Orly, Nodu, Autorité de la concurrence… Les brèves RSE de la semaine
Ambition d’Orly de devenir un « aéroport vert », abandon du Nodu, notation de produits en matière environnementale, dénonciation des politiques d’engagement et de vote d’Axa Investment Managers… Découvrez l'actualité RSE de la semaine.
- Orly ambitionne de devenir un « aéroport vert »
Le groupe Aéroports de Paris a annoncé ce mercredi 21 février, le lancement d’une concertation publique pour réaménager l’aéroport d’Orly d’ici à 2035. Parmi les mesures mises en avant, l’éloignement des places de parking à un kilomètre et demi des aérogares vise à dissuader les voyageurs et les salariés de se rendre sur le site en voiture.
La proximité des terminaux sera toujours accessible aux personnes en situation de handicap, aux chauffeurs de taxi et de VTC, aux utilisateurs de voitures électriques et à certains voyageurs souhaitant garer leur véhicule pour une longue durée. Pour les autres usagers, une desserte gratuite par autobus haute fréquence à destination des terminaux semble pour l’instant privilégiée. Les voyageurs pourront également enregistrer leurs bagages directement dans le parking.
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- Abandon du Nodu, l’indicateur français pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides
Mercredi 21 février, Gabriel Attal a annoncé l’abandon prochain par la France du Nodu, l’outil utilisé actuellement pour suivre l’objectif de réduction des produits phytosanitaires, au profit de l’indicateur européen HRI-1, pour « indicateur de risque harmonisé ». « C’est conforme à notre volonté d’éviter toute surtransposition. C’était la demande des agriculteurs », a expliqué le Premier ministre.
Le Nodu, pour « nombre de doses unité », créé il y a 15 ans, est contesté par l’industrie des pesticides et le syndicat agricole majoritaire FNSEA. Ils considèrent que l’indicateur ne prend pas suffisamment en compte les efforts des agriculteurs de réduction des produits les plus toxiques, en évaluant les produits sur la quantité et non sur la dangerosité.
Pour les ONG environnementales et le syndicat Confédération paysanne, l’abandon du Nodu constitue une remise en cause « de l’objectif même de la réduction des usages de pesticides ». Le chef du gouvernement a affirmé quant à lui ne pas vouloir « renoncer à l’ambition de réduire de 50 % l’usage des pesticides d'ici à 2030 », malgré la suspension du plan Ecophyto depuis le 1ᵉʳ février.
- L’Autorité de la concurrence s’auto-saisit de la notation de produits en matière de développement durable
L’Autorité de la concurrence a annoncé jeudi 22 février vouloir analyser les systèmes de notation de produits, en particulier sur l'information aux consommateurs en matière de développement durable. Son avis doit analyser la manière dont les systèmes de notation sont susceptibles d’orienter les décisions d’achat des consommateurs.
Ces systèmes, qui se développent au travers d'applications numériques, s'intéressent par exemple à la qualité nutritionnelle, l'impact environnemental ou l'efficacité énergétique. Ils sont proposés par des organismes publics, des associations de consommateurs ou des sociétés indépendantes.
L’Autorité s’intéressera au fonctionnement et à la construction de ces systèmes et à la restitution de ces informations sous forme de notation aux consommateurs. Elle regardera également dans quelle mesure ces systèmes de notation stimulent l'innovation des entreprises en faveur de produits ou services plus vertueux en termes de durabilité, et s'intéressera aux conséquences de la multiplication et de la coexistence des systèmes de notation au sein d'un même secteur.
- Reclaim Finance dénonce les politiques d’engagement et de vote d’AXA Investment Managers
Le gestionnaire d’actifs AXA Investment Managers « continuera de soutenir les développeurs d’énergies fossiles », déplore l’ONG Reclaim Finance dans un post publié le 23 février sur LinkedIn.
Les actionnaires peuvent influencer les stratégies des entreprises en votant lors des assemblées générales. De cette manière, ils ont la possibilité de s’opposer à l’exploitation des énergies fossiles.
AXA Investment Managers a publié ses politiques d’engagement et de vote, qui décrivent « la façon dont il dialogue avec les entreprises les plus émettrices de son portefeuille », explique l’ONG. « Malgré quelques améliorations en matière de transparence, les politiques d’AXA Investment Managers restent insuffisantes pour assurer ses engagements de neutralité carbone », décrit-elle.
Selon Reclaim Finance, le gestionnaire d’actifs peut continuer de soutenir les développeurs d’énergies fossiles à travers ses votes en assemblée générale et n’applique pas systématiquement de sanctions, comme la suspension de nouveaux investissements, dans le cas où les entreprises engagées n’appliquent pas les demandes des actionnaires.
Elisabeth Crépin-Leblond et Célia Szymczak