Des immunothérapies hautement innovantes bientôt à l’essai
L’article qui va suivre est tiré du Journal de l’Institut Curie n°98, page 15.
Financé en grande partie par la générosité du public, le programme incitatif et coopératif (PIC) de recherche intitulé « Thérapies ciblées » a été initié en 2011 par l’Institut Curie. Il développe des stratégies thérapeutiques contre les cellules cancéreuses, qui épargnent les cellules saines. Ces traitements sont basés sur trois éléments :
• un vecteur, sorte de véhicule qui permet au traitement de trouver la cellule cible ; • une molécule active qui va avoir l’effet thérapeutique ; • un « bras de liaison » pour assembler les deux.
Coordonné par deux directeurs d’unité de recherche, Ludger Johannes (Chimie biologique des membranes et ciblage thérapeutique) et Sebastian Amigorena, (Immunité et cancer), le PIC a abouti notamment au développement de traitements ciblés qui entrent dans le champ des immunothérapies. Le vecteur reconnaît certaines cellules de défense de l’organisme, et la molécule active est un morceau spécifique des cellules cancéreuses qui va leur apprendre à engager le combat contre le cancer. Le « bras de liaison » est la partie la plus difficile à mettre au point. Il faut en effet qu’il soit compatible avec les deux autres parties, résiste pendant que le traitement circule dans l’organisme et soit coupé une fois la cible atteinte. Trois parties distinctes dans ces immunothérapies, trois compétences qui ont été associées dans le cadre de ce programme. Les liens entre experts ont ainsi été renforcés : biologistes (pour la mise au point du vecteur), médecins (choix du vaccin) et chimistes (conception du bras de liaison). Des formules innovantes ont ainsi pu être élaborées et des essais précliniques vont débuter pour certaines de ces armes thérapeutiques. D’autres sont déjà plus avancées et des essais pourraient être lancés prochainement avec des patients. Les chercheurs vont donc approfondir leurs travaux tout en continuant à en développer de nouveaux…