« Le logement social, un premier pas dans la vie »
La Fédération nationale des Caisses d’Epargne lance sa série de podcasts « Habiter demain », consacrée au logement et aux aspirations des Français en matière d’habitat. Pour ce premier épisode, François Rieu, président exécutif du Groupe Habitat en Région, troisième acteur du logement social en France, dresse le portrait d’un secteur en tension qui doit faire face à de nombreux défis.
Selon un rapport publié par l’Union sociale pour l’habitat (USH), le 9 septembre dernier, 2,6 millions de ménages français sont en attente d’un logement social, soit 100 000 demandeurs de plus par rapport à 2023. Le secteur est sous tension. Guerre en Ukraine, hausse des coûts de construction et de l’énergie, remontée des taux d’intérêts… François Rieu identifie de nombreux facteurs expliquant la crise actuelle.
« Il faut qu’on construise et qu’on réhabilite notre patrimoine », assène François Rieu, à la tête du Groupe Habitat en Région, créé en 2010 par les Caisses d’Epargne, qui loge 500 000 personnes réparties dans 243 000 logements. Le secteur du bâtiment, qui représente 44 % de la consommation d’énergie en France, est au cœur de la transition énergétique.
Arrêtons de voir les Hlm comme des logements insalubres !
« Tous les bailleurs sociaux se sont mis dans une trajectoire de décarbonation de leur parc », assure François Rieu, qui avance la somme de 360 millions d’euros investis par Habitat en Région dans la réhabilitation de son patrimoine rien que pour l’année 2023. « Les bailleurs sociaux sont des professionnels qui entretiennent en permanence leur patrimoine. C’est important car c’est notre outil de travail. »
La réalité s’inscrit en faux des idées reçues sur le logement social. Ni insalubres, ni énergivores, ni gigantesques… Les logements proposés par Habitat en Région sont bien notés au regard des diagnostics de performance énergétique (DPE) réalisés. Les étiquettes énergétiques F et G – les fameuses passoires thermiques – représentent moins de 2 % de leur parc. À l’inverse les étiquettes A, B et C constituent plus de 50% de ce parc. « On est en avance par rapport au logement privé classique », ajoute François Rieu.
Conséquence directe : les locataires sont satisfaits de leur logement, à 80 %. Ils le sont d’autant plus lorsqu’ils ont la chance de se voir attribuer un logement individuel. Ce dernier représente le quart du parc chez Habitat en Région, quand la norme tourne autour de 15 % chez les autres bailleurs sociaux.
Le logement social à l’écoute des aspirations des Français
Jardins partagés, salle de sport, services à la personne… L’étude « Habiter Demain », réalisée par la Fédération nationale des Caisses d’Epargne auprès de 10 000 personnes, a révélé que les Français rêvaient d’un logement à proximité de (ou intégrant) divers services. Un constat partagé par Habitat en Région, qui a pris le pouls de ses locataires à l’occasion d’une grande étude prospective à laquelle 5 000 de ses locataires ont participé.
« Il y a une volonté de recréer du lien social et tous ces services y contribuent », confirme François Rieu, qui cite dans notre Podcast plusieurs dispositifs solidaires mis en place, notamment auprès des locataires seniors. « On s’est engagés, dans le cadre de notre plan stratégique Utiles, solidaires et engagés, à faire un diagnostic personnalisé à l’ensemble de nos séniors âgés de 75 ans et plus, afin de déterminer si des aménagements sont nécessaires dans leur logement ».
Des solutions abordables pour devenir propriétaire
Créateur de lien social, le logement social est aussi un tremplin dans l’accession à la propriété pour les ménages les plus modestes. « À l’origine, le logement social, c’est un premier pas dans la vie. On commence par un logement social et puis on accède à la propriété », rappelle François Rieu.
Mais ces dernières années, on constate que les locataires sont moins enclins à acheter. Un pouvoir d’achat en baisse associé à une forte satisfaction des habitants pour leur habitat, expliquent cette tendance.
« On constate que le taux de mobilité a beaucoup baissé. Il est inférieur de moitié dans le logement social, par rapport au logement privé. Cela pose un problème car on a plus de 2,5 millions de ménages sur liste d’attente. »
Quelles solutions ? Des innovations pour accéder à la propriété. Mises en avant dans l’étude « Habiter Demain » de la Caisse d’Epargne, elles sont amenées à se démocratiser dans les prochaines années et pourraient faciliter l’achat immobilier. À l’instar du bail réel solidaire (BRS) – dispositif qui permet de dissocier le foncier du bâti pour faire baisser le prix des logements – des offres novatrices et sécurisées sont déployées par les bailleurs sociaux et connaissent déjà un succès prometteur.
Télécharger l'étude Habiter demain
Le podcast Habiter demain :
Le podcast qui explore les tendances, les défis et les innovations qui dessinent le logement de demain. Pouvoir d’achat, santé, emploi, développement durable… le sujet du logement impacte directement les domaines clés de notre vie. Quelles sont les attentes des Français ? Quelles solutions à mettre en œuvre pour rendre les logements plus accessibles, plus écologiques, plus innovants ? Autant de questions que nous abordons avec des experts du secteur pour imaginer ensemble le futur de nos habitats.