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Par Fondation Generali – The Human Safety Net - Publié le 1 août 2022 - 09:13 - Mise à jour le 1 août 2022 - 09:13
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THSN et 1001 mots : des initiatives pour stimuler le langage des bébés afin de réduire les inégalités scolaires

Et si la lutte contre l’échec scolaire passait d’abord par l’éveil du langage chez les tout-petits ? C’est le pari de l’association 1001 mots, qui accompagne 4 000 familles et leurs enfants dans toute la France, partenaire de la fondation The Human Safety Net dans le cadre de son programme dédié aux familles. Rencontre avec Marie-Charlotte Laurence, directrice Mécénat et Partenariats au sein de l’association.

Marie-Charlotte Laurence. THSN et 1001 mots : des initiatives pour stimuler le langage des bébés afin de réduire les inégalités scolaires. Crédit photo : Fondation Generali – The Human Safety Net
Marie-Charlotte Laurence. THSN et 1001 mots : des initiatives pour stimuler le langage des bébés afin de réduire les inégalités scolaires. Crédit photo : Fondation Generali – The Human Safety Net
  • Comment est née 1001 mots ?

 

1001mots a été créée en 2017 par un groupe de sept passionnés aux profils très variés (médecin, orthophoniste, psychologue, secteur public et entreprise privée), qui avaient tous envie d’agir contre l’échec scolaire. Chaque année près de 100 000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme, avec par la suite, toutes les difficultés d’insertion professionnelle qu’on peut imaginer.  Il est urgent d’agir, et pour nous, cela passe par l’éveil du langage chez les tout-petits.

THSN et 1001 mots : des initiatives pour stimuler le langage des bébés afin de réduire les inégalités scolaires.
Crédit photo : Fondation Generali – The Human Safety Net
  • Justement, pourquoi est-il si important de stimuler le langage des enfants entre 0 et 3 ans ?

 

Les sciences cognitives ont montré que les enfants sont plus réceptifs à l’apprentissage du langage oral entre 1 et 3 ans. À cet âge, c’est dans l’environnement familial que se jouent beaucoup de choses. À l’entrée en maternelle à 3 ans, on constate déjà des inégalités. Les enfants les plus stimulés maîtrisent en moyenne 1 000 mots, les autres 500 (Hart & Risley).  Et on sait qu’un enfant qui entre en maternelle avec une faible maîtrise du langage oral aura un risque élevé de difficultés en lecture et, à terme, de décrochage scolaire. Notre objectif est d’accompagner les parents et les familles en situation de vulnérabilité, de leur donner des clés et des conseils pour stimuler et éveiller le langage de leur enfant avant l’entrée à l’école.

  • Que proposez-vous aux parents ?

 

Nous proposons aux familles un programme de coaching parental gratuit pendant six mois (renouvelable), qui se décline sur trois niveaux. Tous les deux mois, nous leur envoyons à domicile un livre adapté à leur enfant. En complément, tous les deux mois, une orthophoniste de l’association les appelle pour échanger et répondre à leurs questions. Enfin, trois fois par semaine, elles reçoivent un SMS qui leur donne des idées de jeux simples et des conseils de spécialistes pour stimuler le langage au quotidien. 

  • Qui sont les familles à qui vous vous adressez ?

 

Nous accompagnons des familles vulnérables, avec souvent des parents qui ne sont pas forcément sensibilisés à l’importance du langage chez les tout-petits. Pour eux, le livre est lié à l’école et pas forcément adapté aux bébés. Pourtant, raconter des histoires, décrire des images, imiter des bruits d’animaux, c’est essentiel ! En faisant entrer le livre dans les foyers, chez les familles, nous leur permettons de créer ces moments d’échange si importants.

Nous intervenons en complément des dispositifs existants (médiathèques, centres sociaux…) avec une particularité forte, celle de nous adresser aux familles dans leur quotidien et avec une grande régularité, via des SMS, des appels et des conseils simples à mettre en place plusieurs fois par semaine et sur le long cours. C’est grâce à nos partenaires de terrain, CAF, PMI, et associations que nous faisons le lien avec les familles: ce sont ces acteurs proximité qui côtoient et connaissent bien les parents qui leur proposent de s’inscrire au programme.

THSN et 1001 mots : des initiatives pour stimuler le langage des bébés afin de réduire les inégalités scolaires
Crédit photo : Emma David
  • Pourquoi êtes-vous partenaire de THSN ?

 

La Fondation THSN est l’une des rares qui se concentre sur le soutien à la parentalité et les enfants de 0 à 6 ans. Il nous a donc semblé naturel d’aller les rencontrer pour leur proposer de travailler ensemble. En plus du soutien financier, THSN nous a ouvert son réseau de partenaires comme les Maison des familles, avec qui nous travaillons maintenant.  Ce sont 160 enfants qui vont être ainsi accompagnés dans le cadre de notre partenariat.

  • Avez-vous des premiers résultats sur l’impact de votre programme auprès des enfants ?

 

Dès le début, nous avons souhaité réaliser des études scientifiques. Le J-Pal, laboratoire d’Esther Duflo, a notamment évalué l’impact de ce programme sur les pratiques parentales : les parents augmentent de 20 % leurs pratiques de lecture avec leur enfant âgé de 2 ans. D’autres études seront bientôt réalisées, mais les retours très positifs des parents sur la progression du langage et de la verbalisation de leurs enfants et des orthophonistes qui les accompagnent, nous prouvent que nous sommes sur la bonne voie.

  • Quels sont les projets pour 1001 mots ?

 

Nous sommes une startup associative avec une ambition forte : celle d’avoir un impact systémique sur l’échec scolaire en France. Pour cela, depuis 2017, nous avons construit, testé, amélioré notre programme. Nous savons maintenant qu’il est réplicable au niveau national, à grande échelle. En 2022, nous accompagnons 4 000 enfants dans cinq territoires (autour de Trappes et Plaisir, à Aulnay-sous-Bois, les arrondissements nord de Paris, le Loiret et la Moselle). L’objectif est d’accompagner 10 000 enfants en 2023 sur huit territoires, et d’atteindre les 100 000 en 2026 !

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