Aller au contenu principal
Par Carenews PRO - Publié le 13 février 2024 - 12:14 - Mise à jour le 13 février 2024 - 12:14 - Ecrit par : Camille Dorival
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Éducation populaire : une situation financière tendue

Seuls 26 % des employeurs de l'éducation populaire sont optimistes pour l'avenir de leur structure, selon le dernier baromètre Hexopée - Recherches et solidarités. En cause : des financements publics en baisse, associés à une forte inflation et une hausse de la demande sociale.

Baromètre de l'éducation populaire 2023. Crédit : Carenews.
Baromètre de l'éducation populaire 2023. Crédit : Carenews.

 

Une situation financière difficile, aggravée par l’inflation, et non compensée par le soutien des pouvoirs publics : c’est ce qui ressort de la 4e édition du baromètre annuel sur l’activité et la situation économique et budgétaire des structures employeuses de l’éducation populaire, publiée par le syndicat d’employeurs Hexopée en partenariat avec Recherches et solidarités. 

984 structures ont répondu à ce baromètre, issues de plusieurs branches d’activités : animation, habitat et logement accompagné, sport, tourisme social et familial ou organismes de formation.

 

Baromètre de l'éducation populaire 2023. Crédit : Camille Dorival, Carenews.

 

Des financements publics en baisse 

 

Côté financements publics, d’abord, 29 % des structures indiquent qu’ils se sont réduits. 21 % indiquent par ailleurs que le total de leurs ressources de 2023 a été nettement inférieur à ce qu’elles avaient prévu dans leur budget. Mais surtout, il semble que ce soient les dépenses qui aient explosé : ainsi 30 % des structures d’éducation populaire estiment que leurs dépenses ont été bien supérieures à ce qui avait été prévu, notamment en ce qui concerne l'énergie et les coûts de personnel.

Au total, un peu plus de la moitié prévoient un résultat à l’équilibre ou excédentaire, tandis que 14 % anticipent un déficit qui pourrait dépasser 10 % du budget.

La trésorerie de ces structures est souvent fragile : 26 % d’entre elles déclarent que celle-ci couvre moins de trois mois d’exploitation, et 44 % entre trois et six mois.

39 % d’entre elles ont également dû reporter des investissements prévus en 2023. Pour 13 % des structures, il s’agissait d’investissement essentiels pour l’avenir de la structure.

 


A lire aussi : Centres sociaux et MJC tirent la sonnette d'alarme 


 

L'impact de l'inflation 

 

Par ailleurs, 77 % des structures indiquent que l’inflation a eu un impact sur leur activité (23 % « de façon significative » et 54 % « plutôt »). Pour faire face à cette situation, 57 % des structures ont décidé ou prévoient une hausse des tarifs des activités, 45 % le développement de nouvelles activités et 44 % la renégociation des subventions ou des conventions pluriannuelles d’objectifs et de moyens.

75 % des structures estiment que les financeurs publics sont assez (46 %) ou totalement indifférents (29 %) à leur situation (inflation, hausse des rémunérations, fin des aides Covid…).

Au total, seuls 26 % des employeurs de l’éducation populaire se disent optimistes pour l’avenir de leur structure, contre 31 % en 2022. À l’opposé, 18 % reconnaissent de graves préoccupations qui risquent de les obliger à revoir leurs ambitions, 8 % estiment qu’ils auront des choix difficiles à faire pour assurer la survie de leur structure et 3 % n’excluent pas un risque de dépôt de bilan à court ou moyen terme.

Les résultats de ce baromètre confirment donc les alertes lancées par le secteur depuis plusieurs années. Comme l'exprime David Cluzeau, délégué général d'Hexopée, « ce baromètre est une démonstration angoissante d’une réalité sur laquelle nous ne cessons d’alerter depuis maintenant deux ans : l’indifférence des pouvoirs publics aux difficultés financières d’un champ économique qui regroupe près de 200 000 salariés et qui participe à ressouder la cohésion de la société. Cela conduit les gouvernances de nos entreprises non lucratives à envisager soit une répercussion de l’inflation sur les bénéficiaires de nos activités – à laquelle nous nous refusions jusqu’ici pour respecter notre objet d'intérêt général –, soit à prendre des mesures difficiles en matière d’emploi pour assurer la pérennité des structures et sauvegarder un maximum des postes. Nous réitérons ainsi nos demandes urgentes d’une prise de responsabilité des financeurs publics, indissociables du modèle économique de nos structures non lucratives et d’intérêt général. »

 

Camille Dorival 

 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer