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Par Carenews INFO - Publié le 25 mai 2023 - 11:30 - Mise à jour le 31 mai 2023 - 09:58
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Mouvement Impact France renouvelle sa gouvernance pour « faire de la France la première économie à impact »

Annoncée depuis des semaines, maintes fois commentée dans la presse et les réseaux sociaux, l’assemblée générale du Mouvement Impact France (MIF) se tenait ce mercredi 24 mai. À la clé : le renouvellement de sa gouvernance. Détails.

Mouvement Impact France veut devenir une organisation patronale de l'impact. Crédit : iStock
Mouvement Impact France veut devenir une organisation patronale de l'impact. Crédit : iStock

 

Une élection sur fond de rebondissements

 

Sans surprise, le duo composé de Julia Faure et Pascal Demurger a été élu à la tête d'Impact France, pour les trois prochaines années, nous informe le communiqué du MIF. De concert, un nouveau conseil d'administration est entériné où se côtoieront désormais des entreprises à impact social et environnemental (1082, Fleurs D’Ici, Konexio, Banlieues santé, etc.) et de grandes entreprises dites « en transition » ou à mission dont L’Occitane, SNCF, Doctolib, etc. 

 

Finalement, l’entreprise KPMG, une des «  Big Four », initialement candidate, a dû renoncer à rejoindre l’aventure de l’association Impact France, relate nos confrères de La Lettre A en précisant que « L’appartenance de KPMG à un CA d’un mouvement d’entreprises pouvait être en contradiction avec ses obligations (...) d’indépendance à l’égard de clients au sein de cette instance ». 

Autre revirement, ESS France a décidé d’officialiser son soutien au MIF dans une prise de parole commune publiée lundi 22 mai dans La Tribune. Jérôme Saddier nous avait précisé, au moment de l'annonce des candidats et la semaine dernière dans un entretien, attendre « des clarifications pour savoir si le projet est compatible avec le fait que le MIF soit adhérent d’ESS France ». Il était notamment question de savoir si les sociétés commerciales les constituant étaient « juridiquement, au titre de l’article 1 de la loi 2014, rattachées à l’ESS ». 

 

Impact France, fer de lance de l'économie à impact

 

L’ambition du MIF avec cette nouvelle gouvernance est claire : « Faire de la France la première économie à impact positif » peut-on lire dans leur communiqué. Impact France continue ainsi sa mue et s’engage à devenir « une nouvelle voix patronale » selon les mots du nouveau président Pascal Demurger, voire « la CFDT du patronat » appuie Jean Moreau, ex-président, sur son compte Twitter. La co-présidente et entrepreneuse Julia Faure a quant à elle déclaré vouloir « changer les règles du jeu, pour que faire bien ne soit plus le choix d’une minorité, mais la norme de toutes les entreprises. »

Le projet défendu par les nouveaux co-présidents d’Impact France est donc colossal : « rassembler toutes les entreprises qui sont prêtes à se transformer (...), accompagner et développer les entreprises à impact pour peser pour des décisions publiques en faveur d’une économie à impact positif. »

L’ex-président du MIF, Jean Moreau l’a rappelé dans un entretien paru dans le Vert Média « Si on n’a que les pionniers, ça ne marchera pas. Maintenant, il faut viser 25, voire 30 % du PIB, voire devenir un mouvement dominant. »

 

Sauf que pour certains entrepreneurs, adhérents de la première heure, à le tête de petites entreprises, cette nouvelle orientation ne les convainc pas vraiment. Mathieu Castaings, président de Finacoop, a rejoint le mouvement en 2016 « pour proposer une biodiversité des formes juridiques pour avoir une ESS mieux-disante loin de celle récupérée par les grandes coopératives bancaires ou mutuelles. »

Il milite pour améliorer le cadre de l’entrepreneuriat de l’ESS. « Dix ans après la loi Hamon, on a la possibilité de proposer des améliorations, un cadre plus exigeant et inclusif avec les nouvelles formes d’entreprendre. J’ai le sentiment aujourd’hui d’être privé de cette capacité. C’est ESS France alliée à la RSE qui vient de récupérer le mouvement donc on va rester sur le même cadre légal de l’ESS, a minima. C’est très regrettable d’un point de vue transformatif. »     

rupture avec les entrepreneurs sociaux « pionniers »

 

Cette parenthèse électorale aura eu le mérite de clarifier la position des différents mouvements et instances entre ce qu'est l’économie sociale et solidaire et l’économie de l’impact. 

Les anciens fondateurs et présidents du Mouves (devenu MIF en 2020) ont marqué haut et fort leur rupture avec le projet actuel du MIF, en créant un nouveau Collectif des Entrepreneurs Sociaux qui entend porter une vision plus exigeante de l’économie sociale et solidaire, et réformiste de la loi de 2014.

Jonathan Jérémiasz, le porte-parole de ce collectif n’a cessé de revendiquer une ligne claire de l’ESS sur ses enjeux de justice sociale en termes de rémunération des dirigeants des entreprises de l’ESS et l’obligation, pour les entreprises, de se fixer des objectifs sociaux et environnementaux. Il considère que « La stratégie d’ouverture non maîtrisée, faible sur les fondamentaux que nous avons dénoncée (...) devient (...) non plus une dérive et un risque, mais un projet assumé », a-t-il annoncé sur son compte Linkedin.  

Après des semaines de débats internes à l’écosystème de l’ESS, une nouvelle séquence s’ouvre dans le cadre de l’évaluation de loi de l’ESS dont les travaux parlementaires débuteront à la rentrée. Un dernier Conseil supérieur de l’ESS en juin viendra clore ses travaux. Y aura-t-il consensus ? À l’aube de fêter les dix ans de la loi en 2024, l’ESS n’aura jamais suscité autant d’attentions et de débats. 

 

Christina Diego 

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