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Par PIE - Publié le 18 septembre 2018 - 12:49 - Mise à jour le 27 septembre 2018 - 13:03
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Entrepreneuriat et ESS : Lucien Jibert, président et fondateur de PIE

L'entrepreneuriat est aujourd'hui un vecteur capital du lien social et de la cohésion des territoires, particulièrement lorsqu'il a une portée sociale et solidaire. Acteur majeur du financement des TPE franciliennes, Paris Initiative Entreprise (PIE) est un tremplin pour les entreprises de l'ESS. Elles peuvent avec le soutien de PIE créer et développer leur activité économique. Une contribution qui ne se limite pas à un apport financier, puisque PIE accompagne également le lancement des start-ups et peut être caution bancaire. Toutes ces outils mis à disposition des très petites entreprises ont permis de créer ou de sauvegarder plus de 4 000 emplois en Île-de-France depuis la création de l'association. Découvrez les portraits de ceux qui animent PIE au quotidien.  Aujourd’hui, rencontre avec Lucien Jibert. Le fondateur de PIE revient sur les raisons qui l’ont poussé à créer cette plateforme de financement et détaille les causes de son succès.

Entrepreneuriat et ESS : Lucien Jibert, président et fondateur de PIE
Entrepreneuriat et ESS : Lucien Jibert, président et fondateur de PIE

 

Pour quelles raisons avez-vous décidé de fonder Paris Initiative Entreprise en 2000 ?

 

Alors, je suis un chef d’entreprise (…toujours en activité aujourd’hui !) qui s’intéresse à la création d’entreprise en France comme vice-président de la délégation de Paris à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. En 2000, j’ai aussi assuré la présidence du Palais des Congrès de Paris. J’étais donc un chef d’entreprise impliqué dans la Cité par goût et pour des raisons professionnelles.

Pour lancer une activité, il faut trouver des financements et à l’époque on parlait encore trop peu de création d’entreprise.

J’ai toujours pensé que l’entreprenariat pouvait valoriser l’individu car il lui donne une responsabilité dans la société. Il crée un cercle vertueux car une entreprise peut aider à en créer une autre. Au début des années 2000, le chômage ne faisait qu’augmenter et l’État donnait des subventions aux demandeurs d’emplois, qui ne pouvaient à elles seules régler la question. À mes yeux ces aides ne peuvent pas être une finalité. Il est préférable de créer son entreprise et de devenir un acteur de l’économie.

 

Mais le nœud du problème, comme vous l’indiquiez, était de trouver des financements…

 

Effectivement c’était difficile. Les entrepreneurs allaient voir une banque pour emprunter de l’argent. Cette dernière leur demandait s’ils pouvaient offrir des garanties mais beaucoup étaient chômeurs, jeunes ou vieux. La plupart des créateurs n’avaient pas non plus de revenus ni de famille pouvant leur servir de garantie. Toutes ces personnes n’avaient donc aucune chance de trouver un crédit auprès des banques.

 

Il n’existait alors aucune plateforme de financement à Paris pour aider ces entrepreneurs ?

 

Non, l’association existante à l’époque était supposée remplir cette fonction mais elle n’y arrivait pas vraiment. Le maire de Paris de l’époque, Jean Tibéri, m’a alors demandé d’en prendre les commandes et j’ai accepté cette mission à la condition d’avoir les coudées franches pour pouvoir la réorienter afin qu’elle accorde des prêts aux créateurs d’entreprise.

 

Disposiez-vous de gros moyens pour lancer ce projet ?

 

Pas franchement. Nous n’avions même pas de locaux et j’ai dû vite nous trouver des bureaux. J’ai également changé le nom de l’association pour la rebaptiser Paris Initiative Entreprise, fait les statuts et mis en place les comités d’engagement afin d’étudier les dossiers de financement. Au départ, les comités, qui se réunissaient tous les mardis, comprenaient sept à huit chefs d’entreprise proches car personne ne voulait nous rejoindre. Le premier comité s’est tenu en novembre 2000.

 

Qui vous fournissait les fonds que vous prêtiez aux entrepreneurs ?

 

La Caisse des dépôts nous a bien aidés au début ainsi que la Ville de Paris et une petite dizaine d’adhérents. La première année, nous avons dû accorder une bonne cinquantaine de prêts de 15 000 euros chacun et nous sommes ensuite montés par palier. Le succès amène le succès… L’équipe PIE est aujourd’hui composée d’une vingtaine de personnes qui sont presque toutes diplômées de grandes écoles et qui sont dirigées par une directrice générale remarquable. Nous avons créé un cercle vertueux. Pour chaque euro prêté par PIE, les banques en accordent cinq ou six. Nous finançons ainsi près de 240 entreprises par an et sauvegardons ou créons plus de 4 000 emplois. Depuis notre création, nous avons participé à la naissance de 3 000 sociétés à Paris intramuros qui ont recruté 26 000 collaborateurs. Et la pérennité de ces entreprises à cinq ans dépasse largement 80 %. Le taux de non-remboursement de nos crédits est en deçà, quant à lui, de 3 % sur sept ans.

 

Comment expliquez-vous ce succès ?

 

J’ai imposé à PIE les mêmes critères de gestion et de rigueur que les entreprises privées. Nous sommes très regardants sur l’argent que nous prêtons. Un euro prêté doit être rendu car nous avons une véritable responsabilité. Les fonds que nous accordons sont publics et les remboursements permettent de financer de nouvelles entreprises.

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