies fossiles
Lors d’un discours à New York pour la journée mondiale de l’environnement le mercredi 5 juin, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) Antonio Guterres a appelé les États à interdire les publicités pour les entreprises des énergies fossiles, à l’image des interdictions pour d’autres « produits néfastes pour la santé humaine, comme le tabac ».
« C’est un moment critique pour le climat », a-t-il affirmé, alors que mai 2024 a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré dans l'histoire, sur terre et sur mer, devenant ainsi le douzième mois d’affilé à battre son propre record.
Le secrétaire de l’ONU a regretté que la crise climatique ne soit plus au centre de l’attention. « Nous ne pouvons pas laisser les conflits horribles nous distraire de la menace existentielle pour l’humanité, le changement climatique », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger ».
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- La dissolution de l’Assemblée nationale provoque l’inquiétude du secteur des énergies renouvelables
L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale a fait rejaillir l’inquiétude au sein de la filière des énergies renouvelables qui attend la feuille de route avec des objectifs de développement chiffrés à horizon 2035, promise par le gouvernement.
« Le gouvernement tergiverse depuis des mois sur cette programmation, qui aurait dû être annoncée cette semaine et mise en concertation fin juin. Vraisemblablement elle ne pourra pas être adoptée avant les législatives », a déploré le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jules Nyssen.
Le secteur s’inquiète que le prochain gouvernement rebatte les cartes dans le domaine de l’énergie et abandonne notamment le « méga-appel d'offres » attendu dans l’éolien en mer ou encore le soutien aux gaz renouvelables. « Nous sommes dans une instabilité complète, alors qu'on a besoin de sécurité juridique et de visibilité. Nous allons en payer cher le prix », juge Jules Nyssen, reprochant au gouvernement d’avoir fait trainer le sujet de la feuille de route, alors que le Rassemblement national arrivé en tête des élections européennes s’est plusieurs fois prononcé contre le développement des énergies renouvelables.
Un flou est également présent pour le secteur de l’hydrogène vert, destiné à décarboner l’industrie lourde. De son côté le ministère de l'Énergie a indiqué qu'une concertation du public en ligne se tiendra bien « en juillet afin de permettre au plus grand nombre d'y participer ».
Célia Szymczak et Élisabeth Crépin-Leblond