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Par Carenews INFO - Publié le 14 février 2024 - 12:52 - Mise à jour le 19 février 2024 - 11:10 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Les ONG environnementales dénoncent la mise à l’arrêt du plan Ecophyto

Les associations ont quitté lundi un comité stratégique de suivi du plan de réduction de l’usage des pesticides. Au cœur de leurs revendications : la modification de l’indicateur qui évalue les avancées du plan.

Le plan Ecophyto II+ vise à réduire de 50 % l'usage des pesticides d'ici à 2025. Crédits : iStock.
Le plan Ecophyto II+ vise à réduire de 50 % l'usage des pesticides d'ici à 2025. Crédits : iStock.

 

« Mettre à l’arrêt » le plan Ecophyto, destiné à la réduction de l’usage des pesticides. Il s’agit de l’une des mesures annoncées par le Premier ministre Gabriel Attal le 1er février, afin de « soutenir les agriculteurs ». Une décision qui a fait bondir les ONG de protection de l’environnement. Elles ont à nouveau fait savoir leur désaccord, lundi 12 février, en refusant de participer à une réunion organisée en présence des ministres de la Santé, de l’Agriculture, de la Transition écologique et de l’Enseignement supérieur. 

« Faire d’Ecophyto un bouc émissaire pour calmer la colère paysanne, c’est faire de la santé publique (...) et de la biodiversité, les victimes collatérales d’une crise qui est d’abord économique et sociale » dénoncent huit organisations de protection de la santé et de l’environnement dans un communiqué commun. Parmi elles : la Ligue pour la protection des oiseaux, France nature environnement, la Fondation pour la nature et l’homme ou le WWF. 

Les ONG étaient invitées en tant que membres du Comité d’orientation stratégique (COS), qui assure le suivi du plan national. Elles y participent avec les élus et organisations syndicales agricoles et de l'industrie. « Depuis la conception en 2008 puis le lancement du plan Ecophyto en 2009, sa gouvernance avait toujours été plurielle et démocratique », soulignent les ONG. Selon elles, le COS est devenu lundi une « chambre d'enregistrement de décisions déjà prises et annoncées. » 

 

Un indicateur clé

Au cœur du problème, le changement de l’indicateur de suivi du recours aux produits phytopharmaceutiques. Actuellement, c’est le Nodu pour « nombre de doses unités », qui est en vigueur. Gabriel Attal souhaite « mettre en place un nouvel indicateur (...) d’ici au Salon de l’agriculture », qui commencera le 24 février.

Le Nodu calcule le nombre de traitements appliqués annuellement sur l’ensemble des cultures à l’échelle nationale. Le gouvernement souhaite le faire remplacer par le HRI 1. Cet autre indicateur correspond à la somme du nombre de substances actives vendues au cours d’une année. Cette modification, qui pourrait paraître subtile, transforme en fait nettement l’évaluation de la réduction des pesticides. Les ONG estiment que lorsque Nodu indique une hausse de la vente des produits phytosanitaires de 3 % entre 2011 et 2021 ; le HRI 1 évalue au contraire une baisse de 32 %. « Remettre en cause l’indicateur Nodu, c’est remettre en cause l’objectif même de la réduction des usages de pesticides en agriculture », fustigent les ONG.

« Le vrai problème des agriculteurs, ce n’est pas ce plan qui vise à réduire de 50 % l’usage des pesticides mais bien l’absence d’une juste rémunération, les importations non soumises aux normes européennes, les effets du changement climatique », ajoutent-elles.

Célia Szymczak 

 

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