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Par Carenews PRO - Publié le 26 juin 2023 - 10:00 - Mise à jour le 26 juin 2023 - 10:00
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Le Charities Resilience Index, un outil qui évalue la résistance des associations face à l’inflation

Prix qui flambent, dons qui se tassent, besoins qui explosent… La vague d’inflation qui frappe le monde entier n’épargne pas les associations. Si le Mouvement Associatif a déjà produit une étude sur les impacts de l’inflation sur les associations françaises, c’est aussi le cas de la Charities Aid Foundation au Royaume-Uni.

Le poids de la crise sur les associations au Royaume-Uni. Crédit : iStock
Le poids de la crise sur les associations au Royaume-Uni. Crédit : iStock

 

Dans son étude sur la manière dont l’inflation impacte les associations britanniques, la Charities Aid Foundation utilise le Charities Resilience Index pour mesurer la capacité des associations caritatives à faire face à la crise. Cette étude a été réalisée entre octobre 2022 et janvier 2023, sur un échantillon de 1 323 associations de toutes tailles, couvrant un large éventail de causes. 

 

L’index se base sur trois dimensions clés : 

  • les revenus de l’association, 
  • la demande, 
  • les coûts de fonctionnement et de personnel. 

 

C’est la stabilité actuelle et future (sur douze mois) de ces trois dimensions qui va démontrer si une association est capable ou non de faire face à une crise comme l’inflation. Les associations se placent sur une échelle allant de 0 (“pas confiant du tout”) à 10 (“extrêmement confiant”) pour chacun des éléments et la moyenne est exprimée en pourcentage. Les scores dépassant 80 % indiquent la capacité des associations à surmonter la crise, tandis que les scores entre 40 % et 80 % attestent d’une certaine vulnérabilité. Les scores en-dessous de 40 % signifient que ces associations sont vraisemblablement en danger. 

En janvier 2023, l’index des associations britanniques indique un score général de 67 %, en nette amélioration comparé à décembre 2022 (62 %). Toujours en janvier 2023, environ la moitié des organisations interrogées sont très confiantes quant à leur capacité de couvrir leurs frais généraux actuels (50 %), de répondre à la demande actuelle (54 %) et de répondre à la demande sur 12 mois (49 %). Toutefois, seulement une organisation sur trois s'est déclarée très confiante à propos de la pérennité de son financement (31 %) ou de sa capacité à maintenir ses effectifs au cours de l'année à venir (36 %). Une proportion similaire (37 %) a déclaré avoir un plan pour garantir ses revenus au cours des 12 prochains mois.

 

L’impact de l’inflation sur les associations 

 

Après une période de perturbations économiques et sociales dues à la pandémie, c’est la crise de l’inflation qui vient mettre les associations à rude épreuve. En règle générale, plus de la moitié des associations britanniques interrogées ont reporté qu’elles étaient “très inquiètes” ou “plutôt inquiètes” pour leur futur.

Près de quatre associations sur cinq sont d’accord pour dire que les personnes dans leurs communautés ont de fortes chances d’être gravement impactées par l’augmentation du coût de la vie. Aussi, plus de la moitié ont reporté que la crise a des conséquences négatives sur le moral et le dynamisme des membres de leur personnel (bénévoles ou salariés). 

 

Cette étude se base uniquement sur des associations britanniques, dans un contexte local très particulier (effets du Brexit…), les résultats qui en ressortent peuvent s’appliquer ailleurs. L’inflation touche tout type d’association, partout dans le monde et les effets sont multiples. Pour beaucoup, “there is nothing left to cut” [il n’y a plus rien à réduire]. 

Dans ce cadre, la baisse des dons et de leur valeur relative sont des  conséquences directes de l'inflation. Les associations caritatives sont obligées d'utiliser leurs réserves pour couvrir les salaires ou leurs frais généraux. Par exemple, les organisations à vocation artistique ou culturelle puisent déjà dans leurs réserves depuis le début de la pandémie. L'augmentation des coûts et un public qui n’est pas aussi généreux que par le passé constituent un risque majeur pour les associations. 

 

Les financeurs et l’inflation : quelle attitude adopter  ? 

 

Dans ce contexte, les associations ne sont pas les seules garantes de leur pérennité. L’article de Mark Greer met en avant cinq points d’action pour les financeurs : 

 

  • Donner la priorité à des financements non-fléchés : les associations sont les mieux placées pour décider de l’affectation de leurs fonds. Des dons non-fléchés permettent aux associations de répartir les fonds là où ils sont le plus nécessaires et de s’accorder le temps d’identifier les domaines dans lesquels elles doivent renforcer leurs opérations. 
  • Aider les associations à prévoir le futur : beaucoup d’associations ne pensent pas pouvoir continuer leurs activités d’un mois à l’autre. Les financeurs doivent donc envisager un financement pluriannuel qui aiderait les associations à reprendre confiance en leur futur. Ce type de financement permet aussi de renforcer la relation entre les financeurs et les communautés visées.  
  • Prendre en considération les effets de l’inflation : les associations ne peuvent pas répercuter l’augmentation de leurs coûts sur des clients. Un grand nombre d’entre elles puisent dans leurs réserves ou réduisent leurs prestations. Cependant, très peu d’associations comptent demander de l’aide à leurs financeurs pour alléger ces coûts. Les financeurs peuvent envisager d’augmenter leurs dons pour permettre aux organisations de faire face à ces pressions récentes. 
  • Cibler les besoins et les domaines d’intervention prioritaires : les associations les plus touchées sont celles qui offrent des services de soins et de soutien. Il peut être intéressant pour les financeurs de réévaluer leur stratégie de don afin de s’assurer que les fonds aillent là où ils sont le plus nécessaires. 
  • Être flexible en tant que financeur : pour survivre et prospérer, les associations ont besoin d'un soutien financier accru. Ce soutien peut prendre la forme de financements abordables et flexibles afin d’aider les organisations à poursuivre leurs activités, à se stabiliser et à planifier leur croissance future.

 

Autant de solutions qui peuvent s’appliquer au contexte français, où les associations souffrent elles aussi des effets conjugués de l’inflation et du tassement des dons.

 

 

William Renaut

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