BNP Paribas ne financera plus de nouveaux projets gaziers et pétroliers
Dans un communiqué, la banque précise ses ambitions en matière de transition énergétique, notamment concernant les projets gaziers et pétroliers.
La première banque de France est régulièrement critiquée, notamment par les ONG, pour son financement massif de l’industrie des énergies fossiles.
Mais BNP Paribas vient de mettre à jour sa politique climatique et annonce dans un communiqué que la banque « n’accorde plus de financements dédiés au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers, quelles que soient les modalités de financement. »
Le financement indirect se poursuit
En revanche, la banque peut toujours financer des entreprises développant de nouveaux champs si l’argent n’est pas directement affecté au projet pétrolier ou gazier.
Par exemple, BNP Paribas ne finance pas directement le mégaprojet Tilenga/EACOP de TotalEnergies qui prévoit des forages de pétrole en Ouganda. Le groupe demeure cependant le deuxième financeur du groupe pétrolier.
Pas de nouveaux financements directs de projets pétroliers
Concernant le pétrole, il s'agit de l'officialisation d'une pratique déjà en vigueur depuis plusieurs années. En janvier, le groupe avait affirmé ne pas avoir effectué de financements directement de nouveaux projets pétroliers depuis 2016.
La banque annonce aussi « l'arrêt programmé » des financements aux acteurs spécialisés dans l'exploration-production de pétrole qui n'engageraient pas une transition. Elle informe également « la réduction de la part des crédits généralistes attribuable à l'exploration-production pétrolière ».
Quels sont les objectifs de BNP Paribas ?
La banque espère ainsi pouvoir atteindre ses objectifs fixés en janvier : une réduction des financements à l’exploration-production pétrolière de 80 % d’ici 2030 et gazière de plus de 30 % à l'horizon 2030 par rapport à fin septembre 2022.
Quelles réactions des associations ? Pour Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance :
Nous saluons les précisions apportées par BNP Paribas sur la manière dont elle entend tenir les objectifs annoncés en janvier. Mais précision et ambition sont deux choses différentes et ces nouvelles annonces ne suffisent pas à annuler le verdict rendu en janvier : BNP Paribas continuera de soutenir les plans d’expansion, en particulier dans le gaz, de ses principaux clients, les majors européennes et les autres entreprises dites intégrées, alors même qu’elles sont loin d’afficher des stratégies compatibles avec l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. (6)
En février, BNP Paribas a été assignée en justice par trois associations, Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et Oxfam France, au titre de la loi sur le devoir de vigilance. Elles leur reprochent le soutien, même indirect, à des entreprises productrices d’énergies fossiles.
La rédaction
